Organiser un festival de musique autour de Jésus qui rassemble différentes confessions chrétiennes, c’est le défi remporté par le Jesus Festival. Rencontre avec David Nolent évangélique et Louis-Étienne de Labarthe catholique qui ont pensé ce festival.
Propos recueillis par LAURENCE DE LOUVENCOURT
Quelle est la genèse du Jesus Festival ?
David Un jour, un certain Tim Jupp nous envoie un message dans lequel il explique : « On m’a recommandé de venir vous voir en France. Je suis l’ancien pianiste du groupe Delirious. J’ai créé un festival en Angleterre qui s’appelle le Big Church Day Out et j’aimerais que l’on fasse connaissance. » J’accepte et il vient nous voir. Il me raconte que depuis des années, il a à cœur de bénir la France : « Mais ce n’est pas vraiment à nous de le faire, commente-t-il, pourquoi pas plutôt vous ? » Il me dit qu’il est prêt à nous aider à monter un festival en France, en mettant à notre disposition son réseau d’artistes. J’en parle aux personnes avec lesquelles j’exerce le ministère sur internet. Un tel festival est dans l’ADN de ma mission mais on n’avait jamais fait d’événementiel.
On ne peut pas monter un tel projet seuls, mais peut-être est-ce possible avec d’autres. Nous avons pris contact avec des amis, dont Première Partie qui nous a transmis l’intérêt de Louis-Étienne. Tout le monde s’est montré enthousiaste, tout en mesurant les risques, et en ayant à cœur de discerner si c’était bien un appel du Seigneur. Entretemps, Tim Jupp nous a invités à participer à son festival, et nous avons tous été impressionnés. Au-delà de la qualité de la musique, c’est un événement très festif, qui réussit à créer une communion entre des personnes de tous âges, croyantes ou non. Nous avons alors commencé à rêver du Jesus Festival…
Louis-Étienne J’avais le désir de voir naître un événement qui permette de célébrer Jésus ensemble, avec des chrétiens de différentes confessions. Et j’avais la conviction que la musique pouvait nous aider à nous rassembler et à nous élever ensemble vers Dieu. Plusieurs personnes avaient la même intuition. Avec Emmanuel Schulz, un ami de David et d’autres, on s’est dit : « Pourquoi ne pas y réfléchir ensemble ? » Ce groupe qui a un peu grandi a fini par former l’équipe d’organisation de cet événement.
Quel est l’objectif ?
Louis-Étienne Organiser un événement simple, joyeux, populaire autour du nom de Jésus. Un festival de musique, ce sont des concerts qui s’enchaînent sur plusieurs scènes, avec des styles de musique différents, une façon différente de chanter, de prier, de témoigner. Certains artistes conduisent les personnes dans la prière. Pour d’autres, c’est un peu plus indirect. Il y a aussi tous les à-côtés du festival qui permettent aux participants de se détendre, se retrouver, discuter, autour d’animations et de jeux, pour tous les âges.
De plus, chacun, lors des concerts, peut se positionner comme il le veut : certains aiment se mettre très près de la scène, d’autres très loin, etc., dans une très grande liberté. Un tel festival peut donc accueillir des gens très différents et faire en sorte que tout le monde se mélange. Car l’un des objectifs est de permettre à des personnes qui ne connaissent pas Dieu de faire une rencontre personnelle avec lui, et de découvrir l’Église différemment.
David Souvent les non-croyants critiquent l’Église ; de leur côté, les chrétiens ont tendance à rester entre eux. De tels festivals permettent de vivre tous ensemble une Église décomplexée, dans une liberté joyeuse. C’est comme une évocation de ce que nous vivrons au Ciel : une grosse fête !
En Angleterre, ce qui nous a impressionnés aussi, c’est que tous viennent prier et louer Dieu quelle que soit leur confession. Jésus est leur dénominateur commun. Cela va être formidable de voir toutes ces confessions réunies ! Car ce qui nous rassemble est beaucoup plus grand que ce qui nous sépare.
On reproche parfois à la musique chrétienne sa qualité médiocre, qu’en pensez-vous ?
David Certains peuvent en effet croire que la musique chrétienne est dépassée. Beaucoup ignorent l’existence d’une multiplicité de groupes musicaux dans toutes les confessions, qui sont d’excellente qualité. Par exemple, le collectif Cieux ouverts, Glorious, en français, ou Hillsong London, en anglais, qui seront présents. Les gens risquent d’être surpris par la qualité de tous ces artistes à l’affiche !
Louis-Étienne Le Jesus Festival veut proposer de la musique chrétienne contemporaine dans un style soit worship (majoritaire), soit plus urbain (rap…).
Ce festival répond-il à une attente ?
David Pour moi, c’est clair ! En même temps, c’est un événement tellement novateur en France que l’on perçoit quelques réticences. Ainsi, dans le monde chrétien, les investisseurs sont plus habitués à donner pour favoriser une entraide ou une œuvre d’annonce directe de l’Évangile. Financer un festival est beaucoup plus inhabituel. Pourtant, un tel événement est une occasion privilégiée pour évangéliser.
Louis-Étienne Nous souhaitons aussi encourager des artistes chrétiens en leur offrant un lieu où se produire. Car il n’est pas facile de se lancer dans la musique chrétienne. En France, très peu parviennent à vivre de leur art. Notre ambition est également qu’ils se rencontrent, qu’ils s’encouragent les uns les autres, et que ce festival soit un lieu d’enrichissement mutuel, y compris avec les festivaliers.
Y aura-t-il des temps spirituels ?
Louis-Étienne Les concerts eux-mêmes sont des temps spirituels ! Des groupes conduisent les participants vers une rencontre profonde dans la présence de Dieu. Il y aura également une célébration finale, qui sera un temps de louange commun animé par plusieurs artistes.
David Par principe, toute louange est spirituelle puisque ce sont des prières à Dieu. Tous les chants vont exprimer des prières ou des messages de la Bible, des exhortations.
Le programme sur jesusfestival.fr