Par Alexandra
Chez moi, la perspective des retrouvailles familiales à Noël n’est pas souvent une fête.
Mes parents étant divorcés, l’un d’eux reste systématiquement seul. Du côté de ma belle-famille, ça n’est pas structuré non plus… Bref, ce casse-tête logistico-familial prend souvent le pas sur la joyeuse perspective de la naissance du petit Jésus, et je finis par redouter cette période de l’Avent.
Pourtant, cette année-là, alors que je me plains de cela à un couple de paroissiens, ils nous ouvrent de nouvelles perspectives en nous posant une question toute simple : hors de toute contrainte familiale, comment souhaiteriez-vous vraiment vivre cette fête de Noël ?
Assez spontanément émerge un désir commun de passer Noël dans notre paroisse, en service en famille, avec nos enfants de 10, 8 et 5 ans.
Nous en parlons à notre curé qui nous prend au mot : c’est parti pour l’organisation d’un rassemblement festif dans les salles paroissiales à l’issue des messes du 24 au soir. Nous embarquons deux autres couples dans l’aventure et travaillons avec un diacre en mission sur la paroisse.
Il nous faut désormais « penser le concept » ! Nous ne voulons pas stigmatiser les personnes seules en organisant un événement pour eux. Nous aimerions que ce moment soit familial et représentatif de la population de notre paroisse. Le diacre nous souffle également à l’oreille de proposer à chacun d’apporter un petit quelque chose : ne pas arriver les mains vides les mettra à l’aise !
Ainsi naît la proposition Chocolat chaud (ou soupe) / Brioche ! Nous nous chargeons du chocolat chaud, de la soupe et de la brioche : et vous, chers paroissiens, apportez de quoi agrémenter cela !
Le jour J, pendant que certains font chauffer le lait, d’autres décorent la salle. Les enfants, quant à eux, colorient, découpent et façonnent de belles guirlandes. Ils les offriront aux personnes seules lorsqu’elles rentreront chez elles.
Comme notre paroisse regroupe 2 clochers, des opérations co-voiturage s’organisent pour aller chercher les paroissiens présents à la messe de l’autre clocher. Chacun contribue à sa mesure et c’est bon ! Les premiers invités arrivent. Les Ferrero Rocher et autres papillotes composent de belles pyramides. Notre ami diacre avait vu juste : quelle fierté dans les yeux de chacun lorsqu’il dépose sa participation. La fête est pour tous et pas organisée par quelques-uns pour certains !
De nombreuses familles, pourtant attendues ailleurs, passent une tête après la messe. Au début nous sommes un peu timides de ne pas nous connaître. Mais le monde continue d’arriver, nous n’en revenons pas ! On rit, on danse aussi parfois, et les cœurs se réchauffent de s’être rencontrés.
Les premiers signes de fatigue se font sentir, c’est parti pour les trajets retours ! Marcelle en profite pour nous glisser que ce serait pas mal que nous fassions des covoit’ aussi le dimanche, « parce-que, les jours de pluie, c’est difficile de se motiver, et j’dois bien avouer que c’est de plus en plus long pour moi de marcher jusqu’à l’Eglise ». Qu’à cela ne tienne, nous passerons donc chercher Marcelle chez elle dimanche prochain. Et même si nous sommes à pied, au moins elle n’est pas seule et peut s’appuyer sur nos bras.
La journée se termine joyeusement (même s’il n’est pas très facile de nettoyer une énooorme gamelle de lait brûlé !). Nos enfants n’ont pas arrêté de dessiner pour les personnes âgées, (de se courir après), de distribuer des guirlandes, (de se gaver de Ferrero) et de chanter des chansons. Ils se couchent heureux de ce Noël (même si pour une fois ils étaient sans leurs cousins), et nous aussi.
Alors en perspective des joies que le Seigneur veut donner abondamment à chacun, nous vous souhaitons un joyeux Noël.
PS bonus : mes beaux-parents sont venus à notre Noël en paroisse et ont passé un super moment aussi !











