Congrès Mission J-22 !

Un événement pour réveiller son zèle missionnaire !

Pour se réjouir de n’être pas seuls dans la mission, pour trouver des idées et moyens concrets d’évangéliser, pour se dire que c’est possible d’annoncer Jésus et le salut promis à tous les hommes, cap sur le Congrès Mission, prévu à Paris les 30 septembre, 1er et 2 octobre prochains.

Au cours des 4 newsletters « Emmanuel Actu » que vous recevrez ces prochaines semaines, nous vous donnerons un premier aperçu des richesses dont regorge ce laboratoire d’initiatives missionnaires qui changent déjà l’Eglise et le monde.

Aujourd’hui, partons à la découverte de quelques outils utiles pour toucher toutes les personnes qui ne connaissent ni le Christ, ni l’Eglise et n’ont aucun lien avec la foi, ces fameuses périphéries dont parle le pape François.

Atelier pour lancer des Festivals de la Beauté

"Nous sommes des artistes-missionnaires sur les parvis de l'Eglise"

Pour rejoindre les périphéries et répondre à la soif de beauté de notre monde, parfois vide de sens, Anne Facérias a créé, avec son mari Daniel, il y a une dizaine d’années, la Diaconie de la Beauté. Pour Anne, « ce service a vocation à aider les artistes à retrouver le chemin de l’Eglise et à aider l’Eglise à dialoguer avec les artistes. Cette Diaconie de la Beauté, présente aujourd’hui dans plusieurs villes de France, est le fruit du synode sur l’évangélisation d’octobre 2012 qui déclare dans son article 20 la nécessité « d’emprunter le chemin de la Beauté pour évangéliser. » On pense que par nos talents, notre vie d’artiste, notre créativité intérieure et extérieure, on peut donner, toucher cette beauté qui nous mène à la grande beauté de Dieu. »

A la question de savoir si la beauté est subjective, Anne Facérias affirme que : « quelque chose de très beau porte en lui-même une forme de fulgurance ou d’évidence universelle qui peut toucher tous les cœurs. Au-delà des ressentis. »  

Avec l’acteur Michael Lonsdale, pierre fondatrice de la diaconie de la Beauté, Anne et Daniel ont créé un Festival sacré, à Cannes, pendant le Festival international du Film : « un travail d’évangélisation par l’art dans la paroisse de Cannes, en face du palais des Festivals, et dans les Iles de Lérins. »

Depuis la crise sanitaire et le décès de Michael Lonsdale, les Festivals se sont exportés et démultipliés (5 Festivals ont eu lieu l’année dernière, 10 sont prévus cette année) : « portés par les fraternités des diaconies de la Beauté, ils sont construits autour d’un thème commun (l’an dernier : « Les 100 ciels », cette année : « le souffle ») et d’une architecture commune : une exposition pour mettre en avant les arts plastiques (la photographie, la peinture, la sculpture…), un concert pour l’art de la musique, un spectacle vivant pour mettre en avant les arts de la scène (le théâtre, la danse, les clowns, la magie…) des tables rondes et des conférences pour mettre en avant l’art de la parole et une messe d’artistes pour célébrer la beauté de Dieu. »

Pendant le Congrès Mission, Anne Facérias animera un atelier intitulé : « Lancer un festival de la Beauté dans votre paroisse pour annoncer le Christ par tous les arts »

L’idée est de proposer un kit prêt à l’emploi pour l’organisation d’un festival pluridisciplinaire où la beauté va se vivre sous toutes les formes. Ce kit peut être utilisé par une paroisse, un diocèse, une communauté religieuse mais aussi une mairie ou une structure profane : « nous ne sommes pas dans le cadre d’une retraite spirituelle mais dans un cadre d’ouverture, de dialogue, de rencontres, de partage dans lequel tout le monde peut trouver du sens. Le Festival de la Beauté peut mettre en marche des artistes, des gens de bonne volonté et qui sont des chercheurs de cette beauté divine à laquelle nous aspirons tous. »

Et si vous n’étiez pas encore convaincus, une bonne raison de venir au congrès ? Pour Anne Facérias, « il y a une urgence à sortir de notre routine car la mission doit nous emmener sur les parvis. Or, comme artistes, nous travaillons sur les parvis. La plupart des gens que nous côtoyons sont sur les parvis, pas dans la nef ou le chœur. Notre rôle c’est d’aller les chercher. Nous sommes des artistes missionnaires. »

Atelier : « Nos églises sont-elles condamnées à devenir des musées ? »

Plaidoyer pour une église vivante !

De son côté, le père Hughes Jeanson, actuel curé de la paroisse de Guyancourt-Montigny dans les Yvelines, s’interroge sur la manière de rendre nos églises vivantes.

