Diane et Kabira, rencontre au cœur d’un monastère

C’est au cœur de la Syrie qu’une musulmane et une sœur novice se sont liées d’amitié, dans le monastère de Mar Moussa. Témoignages croisés.

Kabira – LES YEUX DU CŒUR

Musulmane franco-marocaine, je me suis retrouvée à Mar Musa, monastère dans le désert de Syrie, de liturgie syriaque, car j’ai toujours été touchée par le verset Coranique « C’est qu’il y a parmi eux des prêtres et des ermites et qu’ils sont sans superbe, quand ils entendent ce qui descendu sur l’Envoyé, tu vois leurs yeux épancher des larmes, tant ils y reconnaissent de vérité » (5, 83). Je voulais goûter l’expérience même des larmes de ces croyants, telle que Dieu la connaissait. Alors je suis partie. Le premier soir, je vis Diane, elle était novice. Elle portait sa robe grise et ses sandales. Au sein du brouhaha des visiteurs, elle m’accueillit de ses grands yeux bleus, perdus dans l’océan du désert. J’y vis tout de suite son désir si vif et si puissant d’hospitalité. Elle me cherchait et m’attendait. L’année que je passais au sein de la communauté, à sentir le mystère de la foi chrétienne au travers de leurs prières en arabe à Allah, m’a permis de retrouver le sens originel de l’hospitalité sacrée, si chère à l’islam. J’ai partagé des moments d’intense communion avec Diane, que les mots ne peuvent refléter. L’amitié qui s’est révélée à moi fut comme une reconversion à Dieu, sans cesse à renouveler : il nous attend précisément dans notre mission d’hôte envers l’étranger. Je suis persuadée que ce qui s’est passé au monastère peut se produire dans n’importe quel endroit, à condition d’ouvrir les yeux du cœur. ¨

Diane – UN DÉSIR RENOUVELÉ

Il y a chez moi, depuis longtemps, un désir d’aller à la rencontre de l’islam. Et en même temps, je ressens une crainte de m’approcher du mystère de cette religion. Mais Kabira est venue à moi, m’a donné son amitié, et s’est approchée de ma religion chrétienne. Depuis notre rencontre à Mar Moussa, chacune a poursuivi son chemin. Et régulièrement, nous nous retrouvons. C’est plus souvent Kabira qui vient me visiter que l’inverse : ainsi, récemment, nous sommes allées ensemble voir le Pape à Rome avec les gens de la rue, dans le pèlerinage Fratello. Kabira vient dans mon église poser son regard de musulmane sur notre foi chrétienne. Sa présence exigeante, sa propre fidélité à la prière, sa générosité, tout cela m’appelle à revivifier ma foi par une conversion du cœur. Et renouvelle mon désir de sortir de chez moi pour aller, là où je vis, à la rencontre des musulmans.

Cet article fait partie du dossier thématique :Musulmans, osons les rencontrer au nom de Jésus →

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