Ils étaient une centaine : des enseignants, des chefs d’établissement, des adjoints en pastorale, des éducateurs. Jeunes ou chevronnés. Venus du privé sous-contrat, du public ou du hors-contrat. Du primaire à l’université.
Ce public divers s’est rassemblé à Chézelles à l’occasion du Forum Emmanuel Education du 9 au 11 mai dernier pour briser la solitude qui pèse parfois lourd et chercher ensemble comment être des enseignants et des éducateurs missionnaires.
Sous le regard de Notre-Dame des écoles venue du Canada…
« Notre thème, explique Florence de Castera, c’était : enseigner, éduquer, évangéliser pour redécouvrir notre vocation missionnaire. Notre intention était d’essayer de faire l’unité entre ces 3 aspects du métier d’enseignant chrétien. » Aujourd’hui à la retraite, Florence a été professeur de lettres, de latin et directrice d’une école préparatoire. Responsable du Forum Emmanuel Education, elle témoigne s’être laissé toucher par tous les contacts qui se sont noués pendant la préparation du Forum : « Nous avons été contactés par les dominicaines du Saint Esprit, le groupe Saint Jean Bosco d’Angers, mais aussi par la Communauté Saint Martin. Tous sont venus se joindre à nous, à la Communion des Educateurs chrétiens et au CRAV (Centre de Recherche et d’anthropologie des vocations), partenaires de plus longue date, avec le profond désir de travailler ensemble. »
Au milieu de toute cette diversité, celle des métiers représentés, des milieux et niveaux scolaires présents comme des âges et des expériences des enseignants, « on a vraiment senti qu’une grâce d’unité était donnée » raconte Florence.
Thierry Alegoët, professeur d’EPS de 38 ans au lycée Jules Ferry de Versailles qui découvrait Emmanuel Education à l’occasion du Forum, le dit avec ses mots : « Le partage d’expériences différentes est une richesse et donc le fait de savoir comment ça se passe dans le privé, le public, le hors contrat et d’échanger dessus est intéressant pour moi. Surtout quand on partage le même désir de transmettre et de faire grandir les élèves. Ça donne un regard neuf sur comment vivre sa foi et la manifester, quel que soit le cadre. »
Antoine Chapuis, professeur d’histoire-géographie de la 5ème à la Terminale dans l’enseignement privé sous-contrat, confirme : « Je me sens parfois seul dans mon établissement pour réfléchir à des sujets délicats et ce qui m’a nourri ce sont vraiment les temps de partage informels avec les autres collègues parce qu’à la fois on avait les mêmes questionnements et à la fois, leurs réflexions m’ouvrent à une autre manière de penser et de voir les choses. » Le trentenaire a d’ailleurs particulièrement apprécié la mixité des états de vie – laïcs, prêtres, consacrés, religieux – « qui a élargi mon regard parce qu’ils ont souvent une vision plus large qui couvre plusieurs établissements, là où, en tant que jeune enseignant, je n’ai pas d’autres référentiels que mon terrain quotidien. »
Parmi les intervenants, le cardinal Ouellet a apporté un petit souffle de Rome [NDLR : le Forum s’est ouvert au lendemain de l’élection de Léon XIV] qui a contribué sans doute à cette grâce d’unité, s’enthousiasme Florence « car il nous amené en direct les premières paroles du pape Léon XIV justement sur l’unité. Ça nous a frappés parce que c’est l’expérience que nous avons vécue et nous l’avons particulièrement ressentie dans les louanges très ferventes et d’un seul cœur. »
Sa conférence, de haute volée, a particulièrement touché Estelle, chargée de mission en EARS (Education Affective, Relationnelle et Sexuelle) pour l’Enseignement Catholique de son diocèse : « Je retiens de l’enseignement du Cardinal Ouellet l’importance de revenir à l’essentiel de notre identité de chrétien dans le monde qui est de vivre de son baptême. Concrètement, il s’agit de faire l’unité en nous-même cœur, corps et esprit pour témoigner du Christ, sans faire de concession avec soi-même. » Florence précise : « La grâce du sacrement de baptême restaure en nous notre nature profonde qui est d’être en mission. Le cardinal nous a fait toucher du doigt que notre mission d’enseignant est profondément liée à la mission de l’Église qui est de transmettre la grâce, d’annoncer et d’évangéliser. »
Estelle ajoute : « Être enseignant et éducateur, c’est un débat qui est au cœur de ce que je dois amener aux établissements que j’accompagne. Parce que certains professeurs se reconnaissent enseignants mais pas toujours éducateurs. »
A ce titre, la conférence de Xavier Dufour est venue justement interroger la dimension vocationnelle de l’enseignement, quand celle de Mgr Jordy, archevêque de Tours, a apporté un encouragement à tous les participants, comme le souligne Florence : « Il nous a donné des clés en méditant sur le désir de la beauté et de la vérité à éveiller chez les enfants et les jeunes. C’était profond et concret, comme une invitation à affronter le réel qui parfois nous dérange. »
Outre les conférences, des témoignages sont venus nourrir la réflexion des participants ainsi qu’une dizaine d’ateliers très variés, notamment sur l’éducation intégrale avec Jérôme Brunet.
