Une expérience de joie et d'intériorité
Le pèlerinage du Frat rassemble tous les deux ans à Lourdes des jeunes lycéens de 15 à 18 ans des 8 diocèses d’Ile-de-France.
Du 12 au 17 avril dernier, 13 500 jeunes s’y sont donné rendez-vous pour des moments festifs de prière et de rencontre. Catholiques pratiquants ou non, croyants ou non, parfois d’autres confessions, tous sont venus vivre une expérience intérieure autant que communautaire, qui les marquera durablement.
Fannie, élève de 1ère à l’Institut Montalembert de Nogent-sur-Marne témoigne aux côtés de Pauline Lazzarin, Adjointe en Pastorale Scolaire de l’établissement, et de Nina, étudiante en école d’infirmière et animatrice pour le diocèse de Versailles.

De père croyant non pratiquant et de mère non croyante, Fannie a été baptisée enfant mais elle commence à découvrir la foi en classe de 4ème grâce à l’exemple de sa grande sœur et des réseaux sociaux qui lui apprennent beaucoup. Scolarisée à l’Institut privé catholique Montalembert depuis la classe de 2nde, elle découvre Lourdes pour la première fois grâce au pèlerinage du Rosaire auquel tous les élèves de 2nde participent.
Motivée par sa sœur aînée qui lui décrit « le Frat comme une expérience à ne pas rater », elle partage son enthousiasme à quelques amis pas vraiment cathos : « Je leur ai vendu un événement dans une ambiance magnifique et dans un site magnifique. Non seulement personne n’a regretté mais en plus, un de mes amis, baptisé et non pratiquant, a décidé au retour du Frat de préparer sa première communion. Comme quoi le Frat porte des fruits ! » se réjouit la jeune fille.

Nina (à gauche sur la photo) a 20 ans. Elle est étudiante en école d’infirmière à Versailles et n’est pas (encore) catholique. Cheftaine chez les Scouts de France depuis l’âge de 17 ans pour valider son BAFA, on lui propose en 2024 d’être animatrice au Frat des collégiens à Jambville. Rassurée par le fait qu’elle connait les lieux et beaucoup de jeunes qui sont inscrits, elle se lance dans l’aventure.
Touchée en plein cœur de voir autant de jeunes croyants enthousiastes, elle pleure à chaudes larmes au moment des baptêmes : « C’était incroyable ! C’est le moment qui m’a le plus chamboulée. » Elle accepte alors de se questionner personnellement sur l’existence de Dieu et sa relation avec Lui, assume sa foi naissante auprès de ses parents et de ses amis et entre en catéchuménat en mars dernier. En 2025, conquise par sa première expérience, elle s’inscrit, toujours comme animatrice, au Frat des lycéens à Lourdes : « J’ai découvert le sanctuaire de Lourdes et rencontré des jeunes très différents de moi, hyper bienveillants, avec qui j’ai beaucoup discuté, échangé. »

Pauline Lazzarin est adjointe en pastorale à l’Institut Montalembert à Nogent-sur-Marne dans le diocèse de Créteil. A 25 ans, elle vient de vivre son 6ème Frat en 10 ans – une édition comme collégienne, deux en tant que lycéenne, un Frat dans l’équipe diocésaine et deux comme responsable de groupe – mais l’émerveillement reste intact : « Cette année, 41 élèves se sont inscrits, contre 16 il y a deux ans. Parmi eux, un tiers n’est pas catholique et j’avais même un élève musulman. J’ai été très impressionnée du nombre d’élèves qui sont allés se confesser, certains pour la première fois de leur vie ! » dit-elle avec un grand sourire.
Des surprises, des cadeaux et des moments forts
Messes ennuyeuses, temps d’adoration trop longs, groupes hétérogènes ? A Lourdes, grâce à la pédagogie et la musique, la magie du Frat opère, raconte Pauline : « Je craignais de partir avec ce groupe de jeunes si différents. Mais, dès la première célébration – la messe des Rameaux dans la basilique souterraine, à 13500 – quelque chose s’est passé et ils ont compris où ils étaient. » Fannie confirme, elle qui a découvert l’adoration pendant le Frat : « Une de nos animatrices nous a bien expliqué ce qu’était l’adoration. J’avais hâte de vivre ce temps de silence, entourée de 13 500 jeunes, et de sentir la présence de Jésus. Seule face à moi-même, avec Jésus : c’est magnifique ! » Pauline sait d’expérience qu’il faut encourager les élèves réticents à ne pas manquer l’adoration, qui « est en général, dans le top 5 des moments préférés du Frat. Un soir, j’ai dû arrêter certains jeunes, dont un jeune athée, qui étaient toujours en train de prier parce qu’il était l’heure de rentrer ! »

