24 couples de Voyageurs en pèlerinage à Rome avec l’Emmanuel

Un temps de consolation et de formation fraternel et joyeux

Du 15 au 21 septembre, 24 couples de Voyageurs ont participé au pèlerinage organisé par la Province des Gens du Voyage de la Communauté de l’Emmanuel, à Rome. L’occasion de mieux connaître l’Église et son histoire, et, heureuse surprise, de rencontrer le pape François. Un temps de consolation pour des personnes si souvent rejetées de toute part.

Pele voyageurs 2« Le pèlerinage c’est notre vie » dit Christophe Boulanger, responsable de la Province : Lourdes, Banneux, Paray-le-Monial, Terre Sainte, Rome… L’invitation à ce pèlerinage a été adressée d’abord à ceux qui n’y étaient encore jamais allés. Une belle occasion de « découvrir l’Église, à la suite des apôtres, et de développer un attachement à la tradition apostolique » raconte le père Benoit d’Arras qui accompagnait le pèlerinage. Si ces pèlerins sont de nationalité française, ils sont néanmoins attachés à une culture propre aux Voyageurs (partagée par les diverses ethnies : manouches, yéniches, gitans, sintis…) et bien éloignée de la culture ecclésiale. « Depuis les années 60, beaucoup de Voyageurs ont rejoint les Évangéliques parce qu’ils se sentaient mal accueillis dans les paroisses ou abandonnés par la hiérarchie de l’Église. Seul un petit nombre est resté catholique, proche de la Vierge Marie, mais vivant plus difficilement le rapport aux sacrements, au pape, à l’enseignement de la morale, à la succession apostolique… » précise le père Benoit.

Un temps de catéchèse

Christophe Boulanger confirme le besoin de catéchèse de ses frères : « Dès le premier jour, je me suis aperçu qu’il fallait donner une catéchèse sur les choses essentielles de la foi. ’Mon peuple se meurt faute de connaissance’ écrit le prophète Osée. Par exemple, plusieurs personnes ne connaissaient pas la présence réelle du Seigneur dans le tabernacle, signalée par la petite lampe rouge. Dès le deuxième jour, un homme me dit : ‘Aujourd’hui, je rentre dans l’église et la première chose que je fais c’est d’aller voir où est cette lumière rouge pour aller dire bonjour à Jésus.’ L’Eucharistie ne s’arrête pas à la messe du dimanche. Le Seigneur est toujours présent dans le tabernacle ! »

Sur les traces des saints

Plusieurs temps forts ont marqué ce pèlerinage : d’abord, la messe à Ste Marie-Majeure, dès le lundi matin, qui a lancé le pèlerinage. « Marie nous a pris et conduit comme ses enfants bien-aimés. C’était éblouissant » s’émerveille Benoit d’Arras. Puis, la découverte de cette toile du Caravage, Sainte Marie, mère des pèlerins, dans l’église Saint Augustin, qui leur a parlé au cœur.

Pele voyageurs 1 1Ensuite, la rencontre de saints leur a montré la diversité des chemins pour arriver à Dieu : Philippe Néri, mort à un âge avancé ; Agnès, adolescente humiliée, torturée et martyre pour le Christ ; Monique, qui a tant prié pour la conversion de son fils Augustin ; Françoise Romaine, mère de famille aidée par son mari dans la vie familiale et sociale ; Benoit Labre, mort à Rome, figure du vagabond charitable qui les a profondément rejoints dans leur sens de l’abandon à la Providence…Une belle découverte pour Michel : « J’ai découvert l’importance des martyrs. Des hommes et des femmes ont donné leur vie au Seigneur pour qu’aujourd’hui nous soyons libres de vivre notre foi ! »

