8ème Journée Mondiale des Pauvres

Du cœur à cœur avec Dieu au cœur à cœur avec les pauvres

Enfants bien-aimés du Seigneur, les pauvres « portent le visage du Fils de Dieu. Notre solidarité et le signe de la charité chrétienne doivent atteindre chacun d’entre eux » nous dit le Saint-Père dans son message pour la 8ème Journée Mondiale des Pauvres. Gaëlle, François et Fabienne, Claire-Marine, Hélène, Vincent et Guilhemine, Jean-Benoït ou Flore, tous témoignent de leur engagement ponctuel ou sur le long terme auprès de leur prochain. Pour que la Journée Mondiale des Pauvres nous mette en route et en action.

Dans son message à l’occasion de la 8ème Journée Mondiale des Pauvres, le pape François nous redit avec force que « les pauvres occupent une place privilégiée dans le cœur de Dieu, à tel point que, face à leur souffrance, Dieu est “impatient” tant qu’il ne leur a pas rendu justice ». Et, ajoute-t-il : « En tant que Père, il prend soin de ceux qui ont le plus besoin de lui : les pauvres, les marginalisés, les souffrants, les oubliés… Mais personne n’est exclu de son cœur, car devant lui, nous sommes tous pauvres et nécessiteux. Nous sommes tous des mendiants, car sans Dieu, nous ne serions rien. »

" Ce n’est pas moi qui donne mais le Seigneur qui se donne et qui agit au travers de moi"

C’est ce dont témoigne Gaëlle, engagée dans la mission « Ecoute et prière ». Chaque semaine, au téléphone, elle écoute une personne lui confier ses difficultés, ses fardeaux. Un service qui nécessite de se laisser faire :

« J’ai commencé par prier l’Esprit Saint avant chaque appel en lui demandant de m’inspirer, de me mettre au service de Jésus, d’être un intermédiaire entre le Seigneur et l’appelant. Et tout est différent : je me laisse faire, ce n’est pas moi qui donne mais le Seigneur qui se donne et qui agit au travers de moi. Je ne maitrise pas ce qui passe. Il utilise bien sûr l’intelligence qu’il m’a donnée et l’écoute dont je suis capable pour atteindre la personne au bout du fil. Pourtant, ce n’est plus de la “technique” d’écoute, à laquelle je suis pourtant formée, mais une puissance de compassion qui passe par mon intermédiaire. Le Seigneur est présent. »

Dieu prend soin… et pour cela, il s’appuie sur ses disciples dont le pape nous rappelle dans son message « qu’ils savent que chacun de ces “petits” porte le visage du Fils de Dieu, et notre solidarité et le signe de la charité chrétienne doivent atteindre chacun d’entre eux. »

François et Fabienne sont engagés auprès des migrants depuis 7 ans avec JRS Welcome. Chaque année, pendant un mois, ils accueillent chez eux un migrant :

« Depuis 7 ans, nous avons accueilli des jeunes très divers : plusieurs Africains, un Afghan, un Turc, un Russe. Nous leur offrons le gite, et le couvert le soir et le week-end, et notre présence. Nous accueillons vraiment la personne comme quelqu’un de notre famille, en l’aidant à comprendre le mode de vie des familles françaises, et dans l’apprentissage de la langue. Nos relations avec la personne accueillie se jouent toutes sur la base de la confiance : on lui donne la clé, il est chez nous quand on n’y est pas… Nous avons des échanges souvent profonds avec eux. Par exemple, l’un d’entre eux nous a dit : « Je sais qu’un jour toute cette souffrance finira ». Sa foi et sa confiance en Dieu nous ont vraiment édifiés. Ça, c’est décapant pour nous ! Ces accueils ont contribué à notre ouverture de cœur ; il y a une différence entre ce qu’on voit à la télé et la rencontre réelle : les accueillis sont des personnes et pas des statistiques ! »

"Dieu ne vous oublie pas"

Le pape poursuit, s’adressant aux plus exclus directement : « Aux pauvres qui habitent nos villes et qui font partie de nos communautés, je dis : ne perdez pas cette certitude ! Dieu est attentif à chacun de vous et il est proche de vous. Il ne vous oublie pas et ne pourra jamais le faire. »

« Dieu ne vous oublie pas » : c’est bien de cela dont témoignent chaque jour toutes les personnes engagées auprès des pauvres.

Hélène a fondé l’association Coiffure du Cœur qui coiffe dans la rue des personnes sans domicile fixe :

« Chaque semaine, nous proposons nos services de relooking aux sans-abris et à travers des gestes tendres, un autre regard posé sur eux, nous leur permettons de retrouver une certaine dignité. Oser la rencontre, oser caresser un visage inconnu et abîmé pour le laver, oser donner de soi, oser enlacer et ne pas craindre de serrer contre son cœur ceux que l’on pourrait parfois trouver repoussants, ces « invisibles », pouvoir développer des relations profondes et sincères est vraiment un chemin pour moi qui mène au bonheur. Servir les plus pauvres, nos « maîtres en humilité », m’a permis de m’appauvrir du superflu, d’aller à l’essentiel et d’être en vérité en partageant l’amour que j’ai reçu et que je porte au fond de moi. »

" Grâce à elle, je sais que je rencontre Dieu presque en face à face dans le silence de ces visites."

