« L’été s’était achevé durant la nuit et, le lendemain, le soir était venu plus tôt que d’habitude. »

La chronique de la semaine

Hier (car c’était hier, n’est-ce pas ?), il me semblait que l’été était devant, presque indéfiniment.

Et puis finalement, à peine le temps de me dire que c’est tellement bon de prendre le temps. A peine le temps de faire ce que je ne prends pas le temps de faire sinon. De profiter de la famille, des amis. A peine le temps d’une balade à vélo, de quelques livres dévorés et d’un bain de mer, et déjà les champignons pointent leur nez. C’est la rentrée. Celle que je ne voulais pas vraiment voir arriver. Pourtant j’aime les champignons.

Et d’habitude j’aime la rentrée. J’aime la sensation de redémarrer un cycle avec de nouveaux paramètres. Des petits changements ou de grandes nouveautés.

Mais cette année ça n’est pas pareil. Il est un changement que je ne voulais pas voir arriver. Pourtant ça fait 18 ans que ça nous pend au nez. Elle quitte le nid. Notre fille s’envole, toute à sa joie, à son enthousiasme face à la nouvelle vie qui s’ouvre à elle. Et nous on reste là. Avec un peu de mal à réaliser ce qui nous tombe dessus. Son frère avait pourtant ouvert la voie il y a 3 ans. Mais là c’est différent. Il nous faut créer un nouvel équilibre. Encore. Le vide se creuse. Plus possible de faire semblant de ne pas le voir.

J’entends partout cette injonction à m’’émerveiller de voir mes enfants quitter le nid « C’est tellement beau de les voir heureux ! (oui, nous avons cette chance). Après tout, c’est pour cela qu’on les élève, etc. » Ok, mais j’ai le droit de dire que ça fait mal ? Que le vide, certains soirs trop calmes est vertigineux ? Que de se retrouver à 3 devant nos assiettes ça fait bizarre ? Que j’ai parfois peur que nous n’ayons plus rien à nous dire ? Que je les sens déjà partis et que j’ai parfois peur qu’ils ne me reviennent plus tout à fait comme avant ? Savoir regarder ma peine fait partie du job. Et il me semble que l’enjeu (pour moi !) est de ne pas combler les vides mais de savoir les habiter.

Ecrivant cela, je repense à un livre magnifique lu cet été : Le roitelet de Jean-François Beauchemin (éditions Québec Amérique). L’histoire d’un homme qui s’occupe de son frère, de son chien, de sa femme et de son jardin. D’un homme qui prend le temps de contempler la vie. Une vie faite de presque rien, mais tellement riche pourtant. Ça m’a donné envie ! Parce que globalement ça ne fait pas vraiment partie de mon caractère de m’arrêter. Mais je crois que ce nouveau départ m’y invite.

Mercredi dernier, en découvrant ce verset dans Col 3, 3 « votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu », j’ai ressenti cet appel à aller chercher profondément ma vie cachée en Dieu. Cette vie renouvelée sans cesse par l’Esprit Saint. Cette vie que le Christ m’invite à aller puiser au plus profond de moi-même, là où il se cache. Au creux de ma peine.

Alors, cette année, c’est décidé, j’essaye de prendre le temps de contempler la vie. De ne pas combler les vides, mais de venir les habiter.

De vous écrire cela, j’ai presque hâte de découvrir les merveilles que le Seigneur va faire pour moi cette année. Allez, c’est parti ?

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