4 questions à Julien Bischoff, nouveau directeur de L’1Visible

Julien Bischoff est le nouveau Directeur de L’1visible, le mensuel fondé dans les grâces de la Communauté de l’Emmanuel et dédié à l’évangélisation. Ce cadre de 44 ans, marié, père de cinq enfants est membre de la Communauté depuis une dizaine d’années. Après différentes expériences professionnelles pendant plus de vingt ans (l’armée, entrepreneuriat, conseil et informatique) il a accepté de mettre sa vie professionnelle au service de l’évangélisation. En parallèle, avec sa femme Hélène, il a fait partie du comité de pilotage du Congrès Mission de Rennes qui s’est déroulé les 1, 2 et 3 octobre dans neuf villes de France. Nous sommes allés à sa rencontre.

Qu’est ce qui t’a poussé à quitter ton entreprise pour prendre la direction de L’1visible ?

Julien Bischoff redimensionnéEn mars 2020, quand Emmanuel Macron a annoncé le premier confinement, j’ai eu un flash: je me suis demandé comment aider les gens, comment aller à leur rencontre. J’ai alors créé un site pour les réconforter et les encourager à partir de la Parole de Dieu mais également de la parole humaine, puisque le site permettait d’échanger avec des chrétiens. J’avais moi-même découvert comment surmonter des difficultés dans mon travail grâce à la Parole de Dieu et je me suis également nourri de topos de pasteurs protestants américains tels que Rick Warren. 

J’ai également étudié les nombreux passages qui parlent d’évangélisation dans la Bible, et travaillé sur ma mission de vie avec une sœur de Communauté qui se lançait dans le coaching à Lille. J’en ai tiré une conclusion: pour nous chrétiens, et d’abord pour moi, c’est un devoir de témoigner de la parole de Dieu. 

En parallèle, sur le plan professionnel, pour la première fois depuis plusieurs années tout se passait très bien, on me parlait même de prendre de nouvelles responsabilités dans mon entreprise. C’est alors que le poste de Directeur de L’1visible s’est libéré et qu’on me l’a proposé. Au départ cela m’a paru insensé, à cause de ce que cela me demandait de quitter, mais j’ai quand même pris le temps de discerner. Dans la prière, j’ai pris conscience que cette proposition rejoignait un désir profond chez moi : l’annonce du Salut. Elle me donnait les moyens de remplir cette mission de vie, et j’ai donc fini par l’accepter avec joie. 

Je vais par conséquent piloter le rapprochement entre L’1visible et Découvrir Dieu, qui rassemblera différentes propositions papier et digitales pour évangéliser et accompagner les non-croyants dans l’aventure de la foi. 

Parle nous du congrès Mission: quel était ton rôle ?

Avec ma femme Hélène, nous faisions partie du comité de pilotage du Congrès Mission de Rennes et nous nous sommes  plus particulièrement occupés de sélectionner et coordonner les 90 ateliers et les 110 intervenants présents, avec une feuille de route : mettre en valeur des initiatives missionnaires qui soient à la fois explicites dans leur annonce de l’Evangile et duplicables immédiatement par l’auditoire. L’objectif étant d’augmenter le feu missionnaire chez tous les chrétiens, et de leur donner les moyens d’évangéliser dans leur paroisse ou leur lieu de vie.

Quel bilan tires-tu de ce congrès Mission ?  Selon toi, quels en sont les fruits ?

Nous avons été vraiment émerveillés de ce que le Seigneur nous a donné de vivre pendant ces 3 jours. A Rennes, nous étions presque 3.000 participants de tout l’Ouest de la France! Même la pluie battante du 2e jour n’a pas réussi à nous refroidir! Cela a été un moment de grâce, et j’ai senti que l’Esprit Saint était à l’oeuvre avec puissance : il y avait beaucoup de paix, de joie et de compréhension mutuelle au-delà des sensibilités différentes ; mais aussi une grande soif de se mettre à l’écoute des autres pour comprendre quelles actions d’évangélisation avaient marché ailleurs, afin de faire de même chez soi. Nous avons aussi eu des célébrations belles et dynamisantes, avec un point d’orgue très émouvant: la bénédiction des prêtres par les laïcs pour les remercier. Pour moi, chacun a (re)pris conscience de la mission première de l’Eglise, qui est d’évangéliser, et nous sommes repartis le cœur tout brûlant de l’amour de Dieu reçu pendant ce week-end et prêts à en répandre le surplus autour de nous.

Que change le rapport de la CIASE sur les abus sexuels dans l’Eglise dans ta façon d’appréhender la mission ?

J’ai été abasourdi, transpercé, comme beaucoup j’imagine, par l’étendue des révélations faites par le rapport Sauvé, auxquelles j’avais pourtant été un peu préparé. J’ai été blessé d’apprendre que l’Église que je sers ait pu faire autant de mal aux petits qu’elle était censée protéger. Notre attitude en mission, en ce sens, doit changer ; nous devons nous amender, et reconnaître notre faute collective, en pleurant avec toutes les victimes. Plus que jamais, il nous faut faire preuve d’humilité et ne pas nous poser en donneurs de leçons. Ensuite, ce qui est premier, pour moi, c’est le Christ, pas l’Eglise ; Jésus Christ “est le même, hier et aujourd’hui”. Le fond de l’annonce demeure, et nous devons continuer à témoigner du Salut en Jésus et des merveilles que Dieu accomplit dans nos vies. Aller à la rencontre de nos frères du monde, donc, pour les rencontrer, les écouter, et humblement leur faire part de Celui que nous portons “dans des vases d’argile”. 

L’urgence et le message restent donc intacts, l’attitude et la manière de nous adresser à nos contemporains doivent, eux, évoluer !

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