Pendant 3 ans, Claire-Marine a visité sa maman, en stade très avancé de la maladie d’Alzheimer :

« Cela me demande beaucoup d’efforts et de patience : 8 heures de train aller-retour dans la journée pour quelques heures de présence sur place. Très souvent les visites sont arides. Parfois un éclair passe dans ses yeux ! Tout devient alors plus sensible, plus intense mais c’est souvent tellement furtif. Je me suis souvent interrogée sur le sens de ces visites au-delà de mon devoir et de mon amour pour maman. Aujourd’hui, je sais que même dans la maladie, maman reste une mère. Elle m’apprend. Elle m’apprend à donner sans attendre en retour, elle m’apprend la patience et la fidélité. A chaque visite, j’essaye de donner le meilleur de moi-même. « J’étais malade et vous m’avez visité » Matthieu 25,36. Dieu est là au centre de la pièce, dans le corps de cette petite maman recroquevillée. Chaque fois, grâce à elle, je sais que je rencontre Dieu presque en face à face dans le silence de ces visites. Maman me guide vers Lui comme elle l’a si souvent fait. »

Vincent est médecin, très engagé auprès des personnes de la rue. Avec Guilhemine, son épouse, il se sont laissé conduire par Fabrice, sans-abri :

« Un jour, Fabrice, aujourd’hui décédé, s’est retourné sur lui -même, et, montrant un bâtiment, m’a dit : « Ici, il faudrait un centre de soin”. ».  Ce bâtiment n’était autre que l’Evêché. Cette parole prophétique a fait écho en moi car elle rejoignait ce que j’avais dans le cœur depuis 1994, année de mon installation en tant que médecin, de soigner gratuitement des personnes dans un dispensaire.
Nous avons présenté un projet de dispensaire pour les gens de la rue à notre évêque : après la phase administrative, nous en sommes aujourd’hui à la phase des travaux en plein cœur de l’Evêché. »

" Chérir les petits détails de l'amour"

A la suite du Christ, le pape ne nous demande pas l’impossible mais nous invite à faire de petits pas : « N’oublions pas de chérir « les petits détails de l’amour » : s’arrêter, s’approcher, donner une petite attention, un sourire, une caresse, une parole de réconfort… Ces gestes ne s’improvisent pas, mais exigent une fidélité quotidienne, souvent cachée et silencieuse, mais rendue forte par la prière. »

Jean-Benoît est prêtre. Les “petits détails de l’amour” se nichent pour lui dans le covoiturage et la possibilité d’un échange, d’un dialogue :

« L’autre jour, j’ai emmené une jeune fille d’une bonne vingtaine d’années en BlablaCar. Elle en était très heureuse, car elle avait vu sur mon profil que j’étais prêtre et elle désirait me poser toutes ses questions sur la religion. Pas croyante, elle voulait comprendre. Durant presque tout le voyage, jusqu’aux environs de Lourdes, elle m’a posé plein de questions passionnantes sur la foi mais aussi plus personnelles, par rapport à sa famille en grande difficulté. J’étais vraiment heureux de pouvoir parler à un tel niveau de profondeur et avec une telle qualité d’ouverture et d’écoute. 

Et puis, elle m’a demandé : « Est-ce que, parce que je suis non- croyante, vous me jugez ? » Je lui ai répondu : « Bien au contraire, c’est un vrai bonheur de parler avec toi ! La plupart du temps, quand je prends des passagers, j’essaye simplement de leur laisser une image positive de prêtre, et nous parlons un peu de foi, mais beaucoup moins profondément ! » Elle a accepté de lire un évangile. A la fin du voyage, je lui ai donné une médaille miraculeuse, j’ai prié avec elle et je l’ai bénie : elle était très touchée. C’était le 8 septembre, Nativité de la Vierge Marie. »

C’est aussi un cœur à cœur que Flore a vécu dans le métro :

« Je suis fatiguée. Ras le bol. Mauvaise humeur. Là, entre un homme visiblement démuni de beaucoup de richesses matérielles, une guitare à la main. Il commence à rigoler. À haranguer la foule. Personne ne lui répond. Je suis saisie de compassion pour cet homme démuni et pourtant joyeux. Joyeux et pourtant ignoré de tous.  Alors je me lance en répondant à sa question. Pourtant je n’avais pas envie du tout ! Et lui me regarde avec un tel sourire. Lorsque je m’en vais en lui glissant quelques sous, de son grand sourire il invoque sur moi la bénédiction du Seigneur.  Ça a duré quelques secondes et me voilà rassérénée. Lui qui a si peu m’a donné l’essentiel : la joie. Sa joie. »

Comme Gaëlle, Fabienne et François, Claire-Marine, Hélène, Vincent et Guilhemine, le père Jean-Benoît ou Flore, la Journée Mondiale des Pauvres, nous dit le pape, « est une occasion propice pour mettre en œuvre des initiatives qui aident concrètement les pauvres, mais aussi pour reconnaître et soutenir les nombreux bénévoles qui se consacrent avec passion aux plus démunis. Nous devons remercier le Seigneur pour les personnes qui se rendent disponibles pour écouter et soutenir les plus pauvres. »

VISIO MONDIALE DE PRIERE 

A l’occasion de la Journée Mondiale des Pauvres, Fratello organise une visio mondiale de prière dimanche 17 novembre à 15h (heure française).

 ➨ Plus d’infos ici 

sur Facebook
par Whatsapp
par mail