« Beaucoup de gens rentrent dans les églises pour la beauté du bâtiment, on les estime à 51 millions par an, mais tout le mobilier de nos églises est très daté, souvent du XIXème siècle. Donc, de fait, c’est comme s’ils rentraient dans un musée, au sens d’un bâtiment ancien qui expose des œuvres anciennes. »

Ce que l’on pourrait considérer comme une occasion de toucher des gens loin de la foi, pour Hughes Jeanson, est « ratée si on se contente du musée. »  Et d’ajouter : « Je n’ai jamais vu un visiteur me demander le baptême après avoir été touché par ce qu’il avait vu dans mon église. Le problème de fond c’est que si nous ne renouvelons pas le mobilier, nous laissons penser aux visiteurs que l’Eglise est passée. »

Dans mon ancienne paroisse, à Lyon, l’église Saint-Nizier n’avait pas de chemin de croix, donc on a fait un chemin de croix avec un artiste contemporain, Bruno Desroches. Ce qui a été très intéressant, c’est qu’on a essayé de faire « dans du vieux », du neuf. »

Pour le père Jeanson, il est donc absolument nécessaire de changer le mobilier pour avoir une chance de rejoindre les visiteurs : « L’église-bâtiment représente l’église-corps du Christ, donc il faut qu’elle soit vivante d’une manière ou d’une autre. Je pense qu’il y a au moins deux choses à faire : la restauration et le nettoyage de l’existant. Une église ne devrait pas avoir quelque chose de sale et de poussiéreux, car cela donne une image désastreuse de notre église, déjà perçue comme appartenant au passé. Et la deuxième chose… si cela ne tenait qu’à moi et qu’on avait de l’argent, mon rêve serait qu’on reconstruise des églises. Il faut que nous, hommes du XXIème siècle, nous puissions exprimer notre foi. Je n’ai rien contre les églises romanes et gothiques, mais si j’osais, je construirais de nouvelles églises à côté des anciennes.

Et d’enfoncer le clou : « Si rendre l’église missionnaire c’est dire qu’elle est vivante, alors il faut que nos bâtiments tournent l’âme, élèvent l’âme des visiteurs vers Dieu et vers Dieu dans le Christ. Notre foi n’est pas impersonnelle. Nous croyons en Jésus-Christ, mort sur la croix pour nous sauver. Comment une église respecte-t-elle ce chemin chrétien spécifique ? Nous allons à Dieu par la croix du Christ et cela doit être visible dans l’église bâtiment pour qu’en tant qu’œuvre artistique elle devienne missionnaire. »

Dimension cruciale dans la démarche de transformation pastorale, le patrimoine doit être, d’après Hughes Jeanson, dans le top 5 des préoccupations des curés de paroisse : « d’abord pour la beauté des célébrations liturgiques et ensuite pour l’évangélisation quand on a la chance d’avoir une église qui est visitée. »  

Et si vous vous demandez encore pourquoi il faut venir au Congrès Mission, le père Hughes Jeanson vous répond : « pour vous laisser bousculer, pour retrouver une espérance et un enthousiasme dans la mission. Non, l’Eglise n’est pas morte ! »

Atelier : « Comment évangéliser dans l’espace public ? L’exemple de l’1visible, le journal missionnaire. »

2,30€ pour changer une vie ! Prêt ? Feu, Go, partez !

Autre manière de parler de Jésus et d’évangéliser, offrir un journal de bonnes nouvelles et sur La Bonne Nouvelle : l’1visible !

Pour Julien Bischoff, son directeur, « L’1visible a pour but de montrer aux gens, en particulier ceux qui sont éloignés de l’Eglise, comment l’amour de Dieu se manifeste dans le monde, à travers une pédagogie basée sur le témoignage et la rencontre. Deux témoignages : celui d’une célébrité et celui d’une personne « ordinaire ». Depuis 12 ans que le journal existe, 140 célébrités ont fait la une de l’1visible et nous ont parlé de leur foi. « La personne ordinaire » nous parle de sa rencontre avec Dieu, ce que ça a changé dans sa vie.

C’est un journal important pour l’évangélisation car c’est un support qui nous permet d’aller à la rencontre des gens. Ce journal se veut être une porte d’entrée pour ces personnes et par conséquent il est aussi un outil pour les catholiques qui veulent parler de leur foi. En distribuant le journal dans la rue, on crée l’occasion de parler du sujet qui nous intéresse, c’est-à-dire Dieu. »   

Le but de l’atelier est d’expliquer pourquoi c’est important d’évangéliser dans l’espace public et dans les médias. Les gens croient ce qu’ils lisent et il est donc urgent de diffuser ce scoop : seul Jésus sauve !

