A l’occasion de la sortie du clip “Je cours” le deuxième clip de leur album “Plus haut”, Claire et Luke Winton nous présentent leur projet musical original, à la croisée de la folk et de la country : la musique comme une mission pour évangéliser par la beauté ! Interview.
Comment est né votre groupe ?
Claire : Pour ma part, j’ai participé à plusieurs projets de louange comme Annuncio, le Festival marial… Je composais beaucoup avec ma guitare. Avec Luc, on a fait partie du projet artistique d’une amie commune, autour des ses poèmes et de ses peintures. Luc avait créé pour elle un spectacle avec des fonds musicaux de guitare et des chansons à partir de ses poèmes. J’avais également composé une chanson pour elle. C’est au cours de ce spectacle que nous nous sommes rencontrés, et cette amie est devenue notre témoin de mariage.
Luc : Notre groupe est vraiment un duo. On s’est mariés en 2014. En 2012, après notre rencontre, on a monté un groupe, notamment pour animer une louange avant la messe étudiante à Notre Dame de Paris et un festival chrétien. On se produisait aussi lors de soirées ou à la fête de la musique en jouant des reprises et quelques compos. Notre déménagement en Bretagne a de facto stoppé le groupe. On s’est dit que c’était le moment de faire quelque chose à deux, à partir de nos compositions. Quoi de mieux qu’un album aidé par des professionnels? On vit la musique comme une mission pour évangéliser par la beauté, comme un désir et un vrai plaisir. Tous nos chants ne sont pas engagés. C’est vraiment par notre couple qu’on a monté notre propre projet musical. Ce projet d’album a été très important pour déterminer notre univers et notre identité musicale.
Claire : Par exemple le titre « Je cours », c’est moi qui l’ai composé quand j’étais étudiante à Paris et que la frénésie, le rythme parisien me sont apparus en décalage avec ce que je vivais dans un groupe d’adoration à Paris. Le spectacle initial qui nous a conduit à nous rencontrer, visait à parler de Dieu mais pas toujours directement, avec la beauté des peintures, des textes, des musiques… et c’est quelque chose qu’on a eu envie de poursuivre. On est habités par nos inspirations musicales et nos univers à chacun qui sont différents. On a dû s’harmoniser dans cet album autant que dans le mariage. Plus qu’un groupe c’est un duo, dans la vie et dans la musique.
Quelles sont vos influences musicales respectives ?
Claire : Dans le côté profane, j’aime bien Alanis Morisette, Coldplay. Après j’aime beaucoup Hillsong et toute cette mouvance qui m’a habité toute ma jeunesse comme Rebecca Saint James. J’aime beaucoup Cieux ouverts, j’ai aussi beaucoup écouté Glorious. Ces univers parlent moins à Luc.
Luc : On a des goûts assez proches, mais moi j’ai plutôt été bercé par la culture rock des années 60, 70, 80 que mon père m’a fait découvrir. J’ai été très marqué par Dire Straits et Mark Knopfler, j’ai beaucoup écouté des gens comme Jeff Buckley, et puis tout ce qui a trait à la guitare, la bossa nova, le flamenco, le reggae… un univers très varié, toujours avec un point fort sur la guitare et la polyphonie. J’ai beaucoup écouté, dans les groupes chrétiens, notamment Exo que j’ai découvert à ma conversion. C’était le premier groupe chrétien que je découvrais avec une qualité musicale vraiment bonne. C’était aussi notre objectif, de faire un album de qualité, c’est pour cela qu’on a fait appel à des professionnels, dont Anaël Pin qui a arrangé notre album et qui l’a mixé, et qui a donné toute cette dimension professionnelle au son que peut avoir cet album.
Claire : On s’est découvert un univers commun qui est la country, la folk. On a réalisé intuitivement que ce que composait Luc était en lien avec la folk, on a partagé cet univers en commun. Il y a dans cet album des chansons que chacun a écrite personnellement et ce depuis des années (par exemple la “Nouvelle Eve” composée par Luc à l’âge de 17 ans) et des chansons faites ensemble souvent basées sur un riff de guitare de Luc auquel j’ajoute une mélodie et un texte que nous finalisons ensemble.
Quelle place a la Communauté de l’Emmanuel pour vous ?
Luc : On en est membres depuis 2017. Personnellement, je me suis converti en 97 en allant à Londres servir avec les sœurs de Mère Thérésa. Après cette conversion fulgurante, je me suis retrouvé un peu seul et peu nourri dans ma foi. La providence a fait que l’ESM de Paray (à l’époque EIFE) a mené une mission à Blois ou habitent mes parents. Je m’y suis senti appelé. J’ai donc fait l’EIFE en 98-99, puis j’ai ensuite été engagé dans la communauté pendant 10-12 ans.
Après ma conversion j’avais ce désir de rester dans le monde, et la communauté c’était ça « être dans le monde sans être du monde » et à l’inverse de certaines écoles qui sont isolées dans la nature, je trouvais que la volonté de l’EIFE des faire 3 missions par an, était une volonté d’embrasser le monde et de témoigner.
La force de la communauté, c’est aussi d’être portés par des frères. On est un duo, mais on se rend bien compte que dans nos démarches on compte sur les autres. On a besoin des autres pour porter du fruit. La Communauté de l’Emmanuel a été centrale dans mon cheminement. Quand j’ai rencontré Claire, elle avait du mal avec l’Emmanuel, j’en suis donc parti.
