Marc Duhant sera ordonné diacre permanent pour le diocèse de Tours
Engagé depuis toujours et désireux de suivre le Christ en Le servant, le diaconat a toujours été une évidence pour Marc Duhant. Marié à Edith depuis 33 ans, ce père et grand-père de 62 ans, sera ordonné diacre permanent pour le diocèse de Tours et la communauté de l’Emmanuel, dimanche 6 juillet, par l’archevêque de Tours, Mgr Vincent Jordy. Portrait.

« Mon histoire est un peu particulière » me prévient Marc d’emblée. « J’ai toujours voulu suivre le Seigneur et Le servir. C’est mon moteur. J’ai réfléchi au sacerdoce mais je n’éprouvais ni désir ni envie pour cette vocation. Quand j’ai entendu parler du diaconat, ça a été comme une évidence. »
Peu après, ce parisien qui a rejoint Rennes puis Nantes pour son travail, rencontre Edith et lui parle de son projet peu commun. « Ça ne m’a jamais fait peur » explique Edith, presque surprise par la question. « Le diaconat a toujours fait partie de notre projet familial » abonde Marc. Pourtant, il va s’écouler plus de 30 ans pour que le rêve devienne réalité. Tous deux, membres de la communauté de l’Emmanuel, Edith depuis 1986, Marc depuis 1991, se marient en 1992. Mais l’Emmanuel n’est alors pas favorable au diaconat permanent dans la communauté. Face au choix de rester dans la communauté sans marcher vers le diaconat ou de quitter la communauté pour devenir diacre, Marc et Edith choisissent « d’être dans l’obéissance à ce que la communauté voulait pour nous. »
Aussitôt mariés, ils s’envolent pour deux ans de mission Fidesco à Madagascar « qui ont ancré notre couple dans le Seigneur, le service des pauvres et le témoignage de notre foi » s’enflamme Marc, accueillent 5 enfants, déménagent à Rennes, Redon, Bordeaux, Limoges, Dijon, Tours, Dinard… Ils servent l’Eglise au sein de plusieurs équipes liturgiques, d’animation pastorale ou de préparation au mariage, font de la catéchèse auprès d’enfants, accompagnent des familles en deuil. Depuis 14 ans, ils accompagnent également les missions de la communauté de l’Emmanuel et de Fidesco au Bénin.
La création de l’Association cléricale de la Communauté de l’Emmanuel, en 2017, remet le diaconat permanent dans la communauté à l’ordre du jour. « En 2018, lors d’un voyage en Afrique, Laurent Landete, alors modérateur de la communauté, m’a demandé où j’en étais de ma réflexion sur le diaconat. Je lui ai dit que mon désir était intact. L’année suivante, avec Edith, nous avons pu entrer dans une première étape de discernement avec la communauté » explique Marc, avant d’ajouter : « A l’issue de ces deux années, la communauté m’a présenté au diocèse de Tours. » C’est à ce moment-là qu’ils choisissent d’en (re)parler avec leurs enfants.
S’ensuivent 4 années de formation, à raison d’un samedi par mois et d’une à deux retraites dans l’année, avec toute la région apostolique (Chartres, Bourges, Orléans, Tours). Ils sont au total une quarantaine de personnes, épouses comprises, et tissent une fraternité forte appelée à se poursuivre bien au-delà de l’ordination. Ensemble, Marc et Edith suivent des cours de liturgie, de pastorale sacramentelle, de morale fondamentale, d’homélitique, d’histoire de l’Eglise, de synoptiques, d’ecclésiologie, de sotériologie, de philosophie…
La formation est pour Marc l’occasion de « découvrir ce qu’est véritablement le diaconat, à savoir une vocation à part entière. Le diacre n’est pas un sous-prêtre. A travers le service de la Parole de Dieu, de la liturgie et de la Charité, nous sommes appelés à rejoindre ceux qui sont au seuil. » Quant à Edith, bien qu’elle ait toujours soutenu Marc dans son désir de devenir diacre, elle avait une idée floue du diaconat : « Je crois que je n’avais rien compris à ce qu’était un diacre. Pourtant, alors que je vois des épouses qui cherchent leur place, ça n’a jamais été un questionnement pour moi car j’ai toujours vu Marc actif et engagé, diacre ou pas. Je me vois être à côté, être avec et surtout prier. » Et Marc de préciser : « Edith ne sera pas “femme de diacre” mais elle restera la femme de Marc, qui est diacre. C’est moi qui serai ordonné mais l’ordination va renouveler et vivifier notre sacrement de mariage et rejaillir sur notre couple. » Oui, s’enthousiasme Edith, c’est vraiment une joie mais aussi un don de la famille et de l’épouse à l’Eglise et ça me rend profondément heureuse. »
A quelques jours de l’ordination, Edith sourit, sereine. Tout au plus un peu surprise de ceux de ses collègues qui ont annoncé leur présence le 6 juillet : « C’est une occasion d’évangéliser ! » Quant à Marc, il est « bien sûr impatient de ce quelque chose d’incroyable qui va arriver et en même temps très en paix. » Car s’il a parfois craint de ne pas être capable, il n’a jamais douté de son appel.
« Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. »
Luc 5, 4-6
« Quand j’ai reçu cette parole, j’ai compris que le Seigneur confirmait l’appel à me mettre à sa suite sans me poser trop de questions. »
Marc Duhant sera ordonné diacre par Mgr Vincent JORDY, archevêque de Tours, dimanche 6 juillet, en la cathédrale St-Gatien, à 15h30.
La célébration sera retransmise en direct sur RCF Saint Martin.