« Nous sommes missionnaires au cœur de l’Eglise ! »

Retour sur le jubilé du monde éducatif à Rome

15 mille participants venus du monde entier ont participé au Jubilé du monde éducatif du 30 octobre au 02 novembre dernier à Rome. Parmi eux, près de 110 enseignants, personnels d’éducation et chefs d’établissements sont venus de France, de Belgique et d’Espagne avec Emmanuel Education. Un « retour à la source revigorant » pour Hélène Delaunay, professeur d’histoire-géographie, et « un temps fort de fraternité » pour Arthur Fouquet, surveillant dans un collège.

Jubile des enseignants 2 ok

« Je suis venu pour plusieurs raisons » témoigne Arthur Fouquet. Ce surveillant d’un collège privé sous-contrat de l’Oise voulait « vivre la démarche jubilaire, passer la Porte Sainte, voir et écouter le pape » mais aussi « découvrir Rome pour la première fois ! » Mais son attente principale c’était de créer des liens avec d’autres personnels éducatifs, des enseignants et des chefs d’établissement. « De ce côté-là, je n’ai pas été déçu ! Je venais seul, sans collègue de mon établissement et j’ai été très touché d’être accueilli aussi naturellement par les autres participants. »

Pour le groupe d’Emmanuel Education qui comptait plus de 110 personnes venues principalement de France mais aussi de Belgique et d’Espagne, tout a commencé dès le jeudi par une conférence sur Saint John Henry Newman, proclamé Docteur de l’Église et co-patron du monde éducatif le lendemain par le pape Léon XIV. « Newman était un des chantres de la liberté de conscience. Or, faire de la liberté de conscience une priorité est un des défis majeurs auxquels nous sommes confrontés dans l’Enseignement Catholique » raconte Hélène Delaunay, professeur d’histoire-géographie en collège et lycée dans un établissement privé catholique sous-contrat. « Ses écrits qui datent du XIXème siècle sont d’une étonnante actualité » ajoute Hélène qui retient aussi « la clarté de sa pensée notamment à propos de l’un de ses grands combats sur la nécessité de penser foi et raison ensemble. Et ça aussi c’est tout à fait prophétique et d’une actualité brûlante pour nous aujourd’hui. » Pourtant ce qui a le plus touché Hélène c’est de découvrir « l’importance qu’il accordait aux amitiés. Il disait que c’est par la relation d’amitié que l’Évangile devient contagieux. On ne devient pas missionnaire par des grands traités ou des grands discours, alors qu’il était pourtant un intellectuel éminent, mais plutôt par les relations de proximité. »

Intériorité, unité, amour et joie

Une conviction confirmée par le pape Léon XIV qui, lors de son audience au monde éducatif place St Pierre, a rappelé les fondamentaux de l’éducation chrétienne : « l’intériorité, l’unité, l’amour et la joie » les « points cardinaux » de l’éducation, avant d’ajouter : « Au sujet de l’intériorité, saint Augustin dit que (…) « ceux que l’Esprit-Saint n’instruit pas au-dedans s’en vont sans avoir rien appris » (…) La vérité ne circule pas à travers les sons, les murs et les couloirs, mais dans la rencontre profonde entre les personnes, sans laquelle toute proposition éducative est vouée à l’échec. »

Ces quatre fondamentaux, « c’est un programme de vie pour chaque enseignant » s’enthousiasme Hélène. « Si nous avons une vie intérieure, que nous sommes unifiés, que nous vivons dans l’amour et la joie, ce sera contagieux et nous pourrons alors chercher à le développer chez nos élèves. » D’ailleurs, si l’unité est à rechercher de manière individuelle, elle doit l’être aussi entre les enseignements : « J’ai découvert que Newman avait pensé l’articulation des disciplines en mettant la théologie au cœur comme ferment d’unité. C’est très inspirant dans un contexte qui a morcelé les savoirs. »

Une deuxième intervention a beaucoup marqué les participants : celle de trois femmes, mères de famille, qui ont monté une école Montessori à Paris et qui faisait le lien entre la spiritualité thérèsienne et la pédagogie Montessori. Pour Arthur, cela a été l’occasion de faire l’expérience « que le calme permet de rentrer en soi-même et d’accéder à sa vie intérieure. Tout cela, grâce à des petites figurines de moutons et de bergers, pour conter l’évangile du Bon Berger. »  C’est lors de la veillée de prière en présence des reliques de Ste Thérèse qu’Arthur a vécu un des moments les plus forts : « Je suis allé dès le début de la veillée à l’arrière de l’église pour me confesser avant qu’il n’y ait trop de monde. En fait, Ste Thérèse attendait d’être exposée et le prêtre m’a proposé d’apporter les reliques, ce que j’ai fait. J’ai pu avoir une vraie proximité avec elle, me mettre à genoux devant elle. C’était un très beau moment. »

Faire la place au silence

Jubile enseignants ok

Le vendredi, après l’audience place St Pierre avec le pape Léon XIV, les Français étaient attendus à St Louis des Français pour une rencontre avec Mgr Rougé et Guillaume Prévôst, respectivement aumônier national et Secrétaire Général de l’Enseignement Catholique. « Ils nous ont parlé des défis de l’Enseignement Catholique et c’était bon de se sentir soutenus » raconte Hélène. La journée du vendredi s’est achevée par la visite surprise du Cardinal Robert Sarah à La Trinité-des-Monts qui leur a parlé notamment du silence : « Parce que Dieu se trouve dans le silence, le cardinal nous a invités à accentuer le silence dans nos vies et celles de nos élèves » se souvient Arthur.

Les enseignants : une fraction non-négligeable de l’Eglise en mission

Samedi, les pèlerins ont participé à la messe de la Toussaint et pu vivre la démarche jubilaire. La journée s’est achevée par une veillée mariale avec Notre-Dame des Ecoles à qui tous les enseignants et éducateurs ont confié leurs élèves et collègues.

Enfin, dimanche, chacun a été envoyé en mission par le Cardinal Ouellet à la fin de la messe à La Trinité-des-Monts. Pour Hélène, ce jubilé a été revigorant : « On a senti que Léon XIV, qui a lui-même été enseignant, accordait beaucoup d’importance à l’éducation.  J’ai ressenti très personnellement à quel point notre mission d’enseignant et notre vocation sont au cœur de l’Église. On n’est pas tout seul à se battre avec nos copies, nos élèves compliqués ou des parents récalcitrants. Non ! Nous formons un corps de missionnaire et nous représentons aussi une fraction non négligeable de l’Église en mission » s’enflamme Hélène. « En entrant dans St Pierre, en passant la Porte Sainte, j’ai plongé dans les racines de l’Église qui est enseignante depuis l’origine. C’est parce qu’elle a enseigné que l’Evangile s’est diffusé. Quelle joie de recevoir ce trésor de l’Eglise ! »

Forum des enseignants et éducateurs 2026

8-10 mai 2026

3 jours pour replonger aux sources de notre vocation d’enseignants et d’éducateurs
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