Découvrez en profondeur la vie et la spiritualité des saints grâce au 5 numéros spéciaux d’Il est vivant ! consacrés à de belles figures de sainteté. Extraits choisis.
François d’Assise, un message universel
Dans le n°350 d’Il est vivant!, entrez dans la vie et la spiritualité de saint François d’Assise.
Extrait François d’Assise : petite vie du Poverello
[…] Un jeune dans le vent
Le jeune François grandit dans ce monde en plein changement, où l’on respire un air de liberté, mais aussi de rivalité, de lutte et de guerre. Très tôt associé au commerce paternel, François gagne beaucoup d’argent et le dépense follement en fêtes, avec ses compagnons qui le consacrent “Roi de la jeunesse dorée” d’Assise. Habile en affaires, affable et courtois dans ses relations et, de surcroît, joyeux compagnon, il avait tout pour réussir dans la vie.
François nourrit de grandes ambitions. À seize ans, il rêve de gloire militaire, et aspire à devenir chevalier. À dix-huit ans, il s’enrôle dans la milice communale et participe à la guerre qui oppose Assise à Pérouse, la ville voisine et rivale. Mais fait prisonnier, il revient à Assise, un an après, avec une santé délabrée. Il tombe malade. Alors s’ouvre dans sa vie une période de solitude et de réflexion. Son univers intérieur change.
Conversion
Quand enfin il retrouve ses forces, ses premières sorties le conduisent vers les petites églises abandonnées de la campagne d’Assise. À Saint-Damien, par exemple. Là il passe volontiers des heures à prier devant l’image du Christ byzantin. Moments décisifs : regard de François sur le Christ, regard du Christ sur François : « Dieu très haut et glorieux, viens éclairer les ténèbres de mon cœur… » Un flot de vie, un courant d’amour envahit le cœur de François. Et voici que ce courant l’entraîne vers les plus déshérités : il ose maintenant aller vers les lépreux, il se rend dans leur léproserie et les soigne avec amour. Son univers a basculé du côté des exclus, des petits et des pauvres.
Pietro Bernardone ne reconnaît plus son fils. Il ne comprend pas, il n’admet pas le changement survenu en lui. Déçu dans ses espoirs, humilié par les nouvelles fréquentations de François, il entre dans une colère bleue quand il apprend que son fils a vendu un ballot de drap pour payer la restauration d’une chapelle abandonnée. Il exige la restitution de l’argent. Cité devant le tribunal de l’évêque d’Assise, François rend tout à son père, l’argent mais aussi ses vêtements. La rupture est consommée. François est désormais libre. Vêtu d’une défroque, il s’en va, tournant le dos à l’argent, au pouvoir, aux honneurs, sans y attacher plus d’importance qu’à la poussière de la route : il est mystérieusement porté par un grand souffle de louange. Aux brigands qui l’arrêtent dans la montagne, il déclare tranquillement : « Je suis le héraut du grand Roi. » L’Évangile de la pauvreté va de pair, chez lui, avec l’Évangile du cantique. […]
Saint Joseph, un cœur de père
Dans le n°351 d’Il est vivant!, entrez dans la vie et la spiritualité de saint Joseph, époux de Marie et père adoptif du Sauveur.
Extrait Saint Joseph dans les Évangiles
[…] La Nativité (Lc 2)
« Or il advint en ces jours-là que parut un édit de César Auguste ordonnant le recensement de tout le monde habité… Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée à la ville de David qui s’appelle Bethléem parce qu’il était de la maison et de la lignée de David, afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte […] Les bergers vinrent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire ».
Ce mystère, joyeux, revêt cependant aussi une dimension douloureuse à cause des circonstances insolites dans lesquelles se déroule la naissance de Jésus.
Saint Joseph est tout effacement, humilité, silence. Vrai serviteur du mystère, il accueille par sa foi adorante, dans la nuit, la venue de Celui qui est « la lumière du monde » et que « les ténèbres ne peuvent pas saisir » (cf. Jn 1,4-5). Dans certaines icônes, on voit Joseph à part, à distance, même plus éloigné de l’enfant et de Marie que les bergers. Dans un premier temps, il ne comprend les événements que dans la pure connaissance de foi et il s’efface.
Le nom de Jésus (Lc 2)
« Et lorsque furent accomplis les huit jours pour sa circoncision, il fut appelé du nom de Jésus, nom indiqué par l’ange avant sa conception » (Lc 2, 21).
