La recherche de la paix du cœur est un chemin de vie. Elle « se construit dans le
cœur et à partir du cœur ».
Fermer les yeux pour être à soi. N’est-ce pas là une manière d’entrer en intériorité ?
De tout temps, les hommes ont cherché à vivre cette paix, à rentrer en eux-mêmes. Se
poser pour penser. Mais comment accéder à ce cœur, centre de notre être, quand nous
sommes bousculés par les événements, malmenés par cette vie qui s’accélère,
questionnés par ces jeunes que nous accompagnons et qui sont attirés par des vies ultraconnectées et virtuelles ? Comment être au monde en cohérence avec ce que nous
sommes vraiment ?
Le constat est d’abord que les jeunes qui nous sont confiés ont du mal à se poser
pour accéder à leur monde intérieur. Ils n’arrivent pas à faire silence, à entrer en eux
pour y trouver un désir d’apprendre et d’accéder à eux-mêmes. Ils ont perdu l’estime de
soi, perdant également ainsi une confiance en eux pour apprendre. Certains n’ont pas
intégré la limite et la règle comme structurante de la vie sociale, et cela gêne cette
démarche d’introspection. Nombreux encore sont ceux qui n’ont pas accès à un désir
profond pour donner du sens à leurs apprentissages, leurs choix de vie et leur
orientation.
Or aujourd’hui, bon nombre de nos contemporains trouvent des réponses à ces
questions dans des pratiques spirituelles ou humanistes : la méditation Zen, la
méditation en pleine conscience, la pratique du Yoga… Des études prouvent les bienfaits
de ces approches sur l’état mental, psychique et également physique des personnes qui
les pratiquent. Mais quelle est la place de l’intériorité au sens chrétien du terme ? Y a-t-il
de fait un sens chrétien de l’intériorité ? Qu’apporterait-il de plus ou de différent par
rapport à toutes ces approches ?
Il semble que l’intériorité soit définie dans toutes ces pratiques actuelles par le
résultat, les bénéfices que le corps et l’âme peuvent en retirer : bien-être, calme
intérieur, ressourcement, accueil inconditionnel des événements et des personnes. Et
cela est bon ! Mais des pères de l’Église et des penseurs chrétiens apportent une vision
supplémentaire. St Augustin, entre autres, parle de l’intériorité de la personne humaine
comme un espace sacré où se manifeste la mémoire, la connaissance et la volonté, et
qui constitue le chemin privilégié pour se rapprocher de Dieu. Ce serait donc le lieu de
la Rencontre. L’intériorité est donc alors considérée comme un espace à habiter plus
que comme un bénéfice à recueillir.
Et quel est le rôle de nos établissements catholiques dans cette quête ? Ont-ils
une place à prendre ? Comment amener les jeunes mais aussi les membres de nos
communautés éducatives à entrer en intériorité ? A y découvrir la richesse de la
Présence divine ? A y puiser la force et la lumière nécessaire pour vivre, grandir et être
au monde ? Les statuts de l’enseignement catholique nous éclairent sur le rôle de cette
institution. Ils nous donnent le cadre et la visée. Dans l’article 6, on peut lire : « L’école
est un lieu privilégié d’éducation au service de la formation intégrale de la personne
Humaine lorsqu’elle forme des personnalités autonomes et responsables, capables de
choix libres et conformes à la conscience ». Le lien est fait avec la conscience, monde
intérieur où notre pensée vit, agit, et choisit. Ainsi, l’école est bien ce lieu d’éducation à
l’intériorité, dans son rapport à la conscience et aux choix quotidiens. De plus, dans
l’article 24 des mêmes Statuts, il est écrit : « la recherche de la vérité […] est ordonnée à
l’homme, considéré dans son unité et sa totalité, […] corps et âme, cœur et conscience,
pensée et volonté ». Cette recherche de la Vérité est ainsi liée à cette unité de toutes les
dimensions de l’Homme.
N’est-ce pas en lui et en Lui qu’il pourra trouver cette Vérité et la Paix du cœur ?

Olivier Lebouc

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posture et des outils pour la vivre dans nos établissements et amener nos jeunes à faire
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