“Cette confrontation entre ce pain et moi est devenue une rencontre”

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Lors du Congrès Eucharistique Mondial 2021, Sophia, membre de la Communauté de l’Emmanuel a témoigné de sa rencontre avec Dieu vivant dans l’Eucharistie quand elle était adolescente et qu’elle n’avait pas la foi. Une rencontre qui a transformé son cœur.

Ce témoignage a introduit un temps d’adoration eucharistique. Il est transcrit et traduit de ➨ cette vidéo (de 2h48min40” à 3h15min45”)

Depuis que je suis enfant, aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu ce désir de plus dans ma vie. Vignette format Facebook Sophia Kuby IEC 2021J’avais pourtant tout ce qui fait un enfant heureux. J’avais une maman, un papa, des frères et sœurs. J’avais une maison, un jardin, des vacances, des amis d’école. J’étais vraiment heureuse. Cependant, quelque chose clochait. Une question revenait toujours : c’est tout ? N’y a-t-il pas plus dans la vie ? Mon âme cherchait un foyer, et ne savait pas où le trouver.

Ce n’est pas tout à fait vrai que j’avais tout. J’avais tout, sauf la foi. J’ai grandi sans foi, sans Eglise. Dans ma famille, l’Eglise n’était pas une option. C’était pour les autres, certainement pas pour nous. Mais Dieu était tout de même important dans ma famille. Mes parents ont intensément cherché Dieu, mais ils ne savaient pas non plus où le chercher. Et quand on regarde ce qui est disponible sur le “marché” spirituel, que trouve-t-on quand on ne sait pas où chercher ? La spiritualité soufie, indienne, un peu d’ésotérisme, de psychologie… tout ce que ce “marché” pouvait offrir a occupé ma jeunesse.

L’année de mes 14 ans, nos parents nous convoquent, moi et mes frères et sœurs. C’était un soir peu avant Noël. Il nous annoncent qu’ils vont divorcer. Jamais de ma vie je n’aurais pensé que cela arriverait dans ma famille. C’était arrivé ailleurs, mais ça n’arriverait jamais à mes parents. J’en étais certaine. Moi qui étais une adolescente, devenant une jeune femme, mon monde et ma famille se sont vraiment écroulés. A l’extérieur, tout allait bien : je ne m’effondrais pas à l’école comme tant d’autres lorsqu’ils vivent un divorce, j’allais bien, mes notes étaient bonnes, j’avais des amis…

A 14-15 ans, je commençais à me lancer dans la vie nocturne, je fréquentais les boîtes de nuit en trichant toujours sur mon âge. L’avantage c’est qu’à 14 ans, ils me croyaient toujours quand je disais que j’avais 19 ans. Je faisais ce que l’on fait quand on est jeune : je me jetais dans la vie nocturne. Je ne fumais pas seulement des cigarettes, je buvais, je sortais un jour sur deux… J’avais une vision très consensuelle de tout, en étant convaincue d’être un penseur très indépendant. Mais une question me revenait sans cesse à l’esprit : est-ce tout ce que la vie peut offrir ?

Ma mère avait trouvé la foi en Christ, peu après la séparation de mes parents. Nous avions donc tous ces nouveaux amis chrétiens de ma mère. Une de ses amies m’a invité à l’accompagner en voyage. Ce n’était pas un voyage normal, ça s’appelait un pèlerinage. Je n’étais pas particulièrement enthousiaste à l’idée d’y aller ou de découvrir ce qu’était un pèlerinage, mais c’était à Amsterdam dans des lieux connus et cette amie m’a dit que c’était un bus rempli de jeunes. Je me suis dit : “Des jeunes qui vont à un pèlerinage, je suis sûr qu’ils sont super bizarres, et qu’ils n’ont jamais vu une boîte de nuit de l’intérieur”. Mais ma curiosité était attisée, et j’ai accepté de venir. Le voyage de 15 heures en bus était modérément agréable dirons-nous. A cause d’une erreur dans l’organisation et j’étais dans le bus avec tous les vieux retraités, sans aucun jeune autour. J’avais 17 ans à l’époque, et vous pouvez imaginer ce que sont ces 15 heures dans un bus avec des vieux à cet âge.

L’étape suivante se déroulait à Amsterdam : un événement dans un stade avec dix mille personnes, des prêtres, des évêques, tout ce que je ne connaissais pas. Ils chantaient, prêchaient, il y avait des témoignages sur scène… Rien de tout cela ne m’a touché, rien ! L’après-midi, il y a eu la Sainte Messe. Je ne connaissais pas la messe, et je ne voulais pas particulièrement la connaître. Mais je savais une chose : je ne pouvais pas aller à la communion parce que je n’étais pas baptisée. Ma mère me l’avait dit juste avant de partir : “Tu sais, tu peux aller les bras croisés devant le prêtre et puis tu reçois une bénédiction au moment de la communion.”