Joseph assume son rôle de père en donnant le nom à l’enfant. C’est bien par Joseph que Jésus est descendant de David (selon la généalogie de Mt 1). D’un point de vue biblique, Joseph est pleinement le père de Jésus même s’il ne l’est pas d’un point de vue naturel et biologique. Il ne faudrait pas en faire un père de substitution ou d’adoption comme pour “sauver la face”. Certes, le vrai père de Jésus est le Père du ciel mais cette Paternité divine s’incarne et resplendit comme en une icône dans la paternité de Joseph. En vertu de son humanité, Jésus apprendra avec ses sens qui est son Père du ciel en regardant le visage de Joseph penché sur lui. Chaque fois qu’il parlera du Père, il aura nécessairement dans sa mémoire et dans son cœur l’image de Joseph. […]
Thérèse, une sainte pour notre temps
Dans le n°337 d’Il est vivant!, entrez dans la vie et la spiritualité de sainte Thérèse de Lisieux.
Extrait Patronne de tous les missionnaires !
[…] La grâce initiale
L’histoire se situe peu après la grâce de Noël. Thérèse a 14 ans. Elle est en prière dans une chapelle de l’église Saint-Pierre de Lisieux. Une image dépasse de son missel : c’est un Christ en croix. Elle voit du sang qui s’écoule de ses plaies et tombe par terre. Elle a le désir de recueillir ce sang pour le verser sur ces âmes. Tout part, chez Thérèse, de son amour brûlant pour le Christ.
« Je voulais donner à boire à mon bien-aimé et je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes… Ce n’étaient pas encore les âmes de prêtres qui m’attiraient mais celles des grands pécheurs, je brûlais du désir de les arracher aux flammes éternelles… » (Msc A 45v°)
Son premier enfant : Pranzini
Peu de temps après, Thérèse apprend qu’un criminel va être exécuté : Pranzini qui a tué deux femmes et une petite fille au cours d’un vol à main armée. Elle décide de tout faire pour l’empêcher d’aller en enfer. « Afin d’y parvenir, j’employai tous les moyens imaginables : sentant que par moi-même je ne pouvais rien, j’offris au Bon Dieu tous les mérites infinis de Notre- Seigneur, les trésors de la sainte Église, enfin je priai Céline de faire dire une messe dans mes intentions, n’osant pas la demander moi-même dans la crainte d’être obligée d’avouer que c’était pour Pranzini, le grand criminel » (Msc A, 45v° et 46r°).
Thérèse accumule donc les petits sacrifices et les prières pour la conversion de Pranzini. Mais elle y ajoute, et c’est là son génie, une dose incroyable de confiance. « Je sentais au fond de moi la certitude que nos désirs seraient satisfaits, mais afin de me donner du courage pour continuer à prier pour les pécheurs, je dis au Bon Dieu que j’étais bien sûre qu’il pardonnerait au pauvre malheureux Pranzini, que je le croirais même s’il ne se confessait pas et ne donnait aucune marque de repentir, tant j’avais confiance en la miséricorde infinie de Jésus, mais que je lui demandais seulement un signe de repentir pour ma simple consolation… » (Msc A, 46r°).
Toute sa vie, Thérèse aimera les petits signes du Bon Dieu, comme la présence de la neige le jour de sa prise d’habit. Elle se met donc à guetter les nouvelles. Elle apprend, par le journal, que Pranzini a refusé de se confesser mais qu’il a embrassé deux fois la croix sur l’échafaud. C’est son signe ! Elle exulte : « J’avais obtenu le signe demandé et ce signe était la reproduction fidèle de grâces que Jésus m’avait faites pour m’attirer à prier pour les pécheurs. N’était-ce pas devant les plaies de Jésus, en voyant couler son sang divin que la soif des âmes était entrée dans mon cœur ? Je voulais leur donner à boire ce sang immaculé qui devait les purifier de leurs souillures, et les lèvres de “mon premier enfant” allèrent se coller sur les plaies sacrées ! Quelle réponse ineffablement douce !… Ah ! depuis cette grâce unique, mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour… » (Msc A, 46r° et v°). […]
François de Sales – mariés, consacrés, prêtres, célibataires, tous appelés à la sainteté !
Dans le n°359 d’Il est vivant!, entrez dans la vie et la spiritualité de saint François de Sales.
Extrait La douceur au cœur de la vie chrétienne
[…] La douceur envers nous-même et envers les autres
Saint François de Sales est le saint de la douceur. Il incarne la béatitude « Heureux les doux, ils posséderont la terre » (Mt 5, 4).
