Dès l’age de 15 ans, il tombe dans la pornographie, et n’arrive pas à s’en sortir. Mais plus tard, le sentiment amoureux va lui donner la volonté de trouver un moyen de s’en sortir.
Je suis issu d’une famille catholique et j’ai grandi en bénéficiant d’une éducation chrétienne de laquelle je tire aujourd’hui ma force au quotidien. Vous vous doutez bien du propos de mon mail ; sachez d’ores-et-déjà qu’il s’agit d’un « merci » retentissant, car vous avez contribué à me (re)conduire sur les chemins de Vie et de Vérité.
« Il faut que je sois capable d’avancer courageusement »
Je suis tombé dans ce cercle vicieux qu’est la pornographie et la masturbation à l’âge de 15 ans. A la suite d’une blessure profonde en amitié en classe de troisième, j’ai ressenti un besoin de combler ce manque d’affectivité et de tendresse. Je vivais une vie désunie : aux yeux de mes camarades, j’étais ce « petit catho coincé » et je n’avais presque aucune amitié réelle et solide. Cette période de ma vie fut très douloureuse et mon changement d’établissement en seconde m’a permis de ne pas m’enfermer dans ce climat délétère. Néanmoins, le mal sévissait toujours en moi et m’entraînait dans des pratiques qui me répugnaient ; je me dégoutais. Avec le début de mes études, je prenais conscience de mon entrée dans la vie « adulte » et m’engageais à ne pas tomber. Mais la racine du mal était tenacement accrochée et malgré les évolutions positives, je rechutais – certes moins, mais bel et bien.
Depuis dix mois déjà, mon chemin a pris un nouveau virage. En effet, je me suis engagé avec une fille dans une relation amoureuse. Forcément, je n’ai pas pu lui en parler tout de suite. Pendant trois mois, elle n’a rien su : je me sentais évidemment coupable de ce silence, mais ne trouvais pas la force de le lui dire. Au début de l’année civile, une discussion avec un ami m’a sauvé. Il m’a demandé sans détour comment je réussissais à gérer ce combat – duquel nous n’avions jamais parlé – tout en étant engagé dans cette nouvelle relation. Il m’a mis face à mon combat intime, et m’a aidé à prendre conscience que je ne pouvais pas continuer dans cette voie.
C’est désormais avec ce désir que j’avance chaque jour, c’est elle qui me permet de me battre avec ardeur. Trois jours après cette annonce, à la fin d’une messe vécue ensemble, elle s’est effondrée ; nous sommes allés dîner tous les deux et elle m’a posé toutes les questions qui la taraudaient : me mettant ainsi face à mes responsabilités, elle a instauré entre nous une exigence de vérité. Nous avons d’ailleurs choisi pour leitmotiv une phrase tirée de la lettre de Saint Paul aux Corinthiens : « L’amour trouve sa joie dans ce qui est vrai. » (13, 6)
J’ai commencé, au début du carême, le parcours « Libre Pour Aimer », pour l’achever au soir de la Veillée Pascale. Ce furent donc 40 jours dans un carême intense. Une seule rechute pendant tout le parcours m’a d’abord fait croire que j’étais guéri, mais d’autres suivirent malheureusement. Quoiqu’il en soit, j’en avais tiré une force nouvelle et un désir renouvelé de mener une bataille. J’y ai appris énormément sur les causes profondes de mon mal-être, et j’ai trouvé des clés pour me préparer à la fidélité dès maintenant. J’ai compris que je n’étais pas le seul à subir ce mal, mais j’ai surtout vu que je pouvais m’en libérer. Avec un autre ami, j’ai aussi pu discuter en vérité et tirer un bien de son expérience personnelle. Cette lecture a été salvatrice, bien qu’elle ne m’avait aidé qu’à panser les blessures, dont les plaies se sont rouvertes peu après. Pourtant, je savais qu’il ne s’agissait plus de chutes, mais d’occasions de se relever. Et j’ai donc repris une seconde fois la lecture du livre, fin juillet dernier, pour l’achever en septembre. Cette relecture m’a permis de me concentrer sur la dimension plus profonde de mes maux, avec un regard plus mûr que lors de la première. J’y recherchais une confirmation de ma volonté de poursuivre mon chemin, et je pense l’avoir trouvé. Je suis donc abstinent depuis quelques mois, et mon esprit guérit peu à peu les troubles que j’ai fait subir à mon cœur.
Pour tout cela, merci. Merci de m’avoir aidé à me mettre face à mes actes, j’ai ainsi pu trouver un moyen de prendre le problème à bras le corps pour ensuite faire des choix adultes et réfléchis. Je sais maintenant ce que je recherche pour moi, pour ma route avec cette fille, et je sais que je ne l’ai déjà fait que trop souffrir. Il faut donc que je sois capable d’avancer courageusement. Merci car avec ces deux lectures, j’ai appris à organiser mon temps pour me prémunir de situations dangereuses ; bien que je reste fragile, j’apprends à tout mettre en œuvre pour ne pas faire de pas de côté. Merci car ce parcours m’a fait expérimenter la joie du pardon, celui qui libère du poids du pêché, que ce soit dans la confession ou dans les échanges avec ceux qui me sont chers.
Dans ce combat qui ne fait que commencer, sur ce chemin de Vie qui m’appelle, qui nous appelle, je sais que le livre Libre Pour Aimer aura toujours sa place dans un coin de ma bibliothèque. Il a amplement contribué à ce que je suis aujourd’hui, et a sûrement aidé l’homme que je suis à prendre conscience de ce qu’il avait d’urgent à changer pour mieux se donner et s’offrir en vérité. Il ne me reste plus qu’à avancer dans l’espérance.
(Article publié sur le site Libre pour aimer)
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