𝅘𝅥𝅮 « Entre tes mains » en trois questions

Un chant pour reconnaître que j'ai tout reçu du Seigneur!

Fruit d’une écriture communautaire dont Pauline Bertin et Etienne Durier sont les principaux artisans, « Entre tes mains » est un chant d’offrande de nous-mêmes. Sorti en 2021, il s’appuie sur les paroles puissantes de la prière de Saint-Ignace de Loyola et nous appelle à reconnaitre que nous avons tout reçu du Seigneur, comme nous l’explique Etienne Durier.

Etienne Durier, racontez-nous la naissance de ce chant ?

C’est vraiment un chant de travail qui s’est écrit en plusieurs étapes. En 2016, avec Pauline Bertin, nous avons commencé à composer une première version, musique et paroles, d’un chant d’offrande, d’offertoire, sans que ça n’aboutisse à quelque chose de précis.  

Puis, nous nous y sommes remis en 2020 : nous avons alors fixé le refrain tel qu’il est aujourd’hui. C’est en discutant avec Bas Suijkerbuijk, le responsable d’Emmanuel Music, que l’idée de s’appuyer sur la prière de St Ignace de Loyola est venue. Il y a eu comme une évidence sur le texte, que nous avons choisi de modifier le moins possible. Mais, ce texte n’ayant pas été écrit pour être chanté, nous avons décidé d’un parti pris avec plus de liberté structurelle. Donc, nous n’avons pas cette notion habituelle de couplets qui s’alternent avec un refrain. Nous avons des constructions mélodiques un peu différentes pour respecter le texte.

La seule nuance que nous apportons au texte concerne la fin du chant : « Donne-moi seulement de t’aimer, Seigneur, donne-moi ta grâce pour aimer, seule ta grâce me suffit. »  Tout n’est pas dans la prière d’origine. « Pour aimer », nous l’avons ajouté car il nous permet de donner sens et finalité à la grâce du Seigneur.

Ce chant est le fruit d’un travail collectif. Pourquoi cette dimension communautaire est-elle importante pour vous ?  

Oui, c’est vraiment le fruit d’une écriture communautaire : Pauline, Bas, mais aussi Guillemette, moi, et puis surtout, les paroles de la prière de St Ignace. Si j’écris seul, mon chant devient un témoignage. Il peut d’ailleurs être très beau. Mais si la vocation du chant est d’être chanté par une assemblée, de faire prier une assemblée, alors l’écriture collective permet d’entrer dans une démarche ecclésiale, plus objective, pour rejoindre plus largement.

Et puis, musicalement, je crois que le résultat est meilleur quand on travaille de cette manière. C’est un peu comme le travail d’un dessinateur : pour faire son croquis, il fait une multitude de traits, un peu différents, parfois un peu flous, qui permettent à la fin d’optimiser la ligne, de dégager la meilleure ligne possible.

Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans ce chant ?

C’est un chant qui n’est pas encore beaucoup repris. Par exemple, je ne l’ai encore jamais entendu dans ma paroisse. En revanche, c’est devenu un chant familial : nous le chantons très souvent avec mon épouse et nos enfants. Nous avons pu nous l’approprier très librement. Et donc, nous avons un lien affectif très fort avec ce chant.

Et puis, cette prière de St Ignace insiste sur ce que la Parole de Dieu nous enseigne : je n’ai rien que je n’ai reçu. J’accepte de dépendre de toi, Seigneur. Tout ce que j’ai, je l’ai reçu de toi, jusque dans les paroles du chant. C’est puissant !

C’est d’abord un chant d’offertoire, mais est-ce possible de l’utiliser autrement dans la liturgie ?

A l’offertoire, bien sûr. Mais comme il est question de l’union à Dieu, de manière peut-être un peu inattendue, je trouve qu’il pourrait être chanté aussi après la communion. Car cette prière de St Ignace s’attache aussi à décrire ce qu’il se passe en nous après que nous ayons communié : nous recevons tout de Dieu, y compris son corps.

Je dirais que ce chant parle aussi de ce que peut être l’amour humain : entre époux, se donner à l’autre, et recevoir l’autre qui se donne à moi. « Prends et reçois toute ma liberté » : ces paroles sont très fortes !

D’autre part, c’est un chant court qui n’a pas forcément vocation à être chanté plusieurs fois. L’idée c’est de dire le moins de choses possibles pour s’attacher plus à ce que l’on dit.

Carre entre tes mains

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"Entre tes mains"

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