Sylvianne et Stéphane Adloff ont été envoyés par Fidesco pendant 2 ans à Concepción au Chili. En mission aussi, l’Esprit Saint fait des merveilles. A l’approche de la Pentecôte, il est bon de goûter à l’action de l’Esprit Saint dans le cœur de tous ceux qui le cherchent.

« Pendant 6 mois nous avons préparé Myriam à sa confirmation. Un jour en sortant de la messe, Sœur Lucienne nous a présenté cette française d’origine indienne vivant à Concepción depuis deux ans. Maman de trois grands enfants, elle est mariée à Stephan qui, lui, ne fréquente pas du tout Jésus. Elle vit donc sa foi dans l’ombre, parfois même sous la menace, seulement éclairée de la présence du saint Amour. Le nom même de Dieu met son mari en colère et il met une pression sur toute la famille, en particulier sur les enfants. Aller à la messe relève presque d’une performance. Au début elle s’y rendait avec deux de ses enfants et petit à petit nous ne la vîmes plus que seule. Elle s’est rapprochée de nous assez rapidement. On peut voir dans les yeux de cette femme la joie et l’espérance d’être aimée de Dieu et sa soif de pouvoir vivre librement cet amour. Sa voix est douce, ses mots sont hésitants comme si en se rapprochant de nous elle accédait à quelque chose qui nous échappe. Elle est en quête, c’est l’aumône du cœur, c’est un cri silencieux. Oui, il est bien là le mystère du ciel, ce mystère qui conduit chacun d’entre nous vers ce chemin qu’offre le Seigneur pour sa gloire, ce chemin où les mots guérissent les maux, où la peur fait place à la joie, où la confiance et l’espérance font exploser les cœurs.

Le soir de sa confirmation, elle nous dit : ‘’Je vous ai entendu parler français, un jour en sortant de la messe, et maintenant nous voilà liés’ !’ Nos nombreuses discussions, nos communions de prières, nos éclats de rire pour répondre à sa demande de ce joli mois de janvier en rentrant chez nous : ’’Sylvianne, voudrais-tu être ma marraine de confirmation ; on se connaît peu mais mon cœur t’a choisi.’’ Eh bien oui, Seigneur ! Répondre présent, accepter sans savoir et tout te remettre.

Le catéchisme de l’Église catholique dans une main, ma pauvreté dans l’autre, Sœur Lucienne au bout du fil et le Seigneur en chef d’orchestre, nous sommes là ce soir traversant Concepción sous la pluie, nos masques sur le visage pour nous rendre à l’église San José, le cœur en joie. Nous retrouvons le Padre Roberto mandaté par notre évêque pour confirmer Myriam. Nos quatre Salésiennes lumineuses ont préparé la messe pour célébrer la déchirure dans le ciel qui ouvre les portes de l’Esprit Saint. La Pentecôte, le feu, ce fut bien tout cela. Nous étions peu mais nous étions là l’entourant par nos chants, nos bras levés au ciel. La fille ainée de Myriam était là aussi ; touchée par le silence et la douceur de sa mère face aux agressions de son père, elle a fini par entendre cette petite voix qui transforme le regard, qui fait baisser la garde et qui soulève le voile éloignant de la Paix.

Oui, le Seigneur est grand et fait pour chacun de nous des merveilles. La merveille ce soir-là était sous nos yeux. Les yeux noisette de Myriam étaient inondés de larmes victorieuses. Tu l’as aussi le don de Dieu, Myriam. Il t’aime et te le dit depuis toujours. Tu croyais l’avoir perdu et il t’a retrouvé ; tu le désires, il t’a couverte de son amour et te donne son Esprit pour que ta quête soit glorieuse, pour que tu puisses crier son nom. Il t’a incendié de son Amour. Il n’est pas facile ton chemin, Myriam, mais Jésus t’a donné sa douceur pour assouplir les cœurs, son travail invisible est plus fort que tout et puis tu lui as donné toute ta confiance. Toute abandonnée à lui, il te sauve et te conduit où il veut. Tu deviens toi aussi l’interrupteur qui éclaire l’obscurité des Hommes. Ton évangélisation commence chez toi, elle a déjà commencé parce que c’est l’Amour, parce que c’est le mouvement infini… »