« Chanter, louer, prier Dieu d’un seul cœur » – Témoignage de Benjamin Pouzin

Né au carrefour de la foi catholique et du style musical évangélique, le groupe Glorious est toujours resté ouvert aux chrétiens de toutes confessions. Témoignage de Benjamin Pouzin, co-fondateur du groupe.

Benjamin Pouzin IEV356

Nos parents se sont convertis dans les années 1980 au sein du Renouveau charismatique, à Paray-le-Monial notamment. À l’époque, les groupes de prière étaient naturellement œcuméniques. On entonnait des chants catholiques ou protestants spontanément. L’unité se vivait très simplement par la louange et la prière. Nous avons grandi dans cette ambiance. Nos parents participaient le mercredi soir à un groupe de prière de l’Emmanuel. Adolescents, nous avons commencé à les accompagner puis à animer la louange. Un peu plus tard, notre rencontre avec le groupe évangélique américain Exo a littéralement changé notre vie : en découvrant leur zèle, leur joie incroyable et leur cœur de prière, nous avons été transformés. C’était très étrange pour nous, de voir n’importe qui dans l’assemblée prendre la parole. En tant que laïcs catholiques, bercés par les rites, nous n’étions pas habitués à cette façon de faire. Mais nous avons perçu très vite que l’Esprit Saint parlait à travers toutes ces personnes de l’assemblée. C’était magnifique.

Avec mon frère Thomas, dès les débuts de Glorious nous avons vécu notre mission en étant ouverts naturellement aux chrétiens de toutes les confessions : « Peut-être ce frère a-t-il quelque chose de Dieu à me donner que je n’ai pas encore perçu, et peut-être que moi aussi, j’ai quelque chose de Dieu à lui donner ? » Chaque week-end, 1 000 personnes participent dans nos soirées de louange à travers la France. Et les évangéliques ne sont pas en reste ! Notre groupe, dans sa composition même, est ouvert à des chrétiens d’autres confessions. L’unité, c’est une posture intérieure qui ne peut être, en définitive, qu’un don de l’Esprit. À eux seuls, tous les débats et réunions de la terre ne pourront construire l’unité. C’est l’Esprit Saint qui permet d’harmoniser les différences. Car l’unité première est en Dieu, au sein même de la Trinité. La Trinité, c’est en quelque sorte la différence dans l’harmonie : le Père n’est pas le Fils, le Fils n’est pas l’Esprit Saint. Un Dieu en 3 personnes : Dieu n’a pas peur de la différence puisqu’il est lui-même en quelque sorte « un dans la différence ».

La mission de la musique

Nietzche disait que le monde était plus vivable grâce à la musique. De fait, la musique rend la vie plus belle et plus souple aussi. Pour vivre l’œcuménisme, rien de tel que de louer, de chanter, de prier ensemble. Et même hors du monde chrétien, dans toutes les cultures, quand les gens se réunissent pour faire la fête, que font-ils naturellement ? Ils chantent pour créer une communion entre eux. Au-delà des débats théologiques, la musique apporte un profond ferment de joie et d’unité. Jésus nous le dit : « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on vous reconnaîtra comme mes disciples. » Toute la question est de savoir : comment aimer l’autre dans ses différences ?

S’ouvrir au temps de Dieu

Que l’on soit évêque, prêtre ou laïc, je crois que nous sommes tous invités à accepter que Dieu a choisi peut-être une autre voie pour l’unité que ce que nous avions laborieusement cherché à construire par nous-mêmes. Prions-le en ce sens : « Seigneur, tu es la tête de l’Église, tu es son bâtisseur. Donne-nous d’accepter de suivre le chemin que tu veux ouvrir devant nous ! » Des personnes engagées de longue date dans l’œcuménisme peuvent être déçues, et même vivre une forme d’usure en constatant que malgré tous leurs efforts depuis tant d’années, l’unité n’est toujours pas réalisée entre nos Églises. Nous sommes tous invités à accepter que le temps de Dieu n’est pas le nôtre. L’essentiel est de chercher des moyens de vivre la charité ensemble. Je crois que notre génération est appelée à vivre de cette charité entre chrétiens au-delà des dénominations.

Recevoir les uns des autres

Jésus dit à la Samaritaine : « Le Père cherche des adorateurs en esprit et en vérité. » Quand on participe à un culte évangélique, en tant que catholiques, on peut percevoir cet esprit d’adoration, ce cœur de louange. Nous pouvons alors être saisis d’une sainte jalousie : quelle beauté dans la prière, quelle faculté de tous à s’exprimer ! De leur côté, les évangéliques peuvent recevoir de nous, le lien visible entre catholiques. Le dimanche à la messe, que l’on soit à Quimper, Singapour ou au fin fond de l’Amazonie, c’est en effet le même évangile qui est lu et commenté ! Le plus beau témoignage que nous pouvons apporter à nos frères évangéliques, c’est celui de notre communion.

POUR ALLER PLUS LOIN : GLORIOUS.FR

Cet article fait partie du dossier thématique :Unité des chrétiens →

Le magazine Il est vivant a publié le numéro spécial :

IEV n°356 - Unité des chrétiens : marcher, prier, travailler ensemble Se procurer le numéro →

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