𝅘𝅥𝅮 «Abba Père » en trois questions

Pour chanter l’amour du Père céleste

Samuel Olivier est ingénieur du son, guitariste et pianiste mais ce qu’il aime par-dessus tout c’est écrire et composer. « Une manière de me sentir vivant. » dit-il. Protestant très engagé dans l’œcuménisme, il est à l’origine du collectif Cieux Ouverts en 2013, qui rassemble des chrétiens de différentes confessions. « Abba Père » raconte son expérience fondatrice de l’amour personnel de Dieu pour lui. Interview.

Samuel Olivier

Samuel Olivier, racontez-nous l’histoire de ce chant.

C’est un chant qui est très important pour moi parce qu’il retrace la grande découverte que j’ai faite de Dieu. Je suis né dans une famille protestante évangélique, nous allions à l’Eglise tous les dimanches.

Je connaissais Dieu, j’aurais pu faire un enseignement sur Lui, mais je ne l’avais pas rencontré intérieurement. Une fois devenu jeune adulte, j’ai rejoint, à Paris, une église protestante réformée. Et au fil de mon cheminement, j’ai vraiment été « renversé » par une voix qui me parlait de l’intérieur et qui me disait : « Je suis ton père ». Ce n’était pas une idée théorique, non, Dieu me disait : « Samuel, Je suis ton père, Je veux m’impliquer dans ta vie, Je t’aime. »  A l’extérieur, rien ne semblait avoir changé mais ma réalité intérieure était toute différente : moi qui étais très « trouillard », qui ne me pensais jamais à la hauteur des attentes des autres et de Dieu, qui craignais d’être un imposteur, la voix céleste a balayé toutes ces voix qui me dévalorisaient et les a remplacées. Moi qui étais un gouffre affectif, Dieu est venu combler cet immense vide en moi.

Et puis, au moment où j’envisageais de retranscrire cette expérience dans un chant, m’est revenue en mémoire cette histoire d’une religieuse qui n’arrivait pas à ressentir l’amour du père céleste, à cause des abus qu’elle avait subis, enfant, de la part de son père terrestre. Un prêtre lui a conseillé de dire pendant plusieurs jours cette simple prière : « Abba père, je suis à toi. » Et de la dire en suivant le rythme de la respiration : Abba Père, inspiré, je suis à toi, expiré. Quelques semaines plus tard, cette religieuse a écrit au prêtre en lui disant qu’elle faisait désormais l’expérience de l’amour du père céleste. Elle a signé sa lettre non pas de son nom de religieuse, mais de l’inscription : « fille bien-aimée de mon père céleste. »

Cette histoire m’a beaucoup touché et m’a fait comprendre que l’amour de Dieu est un océan qui vient nous rejoindre dans nos brisures, nos failles et laver, remplir et combler tout ce qui a été blessé et tout ce qui nous manque. C’est pour cela que j’ai voulu que le refrain du chant soit le plus simple possible et que cette belle prière en soit le centre : « Abba père, je suis à toi ! »

Comment les couplets sont-ils venus ensuite ?  

Le thème central du chant c’est l’amour de Dieu pour nous : j’ai voulu retracer l’histoire du Salut en fait. Chaque couplet est en deux parties : le premier couplet fait référence à la Création du monde et à ma naissance ; le deuxième couplet est centré sur le ministère du Christ et comment cela vient me réconcilier avec mon père céleste.

A quel moment, ce chant peut-il venir s’intégrer dans la liturgie ?

N’étant pas catholique, je ne suis pas très calé sur la messe, mais je me suis renseigné… (rires) La liturgie de la messe est essentiellement eucharistique, alors qu’« Abba Père » est plutôt centré sur la personne du Père céleste. Après la liturgie de la Parole, en action de grâce, ce chant peut avoir sa place. Après avoir chanté Jésus, on peut aussi chanter notre reconnaissance envers le Père. Autrement, ce chant a, bien sûr, toute sa place, soit en préparation de messe, soit dans des veillées de louange, des groupes de prière…

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