Vous découvrirez également au cours de l’atelier comment distribuer l’1visible, notamment en rejoignant les équipes de diffusion qui se créent dans les gares des grandes villes depuis janvier dernier (Angers, Nantes, Rennes, Montparnasse…)

Et si vous trouvez que 2,30€ pour changer une vie, c’est trop cher, sachez que si vous commandez 10 exemplaires, ils ne vous coûteront que 5€ !

Pour Julien Bischoff, venir au congrès mission c’est constater que l’Esprit Saint est vraiment à l’œuvre dans le monde, à travers des chrétiens de tous les styles. Nous sommes nombreux à travailler pour la mission et c’est très encourageant.

Atelier : "La piété populaire peut-elle changer de look ?"

Grégory Turpin invite les chrétiens à habiter le monde

Rencontre à présent avec le chanteur Grégory Turpin qui animera un atelier sur la piété populaire. Poussiéreuse ? Dépassée ? Pour le chanteur, « dans l’histoire, la piété s’est développée pour ceux qui avaient moins accès à la Parole de Dieu et aux sacrements, comme le chapelet par exemple : cette prière récitée remplaçait la récitation des psaumes, c’est pour cela qu’il y a 150 Je vous Salue Marie dans un rosaire. On récitait le chapelet à la messe quand on ne pouvait pas participer à l’entièreté du mystère. Aujourd’hui, on est dans un monde éduqué, cultivé et on a délaissé les piétés populaires. Il faudrait s’interroger sur les pauvretés actuelles qui nous empêchent d’accéder au trésor des sacrements et de la Parole de Dieu. »

Quelles sont ces nouvelles pauvretés justement ?

« Les pauvretés aujourd’hui c’est notre incapacité à entrer dans une vraie relation avec Dieu à cause d’une vie ultra connectée, très active et déconnectée du réel et de la Création. Cependant, il y a de nouvelles piétés populaires, que l’on a du mal à identifier comme telles, comme, par exemple, la louange qui utilise la musique populaire. Pour moi, c’est une nouvelle piété populaire : c’est quelque chose qui est accessible et qui est comme un sas de cette rencontre avec Dieu qui va conduire petit à petit aux sacrements ou à la vie de l’Eglise ou encore à la Parole de Dieu. Il s’agit d’utiliser une musique qui correspond à un critère culturel actuel pour mettre en musique des paroles de psaumes et pouvoir rendre vivante et accessible la prière. »

Grégory Turpin ajoute que « dans l’histoire de l’Eglise, on a toujours transformé des croyances populaires en croyances chrétiennes (par exemple, le solstice d’hiver, fête païenne que l’on a christianisée et qui est devenue la fête de Noël). Or, depuis quelques dizaines d’années, on a délaissé cette culture populaire en intellectualisant notre foi. Aujourd’hui, probablement par peur ou par orgueil, on ne cherche pas à comprendre ce que les gens cherchent dans telle ou telle pratique, mais on passe notre temps à condamner la culture actuelle et la personne qui en est imprégnée, avant même de lui avoir ouvert un chemin d’espérance. D’après moi, il y a urgence à redécouvrir, par exemple, la méditation, trésor de notre vie chrétienne, comme une réponse à une pratique ultra populaire aujourd’hui. »

Un exemple de culture populaire que les chrétiens ont délaissée ?

La télévision, dans les années 70 :  les chrétiens ont considéré que la télévision n’était pas « fréquentable », d’ailleurs aujourd’hui beaucoup de catholiques n’ont pas de télévision. Résultat : on s’est ainsi désintéressé de tous ces gens qui passent 2 à 3h par jour devant leur télévision et on a laissé aux mains de ceux qui n’avaient pas la foi l’outil le plus puissant pour changer les opinions dans une société. C’était une grave erreur que l’on a en partie reproduite au sujet des réseaux sociaux.  

Il y a encore des piétés populaires qui perdurent, dans nos campagnes en particulier ?

« Oui, la messe des vignerons, la messe des bergers, par exemple, sont des formes de la piété populaire. Mais comme elles n’évangélisent peut-être plus suffisamment, bien qu’elles disent quelque chose de Dieu quand même, on a tendance à les mépriser. »

En fait, vous dites que les chrétiens ont déserté le monde ?

« Oui, et aujourd’hui, nous n’avons plus le même langage, plus les mêmes codes et même plus la crédibilité morale. On donne des leçons au monde et le monde a l’impression qu’on ne respecte pas les leçons que l’on donne. Le monde attend que les chrétiens soient purs et parfaits mais une église de purs n’a jamais existé, nous sommes tous des gens qui faisons l’expérience de la miséricorde, c’est cela qu’il faut transmettre. »

En guise de conclusion, venir au Congrès Mission, pour Grégory Turpin, « c’est un moment pour se former, s’encourager et voir, dans cette période difficile pour le missionnaire, que l’on n’est pas tout seuls. »

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