Il ne faut pas croire que cette douceur était naturelle pour lui. Elle est le fruit d’un grand travail sur lui-même, de gros efforts pour se corriger, se convertir. Dans Introduction à la vie dévote, François de Sales dresse le portrait de l’homme doux, et on peut reconnaître son propre portrait ou, en tout cas, ce qu’il a essayé de vivre toute sa vie :
« Celui qui est doux, n’offense personne, supporte et endure volontiers ceux qui lui font du mal, enfin souffre patiemment les coups et ne rend pas le mal pour le mal. Le doux ne se trouble jamais, mais détrempe toutes ces paroles dans l’humilité, vainquant le mal par le bien. »
La douceur envers soi-même.
Dans sa correspondance, il livre son secret pour devenir doux. Selon lui, la douceur passe par l’acceptation :
– de notre état de pécheur : « Nous voudrions bien être sans imperfections ; mais ma très chère fille, il faut avoir patience d’être de la nature humaine et non de l’angélique. »
– de notre état de vie : « Il faut aimer ce que Dieu aime : or, il aime notre vocation ; aimons-la bien aussi, et ne nous amusons pas à penser à celle des autres. Faisons notre besogne ; à chacun sa croix n’est pas de trop. »
Cette citation montre que notre bonne volonté est déjà prise comme réalité par le Seigneur :
– Je vous dis que vous serez fidèle si vous êtes humble. – Mais serai-je humble ? – Oui, si vous le voulez. – Mais je le veux. – Vous l’êtes donc. – Mais je sens bien que je ne le suis pas. – Tant mieux, car cela sert à l’être plus assurément. […]
Pauline Jaricot, Charles de Foucauld : l’Évangile en actes
Dans le n°337 d’Il est vivant!, entrez dans la vie et la spiritualité de sainte Thérèse de Lisieux.
Extrait Pauline Jaricot – Une fondatrice au génie inventif
[…] « J’ai tout appris à vos pieds Seigneur », disait-elle, à vos pieds, c’est-à-dire au pied de la croix, au pied de l’autel (eucharistie) et aux pieds des plus pauvres, et toujours en compagnie de Marie. La vie de Pauline Jaricot est à la fois toute simple et extraordinaire. Femme de prière et femme d’action, elle montre un modèle de sainteté, celui d’une laïque, soucieuse de la gloire de Dieu et du salut des hommes, pour lesquels, à l’image du Christ, elle a donné sa vie. Après sa “conversion”, à 16 ans, elle se lance dans toutes sortes d’œuvres de charité, auprès des pauvres, des malades, des ouvriers. Elle embauche les ouvrières de son quartier ou de l’usine de son beau-frère à Saint-Vallier (Drôme), dans le cadre d’une association les Réparatrices du Cœur de Jésus méconnu et méprisé. Elle fait preuve d’un extraordinaire génie de l’organisation qu’elle met au service de deux fondations durables, la Propagation de la foi et le Rosaire Vivant ; au service aussi de l’Œuvre des ouvriers qui échouera à cause de deux escrocs qui s’emparent de toute sa fortune. […]
Extrait Saint Charles de Foucauld – Bâtisseur d’une fraternité universelle
[…] Le converti zélé
De plus en plus interpellé par la foi catholique, Charles fréquente la paroisse Saint-Augustin où se trouve le vicaire Henri Huvelin, un ancien élève de l’École normale, qui deviendra pour lui une figure paternelle exceptionnelle. Le 27 octobre 1886, il se présente de bon matin au confessionnal de l’abbé Huvelin pour lui demander des renseignements sur la religion. Inspiré, le prêtre lui demande de s’agenouiller et d’implorer le pardon divin. Poussé par la grâce, il avoue ses péchés, demande le pardon divin, reçoit l’absolution qui inonde son âme de lumière. Lorsqu’il se relève tout joyeux, le confesseur lui propose d’aller communier, puisqu’il est à jeun. À vingt-huit ans, il reçoit la plénitude de l’amour divin. Revenant sur cette rencontre inattendue, il écrit, le 14 août 1901, à son ami Henri de Castries, historien et géographe versé dans les affaires sahariennes : « Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui : ma vocation religieuse date de la même heure que ma foi : Dieu est si grand. Il y a une telle différence entre Dieu et tout ce qui n’est pas lui. »
Durant vingt-quatre ans, l’abbé Huvelin aura pour tâche d’accompagner l’ardent aventurier dans sa vie spirituelle, de tempérer ses ardeurs, de discerner les appels de Dieu. De lui, il apprendra que Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir.
Se sentant indigne d’être prêtre et de prêcher, Charles cherche un ordre religieux qui imite la vie cachée de l’humble ouvrier de Nazareth. Il est attiré par la vie austère et pauvre des Trappistes. À trente-deux ans, il entre à l’abbaye Notre-Dame-des-Neiges, en Ardèche. Il devient frère Marie-Albéric. […]