Faire contribuer la raison à l’éducation de la foi

Nous sommes des enseignants chrétiens : d’une part des enseignants, c’est-à-dire des « semeur de signe », qui cherchons à éveiller nos élèves au désir de la vérité en leur montrant jour après jour que les choses ont un sens, un ordre, que le monde n’est pas absurde. Nous savons que la connaissance libère, tandis que l’ignorance, les préjugés, les mensonges, asservissent. Mais nous sommes aussi des chrétiens, disciples de celui qui a dit, précisément : « la vérité vous rendra libres », et se présentant lui-même comme étant « la Vérité ». Ces deux dimensions n’apparaissent-elles donc pas comme naturellement consonantes ?

fille portant des écouteurs noirsEt pourtant, bien des professeurs chrétiens vivent ce double appel (d’éveiller à la vérité et de témoigner du Christ) dans une tension, voire dans une séparation radicale : il y aurait les vérités profanes d’un côté et la vérité qu’est le Christ de l’autre. L’une jouerait contre l’autre et l’enseignant devrait se diviser en deux : laïc la semaine, croyant le dimanche. Comment comprendre ce divorce ? Comment le surmonter pour réconcilier en nous la foi et la raison, de sorte que notre travail professionnel en soit transformé en profondeur ? 

Qu’est-ce que la foi ? « Foi » est souvent entendu au sens large de « vie chrétienne », « vie spirituelle ». Mais au sens strict, la foi est l’une des trois vertus théologales, et par sa définition même, elle est inséparable de la raison, elle un acte de l’intelligence (et de la volonté) adhérant à la vérité révélée : 

Saint Thomas d’Aquin écrit « Croire est un acte de l’intelligence adhérant à la vérité divine sous le commandement de la volonté mue par Dieu au moyen de la grâce » (Saint Thomas d’Aquin, S. Th, 2-2, 2, 9).

Cette formule soigneusement pesée doit être scrutée en détails : la source, la cause première de la foi, c’est Dieu. Mais Dieu passe par notre volonté, c’est-à-dire notre désir. Il faut désirer croire pour croire. Or on ne peut désirer croire sans avoir des raisons de croire, sans que l’intelligence ne soit honorée. Donc l’adhésion libre en quoi consiste la foi requiert le travail de la raison.

 Objections :  la foi peut très bien se passer de la raison (le fidéisme)

Le fidéisme est une attitude très répandue dans l’Eglise, c’est peut-être la nôtre, malgré les efforts des papes Jean-Paul II et Benoit XVI pour nous mettre en garde. C’est une réaction mal ajustée au rationalisme athée. Voici quelques arguments du fidéisme que j’emprunte paradoxalement à un immense savant, philosophe et chrétien, Blaise Pascal (1623-1652) dont nous célébrons les 400 ans de la naissance ! (en fait Pascal n’est pas fidéiste, mais certaines de ses Pensées, souvent brèves et lapidaires, peuvent être facilement interprétées en ce sens).

  • Selon Jésus lui-même, Dieu a « caché ses mystères aux sages et aux intelligents et les a révélés aux tout-petits ». La foi d’une pauvre paysanne qui ne connaît que son chapelet vaut autant que celle d’un grand théologien. Mieux, le théologien a davantage de raisons de s’enorgueillir de son savoir et de chuter. D’ailleurs, Pascal lui-même lors de son illumination mystique (nuit du 23 novembre 1654) écrit : « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, non des philosophes et des savants » !

  • De toute façon, la foi ne s’obtient pas au terme d’un raisonnement, mais dans une expérience de rencontre, d’amour, qui touche le cœur et c’est un don gratuit de Dieu. Pascal écrit : « La foi : Dieu sensible au cœur et non à la raison.»

