« A Paray, j’ai été restauré dans ma vocation sacerdotale »

Témoignage du Père Matthieu Bobin

A l’occasion de ses 10 ans de sacerdoce où se mêlent joies et épreuves, le père Matthieu Bobin, prêtre du diocèse de Cambrai, est venu rendre grâce et se reposer sur le cœur de Jésus au cours d’une session d’été à Paray-le-Monial.

L’occasion de vivre des retrouvailles avec le Seigneur en se plongeant dans son sacré-cœur mais aussi d’échanger en profondeur avec des frères et des sœurs en Christ et de confesser. Cette session lui a permis d’expérimenter la consolation du Seigneur et d’être repositionné comme prêtre. Il témoigne.

Photo pere Matthieu BobinParay, il connait. C’est un lieu de pèlerinage familial, ses parents s’y sont rencontrés (lire ci-dessous Les Bobin et Paray : la petite histoire) et un lieu d’Eglise chargé de sens à travers les apparitions du cœur sacré de Jésus à Marguerite-Marie. D’ailleurs, la sacré-cœur de la chapelle de la Visitation était sur son image d’ordination. Et pourtant, Matthieu Bobin, prêtre depuis 10 ans pour le diocèse de Cambrai, ne s’y était pas rendu depuis plusieurs années. Il est venu en août pour la dernière session, consacrée à la transformation pastorale : « Venir à Paray, c’était faire un pèlerinage d’action de grâce pour cette histoire familiale mais aussi me ressourcer et me reposer sur le cœur de Jésus pour y puiser de vraies forces pour la suite. »  Ce prêtre, membre de la Communauté Nazareth, est vicaire dominical à la paroisse de Maubeuge depuis 6 ans et en doctorat à l’Université de Louvain-la-Neuve depuis 2 ans. Enthousiasmé par les merveilles du Seigneur – « j’ai vu des conversions, des personnes qui ont trouvé leur place dans l’église, qui se sont investies dans le service, qui ont grandi dans le don de soi et l’amour du Christ » – le père Matthieu a connu aussi des épreuves – « des conflits, entre paroissiens, entre prêtres et paroissiens, entre prêtres, dont j’ai parfois été acteur aussi » –  dont la dernière en date et pas des moindres est le suicide d’un jeune confrère de son diocèse dont il était proche.

Touché par l’accueil reçu, le jeune prêtre est aujourd’hui heureux de témoigner : « J’ai reçu un accueil bienveillant, à bras ouverts, par les frères et sœurs de la communauté de l’Emmanuel, notamment les responsables de la session avec qui j’ai tout de suite été en communion. Mais aussi à la librairie où j’ai assuré des séances de dédicaces. J’ai rencontré des mamans qui m’ont remercié pour les « Magarcane » (NDLR : Matthieu Bobin est l’auteur des 7 tomes de la série Magarcane parue aux Editions du Triomphe). C’était important pour moi car cela représente 15 ans de travail, 15 ans de ma vie. Cela m’a fait beaucoup de bien. »

« Un moment de retrouvailles avec Jésus »

Plus profondément encore, le père Matthieu a vécu une belle expérience de fraternité : « J’ai suivi le parcours sur le Sacré Cœur de Jésus parce que je voulais plonger dans son cœur, tout simplement. Les topos étaient beaux et simples. Les personnes avec qui j’ai vécu ce parcours étaient aussi belles et simples. Nous étions répartis en petites fraternités au cours desquelles nous avons eu des partages très profonds. Les uns et les autres, nous avons ouvert nos cœurs sur nos souffrances. Cela m’a rappelé que le prêtre est d’abord au service des personnes qui souffrent et qui ont besoin d’être encouragées et soutenues. » Au-delà de l’expérience fraternelle, ce sont ses retrouvailles avec Jésus qui ont été, pour lui, le cœur de la session : « Le cœur de Jésus… cet amour qui est à ma portée, pour moi. C’était bon ! Un vrai moment de retrouvailles avec Jésus qui est le sens de mon ministère. »  

