Anastasia : « J’ai eu le sentiment d’une Église complète »

C’est lors d’un pèlerinage en Terre Sainte vécu avec des catholiques qu’Anastasia, orthodoxe, a fait l’expérience de l’unité des chrétiens. Témoignage.

Anastasia dirige le chœur dans la paroisse. Son mari est le prêtre de cette paroisse.

Anastasia IEV356En 2018, le groupe d’échanges avec les membres de la Communauté de l’Emmanuel a organisé un pèlerinage en Terre Sainte. J’ai décidé d’y aller. Je connaissais un peu ce groupe, qui était déjà venu deux fois dans notre paroisse à Saint-Pétersbourg. J’avais été alors marquée par la profonde unité entre eux, notamment par leurs chants. Ils ne se connaissaient pas forcément les uns les autres avant ce voyage, et pourtant, par leurs chants, se dégageait un grand esprit de fraternité. Cela m’a beaucoup réjouie.

En Israël, le noyau du groupe était composé de membres de l’Emmanuel. Ils avaient entre eux une grande simplicité et avec tous, un esprit d’ouverture, comme dans une famille. Nous avons vécu d’abord ensemble la prière et l’unité réelle entre nous dans cette prière. Au cours de ce pèlerinage, Il y a eu un moment difficile. Un jour, nous étions ensemble à l’église orthodoxe du patriarcat de Jérusalem à Bethléem. Nous avons commencé à célébrer la liturgie orthodoxe. Un paroissien est entré et quand il a vu deux prêtres catholiques priant parmi le peuple, très choqué, il s’est mis à crier et leur a demandé de quitter l’église. Tous les catholiques sont alors sortis avec eux. Nous-mêmes, nous sommes restés parce qu’il nous était impossible de quitter la liturgie, notre prêtre étant déjà devant l’autel. Mais nous étions si proches de nos frères catholiques que cet incident a été pour nous très douloureux. C’était comme on nous avait transpercé le cœur avec une lance.

De leur côté, les catholiques ont vécu cette situation avec une grande humilité et leur réaction nous a beaucoup édifiés. Nous savions tous que la présence d’un groupe de catholiques et d’orthodoxes ensemble en Terre Sainte pourrait choquer certaines personnes. C’est très inhabituel. C’était pour ma part la première fois que j’allais en pèlerinage en Israël. Chaque journée, j’étais ravie de découvrir les richesses de la Terre Sainte et heureuse aussi de le vivre avec nos amis catholiques. Car j’avais le sentiment d’une Église complète, avec deux facettes complémentaires. Nous avons célébré ensemble le chemin de croix mais aussi la Pâque, dans la liturgie catholique. C’était si beau ! C’était l’automne, et pourtant, nous vivions pleinement cette fête de la Résurrection. Le temps n’existait plus.

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