Vendredi 24 juin, fête du Sacré-Cœur : en 2022, le Seigneur a toujours soif de notre amour !

Souvent affublée de l’image d’une dévotion du XIXème siècle, ancienne et dépassée, la fête du Sacré-Cœur reste pourtant une fête pour les catholiques d’aujourd’hui. Le Père Benoit Guédas, recteur du sanctuaire de Paray-Le-Monial, nous dit en quoi la Solennité du Sacré-Cœur est toujours actuelle :

« La première actualité du Cœur de Jésus est que beaucoup d’hommes et de femmes ont besoin de découvrir l’amour du Seigneur, encore aujourd’hui ! La première expérience de Marguerite-Marie, est d’abord une rencontre avec Jésus vivant qui lui découvre les merveilles de son amour. Cela n’est pas sans nous rappeler Marie-Madeleine. La rencontre avec Jésus est l’aspiration profonde du cœur des hommes qui cherchent l’amour.

Mais nous pouvons ajouter une actualité qui nous saute aux yeux douloureusement cette année avec les scandales des abus de pouvoir et des abus sexuels dans l’Eglise. En effet, quand Jésus demande que soit instituée une fête du Sacré-Cœur, lors de la troisième grande apparition (1675), Il demande de réparer les ingratitudes que son cœur a reçues, « les mépris, les froideurs, les sacrilèges… » et il précise : « en particulier de la part de ceux qui me sont consacrés », c’est-à-dire notamment les prêtres.

Jésus parle des ingratitudes liées à l’eucharistie. Or, le prêtre se souvient que le jour de l’ordination, son évêque, en lui remettant la patène et la coupe, lui a redit cette exhortation : « Ayez conscience de ce que vous ferez, imitez dans votre vie ce que vous accomplirez par ces rites et conformez-vous au mystère de la croix du Seigneur. » Le pape Jean Paul II avait demandé en 1995 que cette journée soit également le jour de la sanctification des prêtres. L’appel à fêter le Cœur de Jésus et à réparer les ingratitudes qu’il reçoit est donc bien d’actualité aujourd’hui.

Sommes-nous alors tous concernés, au-delà de notre état de vie ?

La fête du Sacré Cœur s’adresse à tous les fidèles appelés à célébrer, honorer, aimer le cœur de Jésus en réparation pour tous ceux qui ne l’aiment pas, ne le célèbrent pas, ne l’honorent pas pourrions-nous dire.

Il y a dans la vie de Marguerite-Marie un passage peu connu, avant les apparitions, où Jésus lui demande d’œuvrer pour faire grandir sa double sainteté d’amour et de justice. La sainteté d’amour est cet amour que Marguerite-Marie est invité à manifester à tous ceux qui sont perdus et ne connaissent pas son amour. La sainteté de justice peut se comprendre davantage envers ses disciples, appelés à « être saint comme Dieu est saint ». « Il est juste et bon » de lui rendre grâce… disons-nous dans la préface eucharistique. Or le constat est que nous ne le glorifions pas toujours par toute notre vie.

On a développé à juste titre la dimension de la miséricorde. Or la dimension de réparation est revenue encore lors des apparitions aux enfants de Fatima et à sainte Faustine. C’est vrai, le terme de justice fut mal employé dans des temps plus lointains. On parlait de sainteté de justice à ceux qui, loin de Dieu, devaient découvrir sa sainteté d’amour. Mais nous devons aussi entendre aujourd’hui le cri de victimes, qui, à la manière du sang d’Abel, réclament la sainteté de justice des disciples.

« Miséricorde et Vérité se rencontrent, Justice et Paix s’embrassent » Psaume 85, 11

Soulignons finalement que la demande d’instituer la fête du Sacré-Cœur vient élargir la mission de Marguerite-Marie. Cette mission ne lui est pas propre. C’est maintenant tous les hommes et femmes qui sont appelés eux-aussi à devenir les disciples bien-aimés du Cœur de Jésus, les témoins de son amour.

Cette année, les fêtes du Sacré-Cœur, à Paray-le-Monial, ont pour thème : « Aimer Jésus » ?