Méditer sur les apparitions du cœur de Jésus à Marguerite-Marie lui a permis de remarquer que si Jésus révèle son cœur à la jeune religieuse, il ne lui donne pas pour autant de solutions toutes faites pour promouvoir le culte du sacré-cœur. « Elle n’a pas su avant 6 mois au moins ce que le Seigneur entendait par là. Et Claude la Colombière n’est arrivé dans sa vie que 2 ans après la première apparition. L’intuition prophétique que porte Marguerite-Marie c’est le culte au sacré-cœur, moi, c’est à travers mon sacerdoce que je dois transmettre la Bonne Nouvelle de la part du Christ ou de l’Eglise. J’ai compris l’importance du temps. Dans le ministère diocésain, je suis confronté à l’épaisseur de la pâte humaine, à notre péché à tous. J’ai repris confiance dans le fait que Dieu agit ou va agir en son temps, et que ce sera le bon moment. »

« Matthieu, tu es mon prêtre ! »

D’ailleurs Dieu a agi pendant cette session en permettant au jeune prêtre de confesser : « J’ai beaucoup confessé et j’en ai été profondément heureux. C’était une manière pour moi d’entendre le Christ qui me disait : Matthieu, tu es mon prêtre, c’est ta mission. » Des confessions auxquelles s’ajoutent des demandes de bénédictions, d’accompagnement, de conseils… et qui font dire au vicaire : « Je me suis senti repositionné comme prêtre par les frères et sœurs. »

Et pour en être tout à fait sûr, le Seigneur n’a pas lésiné sur les moyens : une parole de connaissance a été donnée à la toute fin de la session, qui a touché le père Matthieu en plein cœur, même si un léger doute subsiste : « Je ne sais pas si cette parole était pour moi car il y a une histoire de chapelet dans la poche gauche ou la poche droite et moi c’était l’inverse… La parole reçue disait : « il y a un prêtre qui a été renouvelé dans son sacerdoce et qui s’inquiète un peu pour son retour. Le Seigneur lui dit de ne pas s’inquiéter car l’Esprit Saint l’accompagnera. » Je me suis vraiment senti renouvelé dans mon sacerdoce, cette session a vraiment été un ressourcement pour moi, notamment à travers les temps de prière joyeux et dynamiques. » Et le prêtre d’ajouter : « La session a été un baume, une consolation pour moi. » Une session qui n’est pas restée sans lendemain, comme une parenthèse enchantée, mais à la suite de laquelle le père Matthieu a décidé d’inscrire dans son agenda des temps de rencontre avec le Seigneur : « pour que je puisse de nouveau entendre la Voix du Bien aimant. » Des balises sur un chemin pour garder le cap. « Jusqu’à peut-être une autre session à Paray ou ailleurs. Alleluia ! »

Dates de Paray 2024

Les Bobin et Paray : la petite histoire !

Jean-Christophe a été retiré de sa famille par l’Etat et confié, sous tutelle, à mes grands-parents maternels.

A l’été 1977, ma mère, qui avait une vingtaine d’années, l’emmène à Paray-le-Monial. Jean-Christophe a environ 5-6 ans.  Le 7 juillet, au cours de la session, elle perd Jean-Christophe. Elle demande de l’aide à une de ses connaissances. La personne, épuisée, se tourne vers un homme qui se tenait là, avec un badge accueil, sur le parvis de la basilique, et lui dit : « Lui, il va t’aider. » Cet homme était mon père. Ils ne se connaissaient pas et voilà la première chose que mon père a dit à ma mère, en ce 7/07/1977 : « Ne t’inquiète pas, tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu. » Du Saint Paul ! Ensemble, ils se mettent à chercher Jean-Christophe partout, en voiture, à pied… pour finir par le retrouver sous la table de l’accueil en train de jouer avec des badges.

Mes parents se sont vus chaque jour de la semaine et se sont mariés 7 mois plus tard. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : mon père, s’appuyant sur une parole reçue dans la bible, a fait la promesse à Jean-Christophe qu’il serait accueilli dans leur foyer à Noël, ce qui semblait improbable étant donné les délais de l’époque. A Noël, l’affaire était faite, il était devenu leur fils. Jean-Christophe est donc mon grand frère.

Père Matthieu Bobin 

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