  • Par ailleurs Pascal a bien montré que les obstacles les plus profonds à la foi ne sont pas dans l’intelligence, mais dans la volonté qui ne veut pas se soumettre : croire que Dieu existe n’est pas encore la foi. Vivre en chrétien, c’est accepter de suivre Jésus et vivre de la charité, selon l’Evangile et Paul. Cela suppose donc une conversion de vie, et c’est cela qui nous coûte. C’est plus important qu’une connaissance impeccable du Credo. « Nous serons jugés sur l’amour » dit Saint Jean-de-la croix.

Néanmoins, le fidéisme a ses limites

main de la personne1. Le fidéisme conduit au subjectivisme : à force de négliger le travail de l’intelligence, on en vient à négliger les raisons de croire, et finalement à croire sans raison : l’affectivité, l’expérience, le ressenti, passent alors au premier plan. Or l’expérience n’a de valeur que relative, elle peut être trompeuse, et même si elle est authentique, elle ne peut être érigée en vérité universelle. Ce que Pascal a vécu dans son effusion de l’Esprit ne peut convaincre que lui, car c’est une expérience qu’on ne peut saisir comme authentique que de l’intérieur.

« La foi, privée de la raison, a mis l’accent sur le sentiment et l’expérience, en courant le risque de ne plus être une proposition universelle. » (Jean-Paul II, Fides et Ratio)

Le danger du subjectivisme, c’est que si tout n’est qu’affaire d’expérience, pourquoi ne pas me fier aux Témoins de Jéhovah, si l’accueil y est plus chaleureux que dans nos paroisses ? Ou aux évangélistes experts en « com » ? Il peut y avoir ainsi une dérive subjectiviste dans l’évangélisation : négliger la vérité au profit de stratégies de séduction qui n’ont plus rien à voir avec l’Evangile. Jésus lui-même s’est vu reprocher des paroles trop « dures à entendre » (Jn 6, 60). 

« La foi sans la raison tombe dans le grand danger d’être réduite à un mythe ou à une superstition. » (J.P II)

  • Ainsi, dans les écoles chrétiennes, il importe que la question de Dieu soit présentée comme la plus sérieuse que l’intelligence puisse affronter, qui a occupé les plus grands esprits, que ce soit en catéchèse, dans les cours de culture religieuse ou même à l’occasion d’un cours profane. Une Pastorale sans apologétique tourne vite aux soirées crêpes, ou bien au piétisme sentimental. Dès lors, la première critique venue de l’incroyance en a facilement raison.

  •  
  1. « Les idées mènent le monde ». Cela est vrai, qu’on le veuille ou non : pensons au communisme hier, aux idéologies anthropologiques aujourd’hui (Gender, transhumanisme, antispécisme…) Alors que la pensée chrétienne qui a façonné notre culture s’efface rapidement, il y a urgence à répondre aux idéologies qui la supplantent. Pour cela, il faut que des chrétiens solidement formés s’investissent dans les secteurs-clefs que sont l’éducation, la santé, la politique, la justice, etc. Or bien des pratiquants n’ont pas de connaissance sérieuse de la Bible, ni du Credo, donc sont incapables de répondre à l’athéisme dominant. Qu’on songe, par exemple, aux prétendues incompatibilités entre création et évolution.

 

 Alors, comment articuler la foi et la raison ? (réponses aux objections)

  1. Il est vrai que c’est Dieu qui donne la foi, et non nos raisonnements. Mais il ne la donne pas sans notre participation. Il a besoin de notre désir de trouver la vérité et de vivre selon la vérité : Dieu veut que nous le cherchions sans cesse, converti ou non, et que nous adhérions à lui par toutes nos facultés, en particulier par celles qui font notre dignité de « roseau pensant » : l’intelligence et la volonté. C’est l’intelligence qui comprend que le contenu de la foi est bon et vrai ; c’est la volonté qui, ayant reconnu la vérité, décide de se consacrer à elle, de vivre selon la vérité.