Claire : Avec l’arrivée de notre premier enfant, j’ai pris un nouveau poste. On n’avait plus d’engagement spirituel ou de groupe de prière, et on a senti qu’on était fragiles, qu’un chrétien seul est en danger. On allait à la paroisse de l’Emmanuel de Vannes. J’étais touchée par l’’accueil, vraiment fraternel. J’y ai retrouvé l’esprit fraternel que j’avais vécu dans mon petit groupe de prière d’étudiants à Paris. Après avoir vécu le parcours de l’effusion de l’Esprit en 2017, j’ai eu un grand désir qu’on rentre dans la Communauté, plus que Luc même. Les maisonnées nous portent beaucoup. Je lis le coutumier et c’est une vraie révélation d’un appel profond qu’on a eu tous les 2 à être des chrétiens missionnaires dans le monde et que la communauté peut nous aider à vivre.
Vous positionnez-vous comme chrétiens dans votre album ?
Avec le temps, nous nous définissions comme des chrétiens qui faisons de la musique. Nous chantons des chansons universelles et des chansons chrétiennes. L’un n’empêche pas l’autre. Nous essayons toujours d’être sincère et d’avoir des textes et une musique habitée. Notre album graphiquement n’est pas clairement chrétien. Si on regarde le titre des chansons on peut comprendre qu’il l’est. On a cette volonté d’essayer d’évangéliser aux périphéries. C’est pour cela que le début de l’album est universel. On est dans cette optique d’être attirants, de séduire le monde, de faire par étapes. Certain de nos amis qui ne sont pas chrétiens aiment beaucoup ce que l’on fait, et ils s’arrêtent à la 6e chanson, voilà tout.
En terme de chiffres, ça a été un fort investissement et on en a pas beaucoup vendu, mais ce n’est pas la question. La question, c’est le salut des âmes. Si ça a pu porter du fruit pour une personne, ça valait le coup.
Des fioretti de votre album ?
Claire : J’ai une amie avec qui j’étais en aumônerie toute ma jeunesse. Elle a eu un parcours de santé difficile. Et si elle n’allait plus à la messe, elle restait très spirituelle. Elle a participé à la levée de fonds pour notre album, elle a suivi le projet, et en recevant l’album elle l’a écouté en boucle. Elle m’a dit : « Depuis que j’écoute votre album, je retourne à la messe ». Elle s’est remise à pratiquer, et nous avons vécu des pèlerinages ensemble depuis comme dans notre jeunesse.
On a eu des donateurs parmi notre famille, nos amis non croyants qui ont apprécié les premières chansons un peu plus neutres. Et ma grande sœur a pu nous dire qu’elle était capable de l’écouter jusqu’au bout, ce qui est très étonnant. Elle a une sorte de “phobie” cléricale. Elle a trouvé beaucoup de joie et de sérénité en écoutant l’album. Ça c’est un retour commun a plein d’autres gens : c’est un CD qui fait du bien.
On a un autre témoignage d’un ami prêtre qui nous a beaucoup soutenu. Il en offre à qui veut. Il nous a dit que ça lui donne du courage et de l’élan dans l’évangélisation. Ça lui donne la pêche quoi !
Luc : Dernière chose, j’ai fait un mailing aux radio publiques à la sortie de l’album. Claire n’y croyait pas du tout, mais moi je me suis dit : « On adopte cette posture d’évangélisation universelle, il faut qu’on touche des gens qui ne sont pas dans l’Église ». Et on a eu qu’un seul retour, France Bleu Armorique. On a été accueillis de manière hyper sympa par un animateur radio à Rennes, et il nous a fait une interview audio qui a été diffusée pendant une semaine. En fait, il y avait une interview plus un teasing. On a pu parler, il nous a dit, lui qui est athée, que ça ne le gênait pas que des gens parlent de leur spiritualité, ce qui était pour nous une belle confirmation. L’album a donc été diffusé. On a même eu un message sur Facebook d’une dame qui a écouté 8 AM jusqu’au bout, une chanson assez planante, qui dure bien 10 minutes, elle témoignait qu’elle s’est sentie transportée. Ça fait toujours plaisir !
Claire : Le vendredi on a diffusé sur cette radio profane, une chanson sur la passion du Christ, « Je te dis merci ». Si on a pas tous les retours de ce que ça a fait dans les cœurs, c’était assez fort pour nous de savoir que cette chanson allait être écoutée par des gens non-croyants.
Quels sont vos projets à venir ?
Claire : On aurait la possibilité de faire un petit EP sur le thème de la famille, réunissant une chanson un peu universelle, que j’avais écrite pendant ma première grossesse, des chansons sur le thème de la famille on en a 4 ou 5. Et je continue à composer de la louange, Luc aussi. On se pose la question : pourquoi pas un Winton worship à venir ou on irait carrément dans la louange ? Pour l’instant les concerts son mis en stand by par l’arrivée d’un 3e enfant en septembre. Nous avons fait quelques dates notamment dans des écoles ou sur des évènements diocésains (Frat56, jubilé Saintt Vincent Ferrier…) et il se pourrait que nous soyons encore sollicités en local.
Découvrez un autre titre du groupe : 8 AM
Plus d’informations sur Claire et Luke Winton
Leur site internet www.clairelukewinton.com
Leur page Facebook www.facebook.com/clairelukewinton
Leur chaine Youtube www.youtube.com/channel/UCSChfvlm1Qk857V232VzEnA
Dans la presse
Ouest France : Claire et Luke Winton, chanteurs de folk chrétien
France Bleu : Claire et Luke Winton, duo vannetais, nous présente leur premier album “Plus haut”. Titre du jour – 8AM.
Voir aussi
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