Morceaux choisis :

« Il y a si souvent en nous une imagination et une excitation hasardeuses. Il faut se cacher dans l’Esprit pour se soustraire et échapper aux sens. L’Esprit-Saint est la première condition du silence. »

« Immanquablement, le silence conduit à Dieu, pourvu que l’homme cesse de se regarder lui-même. Car jusque dans l’expérience du silence, il y a un piège : le narcissisme et l’égoïsme. »

« Il n’y a rien de plus petit, de plus doux et de plus silencieux que le Christ présent dans l’hostie. Ce petit morceau de pain incarne l’humilité et le silence parfait de Dieu, sa tendresse et son amour pour nous. Si nous voulons grandir et être remplis de l’amour de Dieu, il faut planter notre vie sur trois grandes réalités – la Croix, l’Hostie et la Vierge : crux, hostia et virgo… Ce sont trois mystères que Dieu a donnés au monde pour structurer, féconder, sanctifier notre vie intérieure et nous conduire vers Jésus. Ce sont rois mystères à contempler dans le silence. »

« Le silence du regard consiste à savoir fermer les yeux pour contempler Dieu qui est en nous, dans les régions profondes et intimes de notre abysse personnel. Les images sont des drogues dont nous ne pouvons plus nous passer, car elles sont présentes partout et à chaque moment. Les yeux sont malades, soûlés, et ils ne peuvent plus se fermer. Il faut aussi se boucher les oreilles, car il y a des images sonores qui agressent et violent notre ouïe, notre intelligence et notre imagination. Il nous est difficile de ne pas entendre ce monde en continuelle gesticulation, cherchant à nous abasourdir et à nous étourdir pour mieux nous abandonner comme des épaves éventrées par les récifs, vulgaires déchets inutiles rejetés sur le rivage. La tyrannie des images force l’homme à renoncer au silence des yeux. L’humanité est-elle revenue à la triste prophétie d’Isaïe, reprise par Jésus : « Ils voient sans voir et entendent sans entendre ni comprendre. »(Mt 13, 13) ?