D’ailleurs, plus on se rapproche de Dieu, plus on doit le chercher, il est « un Dieu qui se cache » (Is 45, 15). Gare au dogmatisme du converti ! Gustave Thibon renvoie dos-à-dos « ceux qui ne cherchent pas Dieu et ceux qui s’imaginent l’avoir trouvé ». 

  1. Faut-il opposer une « foi du charbonnier », bonne par nature, à une foi inutilement compliquée qui explore les raisons de croire ? Certes, le simple doit croire avec son intelligence de simple. Mais plutôt que des charbonniers, on voit aujourd’hui des médecins, des informaticiens, des architectes, dont la foi et la culture chrétienne ne dépassent pas le niveau du catéchisme de CM1. De son côté, le « savant » évitera le piège bien réel de l’orgueil en contemplant le mystère de la croix. Jean-Paul II en parle comme de « l’écueil » sur lequel va se briser l’intelligence orgueilleuse. L’intelligence est donc bien requise pour la foi, simplement elle doit vivre des conversions pour accepter de s’ouvrir à ce qui la dépasse.

  1. Pascal soulignait que c’est dans la volonté que se situent les vrais obstacles à la foi, plus que dans la raison. C’est vrai, mais si la raison est obscurcie, il y a peu de chance que cela aide la volonté à désirer connaître Dieu. Si je suis convaincu que la Bible ne raconte que des sornettes, comment voudrais-je me rapprocher du Christ ? Et voilà pourquoi Pascal dit ailleurs :

« Les hommes ont mépris pour la religion, ils en ont haine et peur qu’elle soit vraie. Pour guérir cela il faut commencer par montrer que la religion n’est point contraire à la raison. »

En conclusion, on ne croit pas à cause des raisons de croire, mais on ne peut pas croire sans raison de croire. Comme le dit Saint Augustin (354-430) : « Certainement il faut comprendre pour croire et croire pour comprendre ».

Un exemple : Parmi les plus beaux témoignages de chercheurs de vérité qui ont fini par trouver Dieu, il y a celui des époux Maritain que racontent Les Grandes Amitiés[1].

Jacques Maritain et Raïssa Oumançoff se rencontrent en 1901, alors qu’ils étudient la philosophie et les sciences à la Sorbonne. Ils ignorent tout de Dieu. Bien que profondément amoureux, ils sont désespérés par l’impossibilité de trouver la vérité et envisagent le suicide. Mais le compagnonnage de Charles Péguy, puis la rencontre du philosophe spiritualiste Bergson, leur redonnent espoir. Ils sont déjà époux quand l’impétueux écrivain Léon Bloy et son roman La Femme pauvre leur révèlent un christianisme ardent et prophétique. Baptisés en 1906, ils découvrent quelques années plus tard, avec la pensée de saint Thomas d’Aquin, leur propre vocation : témoigner de la vérité du Christ dans tous les secteurs de la culture –philosophie, art, politique…- en unissant la vie de l’intelligence à celle de la charité.

  1. Essayons de poser simplement le problèmedu rapport entre foi et raison :

La foi, consiste à accueillir comme digne de confiance une parole qui ne vient pas de moi.

– Anthropologiquement, faire confiance à une parole dont je ne peux pas démontrer l’absolue vérité, n’est-ce pas irrationnel ? Pas forcément, car tout dépend des raisons de croire. Certaines croyances procèdent de la crédulité aveugle (l’astrologie), d’autre d’un assentiment légitime (la fidélité d’un ami). Un homme qui n’accorderait jamais sa confiance serait-il raisonnable ? Au contraire, il serait fou… Donc faire confiance n’est pas en soi contraire à la raison, mais complémentaire.