Le moment venu, j’ai me suis dit : ” Pourquoi pas ?” Alors, j’ai fait la queue devant un de ces innombrables prêtres distribuant la communion, et je suis arrivée devant lui. Le prêtre, au lieu de me donner une bénédiction voulait me donner la communion. Alors je suis restée là, un peu mal à l’aise, et j’ai dit : “Je ne fais pas partie de votre club, je ne peux pas le prendre”. Cette situation était un peu bizarre parce que j’ai dit au prêtre que je ne connaissais pas vos règles, mais que je connaissais celle-ci et que vous devriez la connaître aussi. Je suis restée là, je ne savais pas quoi faire. Le prêtre fait alors une pause et il lève ce petit morceau de pain – ce n’est rien de plus pour moi bien sûr – devant mes yeux, et il me demande : “Crois-tu que c’est Jésus-Christ”. Il se tient là, devant ce petit morceau de pain, et soudain les dix mille personnes autour de moi disparaissent et le prêtre aussi. Dans mon champ de vision, il n’y avait que ce petit morceau de pain et moi. Et le prêtre m’a demandé une réponse. C’était une question très directe, qui attendait une réponse. La réponse la plus naturelle aurait été : “Non, je ne le crois pas”. Mais quelque chose me bloque. Je me tiens là et je regarde ce petit morceau de pain blanc.

Soudain, cette confrontation entre ce pain et moi devient une rencontre. Une rencontre qui a totalement et complètement changé mon cœur.

Avec une certitude inattendue mais parfaite, j’ai répondu au prêtre : “Oui, je crois”. C’était cette rencontre avec ce que j’avais cherché sans pouvoir la trouver. Une rencontre avec mon Dieu, mon Créateur, mon Père. Le prêtre dépose alors la communion sur ma langue. Et j’étais bouleversée, ça a explosé en moi comme une bombe. J’étais si profondément émue que j’ai commencé à trembler. Je suis retournée à mon siège comme j’ai pu et je me suis posée sur mes genoux : des larmes coulaient sur mon visage. C’étaient des larmes de joie. Des larmes de cette joie d’un sans-abri qui trouve un foyer. Cette joie d’un Dieu qui dit : “Sophia, tu es si précieuse pour moi que j’ai tout donné pour toi”.

Si bouleversée que j’étais, je suis restée complètement lucide sur ce qui m’arrivait. Cela semblait naturel, ce n’était pas étrange mais bouleversant. Je savais qu’à ce moment précis, je rencontrais le plus grand amour qui soit. Je le rencontrais face à face, et l’amour était plus grand que ce que je n’osais espérer. Dans tous ces tremblements et ces larmes, il y avait une paix et une joie profondes. C’était cette joie d’être connue, profondément connue et pourtant aimée. Un an plus tard, j’ai été baptisée avec mon jeune frère qui a trouvé le Christ. Il s’était endormi un jour sans la foi, et il s’est réveillé le lendemain avec la foi dans l’Eucharistie.

Maintenant vous pouvez dire : ” Mais, attendez une minute, recevoir la communion si vous n’êtes pas catholique ou même pas baptisé, ça ne va pas “. Et c’est vrai, ça ne va pas. Et j’ai posé la question au Seigneur dans ma prière. Je ne sais pas ce qu’il y avait dans la tête de ce prêtre, je ne sais pas pourquoi il a fait ça. Et il n’aurait pas dû le faire. Je suis la première à dire que l’Eglise pose certaines conditions pour donner la communion, et que celles-ci ont beaucoup de sens. Je sais seulement, que si les règles ont du sens, et que je ne recommanderai jamais à quelqu’un d’aller communier à l’essai, Dieu est plus grand. Bien sûr, je ne suis plus allée communier avant d’être baptisée, confirmée et de recevoir ma première… enfin deuxième communion. Je ne sais pas pourquoi le prêtre a agi de la sorte, mais je sais que Dieu, à ce moment précis, est entré de manière très puissante dans ma vie et l’a changée pour toujours. Tout ce que je sais, c’est que la promesse de Dieu dans Jérémie 29, 11 est vraie quand il dit : “Je connais les pensées que je forme à votre sujet, pensées de paix et non de malheur, pour vous donner un avenir et une espérance”.

Alors ce soir, je veux vous inviter, à ne pas faire taire ce désir qui dans votre cœur dit : “N’y a-t-il rien de plus dans la vie ? “. Demandez à Dieu de se révéler à vous. Suppliez-le de vous montrer qu’il est vraiment la réponse à votre désir. Que ce soit pour la première fois, ou que ce soit d’une manière totalement nouvelle. Ce même Dieu que j’ai rencontré dans l’Eucharistie quand j’avais dix-sept ans sera ici sur scène dans le Saint Sacrement dans un instant. Il vous posera peut-être la même question qui m’a été posée : ” Qui suis-je pour vous ? “Il vous met au défi de répondre. Ce même Dieu, qui sera là dans un instant, veut vous dire ce soir : “Je suis votre Dieu, je suis la réponse à votre désir. Je suis ton Créateur, et je suis ton Père.” Ce même Dieu veut dire à chacun d’entre nous ce soir qu’en Lui se trouve toute guérison, tout but pour votre vie, tout sens et toute beauté.

Alors mettons-nous à genoux et accueillons-le.

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Le magazine Il est vivant a publié le numéro spécial :

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