Sous le regard de Notre-Dame des Ecoles
Remise de la statue de Notre-Dame des Ecoles à Michel-Bernard de Vregille, modérateur de la Communauté de l’Emmanuel, et Cédric Troadec, directeur d’Emmanuel Education
L’originalité de ce Forum est aussi à trouver dans la présence de Notre-Dame des Ecoles, raconte Florence : « Une canadienne est venue en apportant une statue de Notre-Dame des Ecoles. Ça a été un moment très fort qui nous a permis d’échanger sur la situation très difficile de l’école au Canada et cette petite source de grâce que représente Notre-Dame des Ecoles. » Au départ, Notre-Dame des Ecole vient de France. Emmenée au Canada au début du 20e siècle par des Congrégations missionnaires, elle s’est déployée ensuite dans le monde entier avant que cette dévotion ne tombe en désuétude et soit oubliée.
« Nous avons vu comme une bénédiction qu’elle ramène cette statue de la Vierge et de l’Enfant-Jésus, avec tous les symboles de l’enseignant, une mappemonde, un livre, des crayons, des plumes, à un moment où l’école en France a besoin de retrouver la Vierge Marie » se réjouit Florence.
Pour Antoine Chapuis, qui a fondé le groupe Don Bosco, Notre-Dame des Ecoles est une réponse à ses prières : « Depuis plusieurs mois, je me demande comment notre groupe Don Bosco (qui rassemble une trentaine d’enseignants chrétiens) qui est un groupe de partage et de formation peut devenir un groupe de prière aussi. Je suis enthousiasmé par cette dévotion à Notre-Dame des Ecoles qui est une vraie cordée de prière pour se porter mutuellement dans la prière. C’est très fort pour un enseignant chrétien de savoir que d’autres prient pour nous et pour nos élèves. C’est ainsi qu’on va réussir à enraciner le Christ dans nos établissements et nos pratiques ! »
Quant à Estelle, dont le fils non-croyant est actuellement à Québec, Notre-Dame des Ecoles est venue la toucher personnellement : « Je vais prier Notre-Dame des Ecoles pour lui. L’histoire de cette dévotion nous montre que les plans du Seigneur ne se déploient pas dans un plan marketing mais qu’il faut garder confiance. Marie, Notre-Dame des Ecoles, nous montre un chemin de douceur, loin de tout combat frontal. »
De quoi inspirer de nouvelles manières d’annoncer l’Evangile ?
Pour aller plus loin
La statue Notre-Dame des Ecoles va être reproduite pour être introduite dans les écoles qui seraient intéressées par cette dévotion. Un livret explicatif sera également disponible.
Vous pouvez contacter Stéphanie Jozan : sjozan@emmanueleducation.org
Les fraternités missionnaires
Parcours Emmanuel Education
Pour ne pas rester seuls, rapprochez-vous d’une fraternité Emmanuel Education
Pendant la session de Paray-le-Monial du 26 au 31 juillet, un parcours spécifique pour les enseignants et les éducateurs est proposé.
Découvrir Les Inspirables
Kit d’animation à destination des chefs d’établissements catholiques pour animer leurs équipes en se centrant sur la parole de Dieu.
