Fête du Saint-Sacrement : 3 témoignages sur l’eucharistie

Alors que dimanche nous célébrons la fête du Saint-Sacrement, nous vous proposons de découvrir le témoignage de Tim et Tiphaine de Feraudy, volontaires Fidesco à Manille : à travers l’adoration vécue au cœur des bidonvilles, ils témoignent que le Christ a donné sa vie pour nous.

Découvrez aussi comment Dieu est venu sauver Mathilde du désespoir au travers de l’adoration régulière.

Mais avant, le père Basile Dumont, vicaire de la paroisse Notre-Dame de Talence, ordonné prêtre il y a un an, nous partage comment il vit de l’eucharistie et ce que l’ordination a changé dans son rapport à l’eucharistie.  

Vignette carree Dumont Portrait« Il y a effectivement une marche, entre l’état de laïc et l’état de prêtre, que j’ai franchie progressivement tout au long des années de séminaire et en particulier à travers l’année de diaconat. Pour moi, le vrai passage ne se fait pas à partir de l’ordination sacerdotale mais à partir du moment où on entre dans l’intelligence du mystère et que l’on essaie de vivre la messe « à fond ». D’ailleurs, dans la réforme liturgique du Concile Vatican II, l’accent a été mis sur « la participation pleine, consciente et active » de tous les fidèles pendant la messe. Au séminaire, lorsque j’ai commencé à entrer vraiment dans cette participation, à comprendre petit à petit ce qu’on vit à la messe, là, oui, un changement s’est opéré. Par exemple, de comprendre, qu’au moment de l’offertoire, on n’apporte pas seulement le pain et le vin, mais aussi notre personne entière car le pain et le vin représentent, pour une part, notre vie donnée à Dieu. 

Ensuite, une fois devenu prêtre, quand j’ai commencé à célébrer, j’étais concentré sur toute la partie rituelle : faire les bons gestes, dire les bonnes paroles et ne pas me tromper… et plus le temps passe, plus je vois que je peux m’en détacher pour vivre pleinement ce que nous sommes en train de célébrer. C’est à travers cette dimension très humaine que la liturgie nous amène vers le divin. Cela reste évidemment vertigineux pour moi de me dire que, par mes mains, Dieu se rend présent car je n’en suis pas digne et que je ne le mérite pas, de même que personne d’entre nous n’est digne de recevoir le Christ.

Récemment, il m’est arrivé quelque chose dont je pensais que ça ne m’arriverait jamais parce que j’aime beaucoup la liturgie : j’ai oublié une prière eucharistique. C’est une personne de la chorale qui est venue me dire que j’étais passé directement de l’anamnèse au Notre Père. Cela oblige à l’humilité… Ce qui m’aide à vivre pleinement la messe, à continuer à m’émerveiller toujours du mystère pascal, c’est, comme le pape François nous y invite, de prier avant la messe pour entrer dans un silence intérieur.

J’aime voir l’eucharistie comme le sacrement de la nourriture qui donne la force pour le quotidien, comme le sacrement à travers lequel Dieu tout puissant se donne à moi, pauvre pêcheur.

L’eucharistie me nourrit principalement du côté de l’humilité : Dieu tout puissant se fait vulnérable dans ma main, moi qui suis si indigne. Et pourtant Dieu se donne : quelle humilité de sa part ! La dimension d’adoration me nourrit aussi profondément : Dieu est dans mes mains, Il est là, j’ai juste à l’adorer. Enfin, la dimension communautaire de l’eucharistie : je ne communie pas tout seul, même si comme prêtre, pour des raisons graves et exceptionnelles, cela peut m’arriver de célébrer sans fidèle. Et le fait de communier ensemble me montre que le pain qui est donné ne l’est pas que pour moi mais pour la construction du corps entier. Et je me fortifie personnellement à travers la fortification du corps ecclésial. J’aime bien me dire que ma sainteté ne dépend pas que de moi.

Ce qui est sûr c’est que l’eucharistie reste le cœur de ma journée car je participe à une œuvre dont je ne suis pas maitre. Et cela me rappelle que ma vie n’est pas pour moi, que ce n’est clairement pas moi qui donne la fécondité mais que c’est le Seigneur qui agit.”

Tim et Tiphaine de Féraudy, volontaires FIDESCO à Manille.

Photo Adoration bidonville Manille 2« Chaque premier samedi du mois a lieu une adoration dans un des bidonvilles où la fondation est présente. Le camion, qui part à 8h pétantes, est bien rempli entre les volontaires, les jeunes à la guitare, les servants… C’est toujours dans une joyeuse ambiance et bien serrés que nous nous dirigeons vers les quartiers les plus pauvres, au bord de la baie de Manille. Les habitants de ces bidonvilles vivent dans des conditions inhumaines et pourtant… ils ne cessent de garder leur sourire ! Nous avons le droit à de beaux bonjours en passant devant eux, les enfants accourent pour nous dire quelques mots …

« Apporter le Christ aux pauvres ! »

Photo Adoration bidonville ManilleLe Père Matthieu Dauchez est fier d’une seule chose de la fondation et ne cesse de le répéter : « Apporter le Christ aux plus pauvres ». Lors des adorations, nous avons la chance d’être les humbles témoins de la Présence Réelle du Christ au milieu de ses préférés, des invisibles aux yeux du monde. Ces adorations sont bien particulières : pas de chapelle, ni de belles statues, pas de calme pour se recueillir. Nous prions devant le Saint Sacrement au milieu d’une petite place d’un bidonville, entourés des plus pauvres, de quelques coqs qui chantent, de chats et chiens qui se baladent, de petits enfants devant un smartphone, d’une dame qui fait sa lessive… Il est parfois difficile de se concentrer devant la présence du Christ car les distractions sont nombreuses. Cependant, observer le Christ dans le bel ostensoir doré au milieu de tant de pauvreté nous rappelle Sa Présence Réelle et Sa vie donnée pour chacun d’entre nous. Il s’est Lui-même abaissé pour venir nous rejoindre. »

Mathilde « L’adoration régulière m’a libérée de mes traumatisme d’enfance »

Mathilde a traversé beaucoup de souffrances morales durant son enfance et elle en a gardé des blessures psychologiques. Mais dans son désespoir, Dieu est venu la sauver au travers de l’adoration régulière.

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