En particulier, la foi chrétienne est fondée sur le témoignage des apôtres qui annoncent la résurrection de Jésus. Est-ce irrationnel ? Si Dieu existe, s’il a tiré l’univers du néant, il peut certes relever un homme de la mort. Donc la question rebondit : l‘idée de Dieu est-elle contradictoire ? Or  bien des philosophes, sans l’éclairage de la Révélation, ont montré qu’il est plus raisonnable de supposer l’existence d’un principe transcendant que de souscrire à l’athéisme (Platon, Aristote, Descartes, Leibniz,…).

Croire c’est reconnaître la vérité de la foi qui, bien qu’elle dépasse les capacités de la raison, ne contredit pas celle-ci, mais l’éclaire et l’élargit au-delà de ses limites : Ainsi Pascal écrit : « La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu’il y a une infinité de choses qui la surpassent ; elle n’est que faible si elle ne va pas jusque là ».

Ainsi la raison n’est pas humiliée par la foi. Notre raison porte en elle un appel à se dépasser, elle espère une parole plus haute qui l’éclaire sans la disqualifier. Par exemple, l’énigme du mal est insoluble pour la raison. Mais la foi vient remplir cette angoisse d’une espérance qui vient de Dieu lui-même, quand il nous rejoint par le Christ et nous sauve sur la croix.

Simone Weil (1909-1943) écrit magnifiquement : « La foi, c’est l’expérience que l’intelligence est éclairée par l’amour ». Cette parole, cet amour, c’est ce que la Révélation nous apprend : l’alliance de Dieu avec son Peuple, qui s’accomplit dans l’incarnation, la croix et la résurrection.

  • – De son côté la foi a besoin de se comprendre, de se formuler, grâce au travail de la raison. Les chrétiens depuis Saint Paul n’ont cessé de traduire la Révélation et l’expérience spirituelle dans des concepts de la philosophie. C’est tout le travail de l’élaboration des dogmes par les Pères de l’Eglise, les Conciles…

  • ll y a donc une stimulation réciproque entre la raison et la foi : celui qui progresse dans la foi, cherche toujours à mieux comprendre, et simultanément la foi vient enrichir le travail de la raison, de la culture.

Par exemple, pour penser le mystère de la Trinité, la théologie a dû élaborer, avec les outils de la philosophie, la notion de personne trinitaire, pure relation d’amour dans une communion. Or la conséquence a été décisive pour comprendre la personne humaine : si l’homme est à l’image de la deuxième personne de la Trinité (le Fils), c’est donc que la personne humaine s’accomplit non dans la solitude mais dans la communion, la relation. Cet exemple montre comment un donné révélé, repensé par la raison, débouche sur un progrès de la culture, puisque cette notion de personne est aujourd’hui assimilée même par des non-croyants.

En résumé, comme le dit Jean-Paul II : « La foi et la raison sont les deux ailes par lesquelles l’esprit s’élance vers la vérité ». Et si l’on veut approfondir, il faut lire l’admirable méditation des Maritain (ci-dessous) qui articule la charité (par laquelle s’accomplit la foi) et la raison : « Que l’amour procède de la vérité et que la vérité fructifie en amour ». 

 2024.

Conclusion : l’urgence de cette réconciliation entre foi et raison dans le champ scolaire et éducatif

Au moment où la foi s’efface de la culture commune, mais où de manière étonnante, de plus en plus de personnes frappent à la porte des églises, un défi extraordinaire est posé aux chrétiens : l’urgence de la formation catéchétique du peuple croyant pour nourrir sa foi et en témoigner de manière solide et convaincante.