Si les témoignages ont touché beaucoup de jeunes, c’est le sacrement des malades qui a bouleversé les cœurs : « Un très beau moment » pour Nina, une espérance pour Fannie : « Voir tous ces jeunes remplis d’espoir qui n’attendent pas forcément une guérison mais simplement d’être accompagnés par le Christ dans leur maladie ou leur souffrance, c’est un cadeau incroyable ! » d’autant plus qu’une accompagnatrice des élèves de « Monta » (NDLR : surnom donné à l’Institut Montalembert) a reçu le sacrement des malades.
A la grotte, Nina a découvert la prière d’intercession : « J’ai allumé un cierge et je suis restée pendant 30 minutes prier pour mes patients. Je n’aurais jamais pensé vivre ça avant ! » Pauline ajoute : « On a prié tous ensemble une dizaine avec un chapelet fabriqué en Terre Sainte, avec une Croix du Frat, qui a été offert à chaque participant. C’est un cadeau qui les a beaucoup touchés. »
Et maintenant ?
Au-delà du souvenir physique, c’est sans doute le cadeau de la prière du chapelet que va garder Fannie : « Depuis mon retour, la Vierge Marie m’apporte un réconfort maternel quotidien. J’essaie de prier le chapelet plus régulièrement pour la remercier de tout l’amour qu’elle a à nous offrir. » Quant à Nina, elle installe pas à pas un temps de prière régulier : « Ce n’est pas familier pour moi de prier mais je prie pour les autres et je sens que ça ouvre mon cœur » dit-elle, prenant désormais conscience des désirs que le Seigneur a déposés dans son cœur : « Depuis le Frat, je sens que j’ai envie de partager plus souvent avec des jeunes, de prier avec d’autres, de témoigner aussi autour de moi. » Tout comme Fannie qui s’exclame : « Autant d’amour dans une seule religion : il faut en parler autour de soi pour que d’autres en bénéficient ! »
S’il est encore un peu tôt pour recueillir les fruits, Pauline constate que de nombreux jeunes viennent la voir, plein de questions, prêts à être animateurs dans 2 ans et à témoigner. « Dans le train du retour nous avons appris la reconnaissance du 12ème miracle de Lourdes par l’Eglise. Les jeunes m’ont interpellée : en 2 semaines, vous avez vu ce qui s’est passé ? Le 12ème miracle, plus de 7000 adolescents baptisés à Pâques et la mort du pape François ! Et maintenant, sur leurs réseaux sociaux, ils reçoivent plein de vidéos cathos ! » s’amuse la jeune femme. Et de conclure par une grande joie : « 3 jours après le retour du Frat, le dimanche de Pâques, deux jeunes de notre groupe ont été baptisés. Ce jeune athée qui ne voulait plus quitter l’adoration est venu entourer ses 2 camarades, conscient de l’importance du moment. »
Prochain rendez-vous pour les jeunes du diocèse de Créteil : la grande célébration du jubilé le lundi de Pentecôte où tous les frateux sont attendus. Ambiance enflammée garantie !
