60 000 pèlerins pour proclamer que « la famille est un lieu privilégié pour rencontrer Jésus »
Près de 60 mille pèlerins venus de 120 pays de tous les continents se sont rassemblés à Rome le week-end dernier pour le Jubilé de l’espérance des Familles, des enfants, des grands-parents et des personnes âgées. Ils ont pu passer les Portes Saintes et profiter de nombreuses propositions comme à La Trinité-des-Monts, mais aussi voir le pape Léon XIV et entendre son message d’encouragement aux familles.
De nombreux événements et propositions, des moments de prière, de réflexion, de célébration et de partage ont marqué ces 3 jours. A commencer vendredi par le passage des Portes Saintes des basiliques papales mais aussi par les « Dialogues avec la ville » : des événements culturels, artistiques et spirituels sur les places du centre historique de Rome, animés par diverses institutions.
Parmi elles, vendredi après-midi, la Communauté de l’Emmanuel a rassemblé entre 1200 et 1300 personnes à La Trinité-des-Monts : les fidèles ont pu être bénis par un prêtre et se confesser. D’autres ont déposé une intention de prière devant le reliquaire de Ste Thérèse de l’Enfant-Jésus et des saints Louis et Zélie Martin, et pioché une parole d’espérance tirée de la Bible ou des écrits des saints de la famille Martin. Enfin, certains ont demandé que l’on prie pour eux.
Pendant ce temps-là, des activités étaient prévues pour les enfants, dans le cloître.
Lors de la veillée, vendredi soir, dans les jardins de La Trinité-des-Monts, Gabriella Gambino, sous-secrétaire Famille et Vie du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, a donné une courte intervention sur l’importance de la famille, comme source de joie et d’espérance pour le monde aujourd’hui.
Elle a rappelé que « la tâche de transmettre l’espérance appartient par nature à la famille chrétienne. » Face aux questions vertigineuses que soulève l’immense responsabilité d’élever des enfants, Gabriella Gambino a relevé deux missions claires à accomplir : « Première mission, nous engager dans la défense de la vie humaine depuis le premier instant de la conception jusqu’à la mort naturelle.
Le Christ vit et se reflète dans la dignité et la vie unique de chaque personne. Défendre et proclamer la valeur de la vie correspond à ouvrir un chemin, un avenir à quelqu’un, une espérance. Deuxième mission, défendre, témoigner et proclamer avec joie la famille fondée sur le mariage ! Seules la stabilité et la certitude des relations, comme nous l’a rappelé le Pape Léon XIV, nous donnent le temps nécessaire pour construire la confiance au sein de la famille. (…) A la fidélité de Dieu à la famille, on peut répondre par la fidélité à son amour, en accueillant la grâce qu’il nous donne de rester ensemble, unis dans son amour malgré tout. »
Avant de conclure par une invitation à ne jamais se décourager : « Comme m’a dit le Cardinal Elio Sgreccia, quelques mois avant sa mort en 2019, lui qui a toujours été un témoin généreux de l’espérance et du triomphe de la vie : « Le meilleur est toujours devant nous et il est toujours possible ». Ne l’oublions pas. »
Samedi, le pèlerinage aux Portes Saintes s’est poursuivi jusqu’à 17h et la journée s’est achevée sur la place Saint-Jean-de-Latran par la « Fête de la famille » et une grande veillée de prière au cours de laquelle a été récitée la prière du chapelet, en cette fin de mois marial.
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Le point d’orgue de ce Jubilé a eu lieu dimanche matin, place Saint-Pierre, lors de la messe célébrée par le pape Léon XIV. Au cours de son homélie, très largement axée sur l’unité donnée et voulue par le Christ : « Le Christ demande en effet que nous soyons tous « un » (v. 21). Il s’agit là du plus grand bien que l’on puisse désirer, car cette union universelle réalise entre les créatures la communion éternelle d’amour dans laquelle s’identifie Dieu lui-même, comme le Père qui donne la vie, le Fils qui la reçoit et l’Esprit qui la partage. »
Et Léon XIV de poursuivre : « Mes très chers amis, si nous nous aimons ainsi, sur le fondement du Christ, qui est « l’alpha et l’oméga », « le commencement et la fin » (cf. Ap 22, 13), nous serons un signe de paix pour tous, dans la société et dans le monde. Et n’oublions pas : c’est dans les familles que se construit l’avenir des peuples. »
Le nouveau souverain pontife a ensuite invoqué les couples mariés proclamés bienheureux ou saints lors de ces dernières décennies, « non pas séparément, mais ensemble, en tant que couples mariés. » Et de citer Louis et Zélie Martin, les parents de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, les bienheureux Luigi et Maria Beltrame Quattrocchi, la famille polonaise Ulma comme autant de « signes qui font réfléchir. Oui : en désignant comme témoins exemplaires des époux, l’Église nous dit que le monde d’aujourd’hui a besoin de l’alliance conjugale pour connaître et accueillir l’amour de Dieu et surmonter, par sa force qui unifie et réconcilie, les forces qui désagrègent les relations et les sociétés. (…) Le mariage n’est pas un idéal, mais la norme du véritable amour entre l’homme et la femme : un amour total, fidèle, fécond (cf. Saint Paul VI, Lettre encyclique Humanae vitae, 9). Tout en vous transformant en une seule chair, cet amour vous rend capables, à l’image de Dieu, de donner la vie. »
Enfin, le saint-père a exhorté les parents à la cohérence et l’exemplarité, les enfants à la gratitude et les grands-parents à être des veilleurs : « C’est pourquoi je vous encourage à être, pour vos enfants, des exemples de cohérence, en vous comportant comme vous voulez qu’ils se comportent, en les éduquant à la liberté par l’obéissance, en recherchant toujours en eux le bien et les moyens de le faire grandir. Et vous, enfants, soyez reconnaissants envers vos parents : dire “merci” pour le don de la vie et pour tout ce qui nous est donné chaque jour avec elle, c’est la première manière d’honorer son père et sa mère (cf. Ex 20, 12). Enfin, à vous, chers grands-parents et personnes âgées, je recommande de veiller sur ceux que vous aimez, avec sagesse et compassion, avec l’humilité et la patience que les années enseignent. »
La famille demeure ainsi un « lieu privilégié pour rencontrer Jésus, qui nous aime et veut notre bien, toujours. » Et le pape de conclure, plein d’espérance : « Un jour nous serons tous unum (cf. saint Augustin, Sermo super Ps. 127) : une seule chose dans l’unique Sauveur, étreints par l’amour éternel de Dieu. »
