Faire émerger de jeunes leaders dans les aumôneries avec le parcours Phare

Comment renouveler et réveiller son aumônerie ou son groupe de jeunes ? Au Congrès Mission, Pascaline Saint Georges, responsable d’Alpha Campus et Alpha Jeunes depuis 6 ans, animera un atelier intitulé « Transformer son groupe en incubateur de disciples missionnaires ».

Parcours PharePascaline Saint Georges explique : « L’année dernière, nous avons lancé le parcours Phare, pour les responsables de jeunes, avec l’ambition de les former à porter la transformation missionnaire. L’objectif de ce parcours est de faire émerger des leaders ancrés en Dieu pour renouveler la culture missionnaire des groupes de jeunes. Cette année, nous relançons une promo et plusieurs diocèses ont déjà fait appel à nous. »

En quoi consiste ce parcours Phare ?

« D’abord on commence par définir ce qu’est un disciple missionnaire puis on veut permettre à chacun de rencontrer Dieu, se former et annoncer l’évangile en fonction de ses charismes et de ses talents propres. »

Et pendant l’atelier ?

« Au Congrès Mission, le but de l’atelier est d’initier les participants à cette démarche et de faire réfléchir les responsables de jeunes : A qui s’adressent-ils ? Quelle est leur cible ? Quels essentiels proposent-ils ? Comment s’inscrivent-ils dans une dynamique intentionnelle ?  Le but est de faire des disciples missionnaires et pas de proposer une veillée ou un autre événement ; mais de changer la perspective pour ensuite réorienter toute sa pastorale pour être dans cette dynamique de disciples missionnaires. »

S’agit-il d’une démarche qui cherche un résultat ?

« Non, on cherche une intention, celle de faire des disciples missionnaires mais pas un résultat car le résultat ne dépend pas de nous. L’idée est de mettre tout en place pour que notre intention soit là. »

Autrement dit de créer les conditions favorables pour permettre l’émergence de disciples missionnaires ?

« Oui et d’orienter toutes les activités de l’aumônerie ou du groupe vers cela ».

Concrètement, comment fait-on ?

« Cela nécessite en premier lieu d’être convaincu que c’est cela que Jésus nous demande, puis d’avoir cela comme vision, enfin de savoir à qui l’on s’adresse et dans quel but. Le mot « intention » est très important. C’est ce qui change tout. Pour chaque projet, il faut faire l’effort de se demander à qui je m’adresse et comment cela peut faire avancer les jeunes jusqu’à la prochaine étape. Donc, le désir d’évangéliser et de former des disciples missionnaires doit être au cœur de chacun de nos projets pour que notre aumônerie devienne un véritable incubateur de disciples missionnaires.

Cela passe par le fait d’aider chaque jeune à progresser. Une fois qu’il a rencontré Dieu, il faut l’aider et l’accompagner à mettre en place des habitudes spirituelles pour qu’il ait une vie spirituelle autonome et qu’il ne soit plus dépendant de l’aumônerie. Il faut aussi l’aider à discerner ses charismes et à mettre ses charismes au service. »

En fonction du public, j’imagine que cela prend plus ou moins de temps à mettre en place ?

« L’enjeu c’est de transformer la culture missionnaire de son aumônerie, ce n’est pas tellement là où en sont les jeunes, mais c’est de savoir s’ils veulent changer, se mettre dans cette dynamique de changement et de progression. Parfois on peut avoir des groupes de jeunes qui veulent rester entre cathos et ne veulent pas aller à l’extérieur et là c’est plus compliqué de gérer les deux dimensions de la transformation pastorale des aumôneries : aller à l’extérieur chercher les jeunes et nourrir ceux qui sont à l’intérieur pour les faire avancer. »

Par quoi ce changement de culture passe-t-il ? De la formation, des événements organisés, des expériences partagées ?

« Tout ça à la fois. Le problème de la culture c’est que ce n’est pas très tangible. On parle souvent des histoires racontées, des comportements valorisés, finalement c’est tout ce que l’on met en place petit à petit : les témoignages que l’on fait faire aux jeunes, l’ambiance que l’on va autoriser… Ces petits pas introduisent un changement de culture. On croit aussi beaucoup en l’Esprit-Saint et donc, le changement de culture passe aussi par la place qu’on laisse à l’Esprit-Saint dans son aumônerie. »  

On prête aux jeunes cette réputation d’être une population volatile, pas toujours fidèle dans leurs engagements ? Comment prendre en compte ce paramètre dans la transformation missionnaire de ces groupes de jeunes ?  

« Quand un jeune a rencontré Dieu, il a besoin de s’ancrer dans une communauté, quelle qu’elle soit, une communauté de croissance. Donc, en effet, la notion de fidélité est importante. Mais, ce qui est sûr, c’est que les étudiants nous ne les avons pas pour très longtemps. Et là, on voit bien que la notion d’intention est très importante. Dans Evangelii Gaudium, le pape François nous précise bien que le temps est supérieur à l’espace. Donc ce qui est important c’est d’initier des processus plutôt que de chercher à être dans la maîtrise. Dans la pastorale des jeunes, c’est capital d’avoir cela à l’esprit. Un responsable qui lance des initiatives sait qu’il n’est pas celui qui ira jusqu’au bout, d’autres récolteront les fruits (l’un sème, l’autre moissonne…)

C’est pour cela que l’enjeu aujourd’hui, c’est de développer la transformation pastorale partout en France, pour qu’un jeune, qui était à Paris par exemple et qui part en stage ailleurs en France, puisse retrouver une aumônerie ou un groupe de jeunes qui soit dans cette même dynamique et même si les activités ne sont pas les mêmes, l’intention est la même et il peut continuer son cheminement. »

Faut-il être jeune pour accompagner un groupe de jeunes ?

« Je crois que le critère est plutôt celui du positionnement que de l’âge. Le but c’est de faire émerger des leaders, de mettre les jeunes en responsabilité, pas de prendre la première place. C’est d’ailleurs ce qu’on voit dans le scoutisme. Et c’est intéressant de remarquer que dans le scoutisme, la culture est là et les comportements spontanés répétés sont déjà en place. Donc, l’enjeu est bien culturel… »

Pascaline Saint Georges animera également un autre atelier intitulé : « Evangéliser son campus : mission impossible ? »

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