« Aimer Jésus », oui, car justement, si Jésus nous aime, nous désirons l’aimer en retour. C’est le thème de la deuxième apparition. La fête du sacré Cœur est une fête de l’amour entre le Christ et son Eglise. Le Christ, lorsqu’il apparait à Marguerite-Marie, lui fait découvrir, pour la première fois, les merveilles de son amour qu’il lui avait toujours tenues cachées jusqu’alors. Comme un époux ou une épouse sont parfois amenés à découvrir ou redécouvrir les merveilles de l’amour de leur conjoint pour eux.

Cette grâce, cette parole que Jésus adresse à Marguerite-Marie, exprime sa sainteté d’amour et est destinée à chacun d’entre nous : « Je suis passionné d’amour pour toi en particulier ». Et Marguerite-Marie va lui répondre qu’elle n’est pas digne de cet amour mais qu’elle veut l’aimer en retour, lui plaire car cela ne lui suffit pas d’être aimée du Seigneur. Est-ce que nous voulons, à notre tour, entrer dans cette intimité du Seigneur, en lui répondant par de l’amour : oui, je veux bien que tu m’aimes, oui, je veux bien t’aimer à mon tour.

Et cela passe par des attitudes concrètes : par exemple, notre communion à la messe où Jésus se donne à nous et nous le recevons pour qu’il demeure en nous. C’est une des demandes de Jésus à Marguerite-Marie : reçois-moi dans l’eucharistie autant que tu peux, spécialement les premiers vendredis du mois et le jour de la fête du Sacré-Cœur.

Comment invitez-vous les catholiques à fêter le Sacré-Cœur vendredi ?

Notre amour pour le Sacré-Cœur s’exprime particulièrement autour de notre amour pour l’eucharistie.

Bien entendu, tout le monde ne peut pas être à Paray et participer aux fêtes du Sacré-Cœur. Mais, chacun peut essayer de communier, de prendre un temps d’adoration ou simplement un temps devant le tabernacle et si nous ne le pouvons pas, comme Marguerite-Marie tournons-nous vers la chapelle et disons-lui : « Jésus, je t’aime ! »

Et puis, puisque Jésus nous demande de faire une fête pour honorer son Cœur, ajoutons à notre joie, la joie d’inviter d’autres personnes car on ne fait pas la fête tout seul. »

La fête du Sacré-Cœur en bref

Solennité de l’Eglise Catholique romaine, elle est célébrée le 3ème vendredi après la solennité de la Pentecôte. Elle est aussi appelée « fête du Cœur de Jésus ».

16 juin 1675 : Sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690) reçoit, lors d’une apparition du Christ, des révélations de sa part. Jésus lui demande de promouvoir un élan spirituel en l’honneur de son Sacré-Cœur :

« C’est pour cela que je te demande que le premier vendredi d’après l’octave du Saint Sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon Cœur, en lui faisant réparation d’honneur par une amende honorable, communiant ce jour-là pour réparer les indignités qu’il a reçues pendant le temps qu’il a été exposé sur les autels ; et je te promets que mon Cœur se dilatera pour répandre avec abondance les influences de son divin amour sur ceux qui lui rendront cet honneur. »

10 juillet 1765 : L’Ordre de la Visitation, auquel appartenait Marguerite-Marie, reçoit, par décret, la permission de célébrer la fête du Sacré-Cœur, le vendredi qui suit l’octave du Saint Sacrement.

1766-1767 : En France, les évêques permettent, sans recourir au Pape et à la demande de la Reine de France, de fêter le Cœur de Jésus. On voit ainsi de plus en plus d’évêques du royaume de France établir la Fête du Sacré-Cœur dans leur diocèse.

Le décret de 1765, même s’il est partiel, a fait de la dévotion au Cœur de Jésus une dévotion catholique, universelle.

1856 : L’Église universelle célèbre officiellement la fête du Sacré-Cœur pour la première fois.

2002 : La Journée de prière pour la sanctification des prêtres a lieu le jour de la Fête du Sacré-Cœur.

Pour aller plus loin :

Le réveil de la miséricorde, l’appel du Sacré-Cœur de Jésus à Paray-le-Monial, de Benoit GUEDAS, aux Editions de l’Emmanuel

Le Cœur de Jésus, cœur de notre foi, de Benoit de BAENST, aux Editions de l’Emmanuel

Ne manquez pas le nouveau livre de Benoit GUEDAS, à paraître le 3 août prochain :

Couv Coeur de Jesus Benoit Guedas

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