On attend des Etats généraux de la catéchèse ! Il faut que dans chaque paroisse, chaque communauté et mouvement, des chrétiens soient formés sur la Bible et le Credo. Les chercheurs de sens qui nous sollicitent ont droit à des réponses sérieuses à leurs questions. Face à un musulman, que suis-je capable de dire de la Trinité (que le Coran caricature et, logiquement, rejette) ? A un jeune convaincu que les récits bibliques de création sont disqualifiés par la science, vais-je pouvoir expliquer la manière de comprendre les deux récits de création de la Genèse, leur genre littéraire, et en quoi leur visée est anthropologique et théologique, plutôt que scientifique ? Face à celui qui se scandalise de la violence bien réelle de certains textes bibliques, suis-je au clair sur ce qu’est la Bible, et l’homme de la Bible (qui est bien l’homme réel tel que Dieu veut le sauver, et non pas une idéalisation morale) ? …

Ainsi, l’urgence de la mission nécessite une foi capable de dialoguer avec la raison. Comme saint Paul, saint Justin et saint Augustin face aux philosophes païens, comme saint Thomas face aux penseurs arabes, Ozanam affrontant l’anticléricalisme de l’université, Bergson confronté au positivisme, Maritain et Blondel face à une culture largement athée, il nous faut des chrétiens, notamment laïcs, rompus aux débats avec l’incroyance, les autres religions, pleins de charité et d’ardeur pour la vérité.

Qu’en est-il de l’école ? L’école publique revendique la laïcité, mais laquelle ? Celle qui disqualifie les religions comme formes inférieures de la connaissance ? En rejetant la question de l’absolu, ce laïcisme mutile la raison, et la désespère en la refermant sur ses limites. La vraie laïcité promeut une raison ouverte à toutes les dimensions de la personne, dans le plein respect de la liberté de conscience de chacun, et rend possible le dialogue entre croyants et incroyants et entre les diverses traditions religieuses. Elle fait donc œuvre de raison.

Dans les écoles catholiques, il s’agit de réconcilier le travail disciplinaire et la quête de Dieu. Cela peut se faire dans chaque discipline, quand l’occasion se présente. Cela peut se faire de façon plus systématique par un cours de culture chrétienne, présenté à chaque élève, qui s’adresse à son intelligence sans présumer de sa foi ou de son incroyance et reste ouvert à tous les questionnements. C’est là un lieu magnifique pour articuler la foi et la raison, d’abord chez le professeur qui dispensera ce cours, puis chez l’élève qui en bénéficiera[2].

                                                                                                     xavier.dufour@sainte-marie-lyon.fr

 

 

 

 [2] C’est en vue de cette formation des professeurs et des élèves qu’a été publiée une 3ème édition de manuels accessibles à partir du lycée, voire de la 3ème. Questions de foi, questions de vie, Xavier Dufour, Peuple Libre, 2023 ; Les Grandes Religions, approches historique et chrétienne, X.D, Cerf, 2018 ; Raisons de croire, la foi chrétienne en débat, X.D, Sainte-Marie Lyon, 2020 ; Culture et christianisme, écrivains, artistes, savants face à Dieu, X.D, Peuple Libre, à paraître au printemps 2024. 

 

ANNEXE : un texte de Jacques (1882-1973) et Raïssa (1883-1960) Maritain

  Que l’amour procède de la vérité, et que la connaissance fructifie en amour […].  

  Sans doute la charité prime tout, il vaut mieux ici-bas aimer Dieu que le connaître, Dieu se plaît à élever les plus ignorants à la contemplation la plus sublime, et la science, du fait de notre perversité et de notre vanité, est souvent un obstacle à la sagesse du Saint-Esprit. Il y aurait cependant imprudence et témérité à attendre d’une infusion gratuite les lumières doctrinales qu’il est en notre pouvoir d’acquérir par l’étude, – sans compter que l’atmosphère intellectuellement viciée du monde moderne exige un recours plus général à la science théologique ; et il reste que la voie normale pour ceux qui ont la grâce de pouvoir mener à la fois ces deux vies, est d’unir la vie de l’Intelligence à celle de la Charité, et de les aider l’une par l’autre, à condition cependant qu’ils sachent bien que la seconde vaut infiniment mieux que la première, et qu’ils demeurent toujours prêts à tout laisser pour le divin Amour.                                                                          

  De la vie d’oraison, Parole et Silence, 1998, p. 17; 24.

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