Échange impromptu – Jacques

La scène se passe non loin de la mosquée entre église paroissiale et gare RER où notre binôme est envoyé par le curé pour évangéliser.

Nous abordons deux jeunes beurs qui discutent, adossés à une voiture. Un grand, 25 ans, la visière sur les yeux et un petit, tête nue. Nous nous présentons comme catholiques, provoquant une réaction immédiate : « On est musulman, on veut bien vous écouter. » Je commence : « J’ai lu le Coran, mais en français, ne connaissant pas l’arabe. » Le grand : « Moi aussi en français… Que pensez-vous de l’Ancien Testament ? » Moi : « L’Ancien Testament est un ensemble de livres… pas toujours faciles à comprendre. Personnellement je préfère le Nouveau parce qu’il nous parle de Jésus. Vous avez déjà lu l’Évangile ? », « Non. » « Ça vous intéresserait ? », « Ah oui ! ». Je lui tends un Nouveau Testament de poche en fournissant quelques explications pratiques. Là-dessus, le petit prend le relais : « Le Coran dit que la terre est ronde… » J’enchaîne: « C’est sûr, qu’elle est ronde, mais on le savait bien avant le Coran, écrit il y a quatorze siècles. » Le grand acquiesce, précise les dates, et j’illustre comment l’homme a fait cette découverte (bateau disparaissant à l’horizon, forme de l’ombre de la terre lors d’une éclipse de lune). Toujours curieux, le petit reprend : « Que pensez-vous d’Adam et Ève ? » Moi : « Nous ne savons pas si Monsieur Adam et Madame Ève ont existé, mais plutôt que, dans un récit symbolique, ces personnages représentent l’humanité, l’homme et la femme. » À lui aussi, nous proposons un Nouveau Testament qu’il accepte, tout content. On se sert la main : « Que Dieu vous bénisse. » Et les voilà partis en nous remerciant ! J’ai trouvé incroyable cet entretien inattendu : la spontanéité, le naturel de ces garçons curieux d’apprendre, parlant religion sans complexe avec des inconnus. Que de leçons en si peu de temps ! « Tout le monde évidemment n’est pas apôtre… ni chargé d’enseigner » (1 Co 12, 29) mais « la prédication se fait par la parole du Christ » (Rm 10, 17) alors, à défaut de savoir prêcher, je peux au moins indiquer le chemin. Cette rencontre m’a beaucoup marqué, encouragé à persévérer dans la mission, à étudier sérieusement l’islam (pas simple) et obligé à creuser ma foi chaque jour. ¨

Cet article fait partie du dossier thématique :Musulmans, osons les rencontrer au nom de Jésus →

Le magazine Il est vivant a publié le numéro spécial :

IEV n°334 - Musulmans, osons les rencontrer au nom de Jésus Se procurer le numéro →

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