Pele voyageurs 3Les basiliques visitées et la vie des saints et des saintes ont été présentées par des Voyageurs qui avaient participé à une formation « disciples missionnaires » l’année dernière. Un témoignage tout autant qu’un enseignement, raconte Michel, un ancien : « Les explications données par les frères et les sœurs plus jeunes étaient très enrichissantes. On a appris plein de choses. Voir ces jeunes qui ont osé prendre la parole, sans honte, m’a rappelé mes débuts.  Je me réjouis de voir qu’il y a du potentiel pour la relève. »

« Si souvent rejetés, ils étaient cette fois à la première place pour voir le pape ! »

Bien sûr, la rencontre avec le pape François a marqué tous les esprits. Le modérateur général de la communauté de l’Emmanuel, qui était du voyage, avait obtenu des places très bien situées, une belle surprise réservée aux pèlerins : « Nous avons fait l’expérience des paraboles. Les Voyageurs si souvent exclus et rejetés, dans la société autant que dans l’Église, étaient cette fois à la première place. J’ai pu dire au pape que c’était une consolation pour chacun d’eux » se réjouit Michel-Bernard de Vregille. 

Pele voyageurs 7Une consolation et une confirmation, pour Rosana, que sa place est bien au cœur de l’Eglise : « La visite auprès du Pape c’était magnifique, vraiment touchant ! C’est un saint homme. J’ai trouvé qu’il avait beaucoup de compassion pour les gens du Voyage. Ça se voyait dans son regard. Benoît me l’a confirmé. Le Pape lui a dit en italien :’Il faut que les prêtres soient avec les gens du Voyage !’ Ce n’est pas pour rien que Paul VI avait dit :’Vous n’êtes pas hors de l’Église. Vous êtes vraiment au cœur de l’Église !’ »

Pele voyageurs 6Quant à Nathan, il a mieux compris le rôle de la hiérarchie de l’Eglise : « J’avais du mal par rapport au pape, aux évêques et aux prêtres. Grâce à ce pèlerinage, mon point de vue a changé sur eux. J’ai vraiment compris qu’ils sont les représentants de Dieu sur terre. Ce sont nos pères spirituels, nos pères dans la foi. Le jour de la formation sur saint Pierre, j’ai vraiment compris que le pape était son successeur aujourd’hui. J’ai beaucoup prié pour lui ce jour-là parce que ce n’est pas une petite charge qu’il a sur les épaules. Il est responsable de l’Église universelle. Ce n’est qu’un homme, certes, mais pas n’importe quel homme non plus. Il a été choisi par Dieu. Il faut prier pour lui et pour l’Église ! »

Enfin, le dernier temps fort a été le renouvellement des promesses baptismales au baptistère du Latran. « Comme à Pâques, nous avons demandé pardon ensemble, été aspergés d’eau, écouté l’évangile suivi d’une exhortation, renoncé à Satan, été oints puis bénis » se souvient Benoit d’Arras.

« Ils sont toujours partants pour prier »

Cette semaine à Rome a été vécue dans une ambiance profondément fraternelle qui a nourri ce pèlerinage : « Nous logions dans un camping à 20 km de Rome » raconte Jean-Paul Mordefroid, sédentaire rattaché à la Province. « Nos bungalows étaient bien regroupés et nous avons “privatisé” l’espace central pour reconstituer un terrain de Voyageurs. On a pu y célébrer la messe, vivre une veillée de prière, faire une grillade… ». Le père Benoit s’enthousiasme à son tour : « Le soir, quand on rentrait, autour d’un café ou d’une tisane, quelques accords de guitare suffisaient à démarrer une louange. Ils ont une foi très spontanée, très directe. C’est très agréable. Ils sont toujours partants pour prier. »

S’il fallait résumer, on pourrait dire que « ce pèlerinage a été fraternel, bienveillant, priant, formateur et joyeux ! »

Christophe conclut ainsi : « Gloire à Dieu pour ce pèlerinage à Rome ! Le Seigneur a mis tout en œuvre pour aplanir le chemin, que ce soient les textes de la liturgie ou les paroles reçues dans la prière. Mais il a surtout préparé nos cœurs à recevoir ce qu’Il avait préparé pour chacun de nous. »  

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