« Il me fit mettre à genoux… » : la conversion de Charles de Foucauld

C’est officiel, Charles de Foucauld sera canonisé le 15 mai 2022. Voici le récit de sa conversion foudroyante au cours d’une confession, qui a marqué le début de son chemin de sainteté. Extrait du magazine Il est vivant ! n°257.

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Orphelin très jeune, Charles de Foucauld est élevé par son grand-père maternel. À l’adolescence, il perd la foi. Après une jeunesse et un début de vie adulte tourmentés, fin octobre 1886, il se convertit dans le confessionnal de l’abbé Huvelin, curé de Saint-Augustin (Paris VIIIe). Récit.

Vignette Charles de Foucauld CCommons

« Pendant que j’étais à Paris, faisant imprimer mon voyage au Maroc, je me suis trouvé avec des personnes très intelligentes, très vertueuses et très chrétiennes ; je me suis dit – pardonnez mes expressions, je répète tout haut mes pensées – que “peut-être cette religion n’était pas absurde.”

En même temps, une grâce intérieure extrêmement forte me poussait : je me mis à aller à l’église, sans croire, ne me trouvant bien que là et y passant de longues heures à répéter cette étrange prière : “Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse !”

L’idée me vint qu’il fallait me renseigner sur cette religion où peut-être se trouvait cette vérité dont je désespérais, et je me dis que le mieux était de prendre des leçons de religion catholique, comme j’avais pris des leçons d’arabe; comme j’avais cherché un bon thaleb pour m’enseigner l’arabe, je cherchai un prêtre instruit pour me donner des renseignements sur la religion catholique.

On me parla d’un prêtre très distingué, ancien élève de l’École normale ; je le trouvai à son confessionnal et lui dis que je ne venais pas me confesser car je n’avais pas la foi, mais que je désirais avoir quelques renseignements sur la religion catholique.

Le Bon Dieu qui avait commencé si puissamment l’œuvre de ma conversion, par cette grâce intérieure si forte qui me poussait presque irrésistiblement à l’église, l’acheva ; le prêtre, inconnu pour moi, à qui il m’avait adressé, qui joignait à une grande instruction une vertu et une bonté plus grandes encore, devint mon confesseur et n’a pas cessé d’être, depuis les quinze ans qui se sont écoulés depuis ce temps, mon meilleur ami.

Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour lui : ma vocation religieuse date de la même heure que ma foi : Dieu est si grand ! Il y a une telle différence entre Dieu et tout ce qui n’est pas lui. »

LETTRE DU 14 AOÛT 1901 À HENRY DE CASTRIES

Une magnifique action de grâces suivit cette conversion

« Vous, mon Jésus, mon Sauveur, vous faisiez tout au dedans comme au dehors! Vous m’aviez attiré à la vertu par la beauté d’une âme dont la vertu m’avait paru si belle qu’elle avait irrévocablement ravi mon cœur. Vous m’attirâtes à la vérité par la beauté de cette même âme. Vous me fîtes alors quatre grâces.

La première fut de m’inspirer cette pensée : puisque cette âme est si intelligente, la religion qu’elle croit si fermement ne saurait être une folie comme je le pense.

La deuxième fut de m’inspirer cette autre pensée : puisque la religion n’est pas une folie, peut-être la vérité, qui n’est sur la terre dans aucune autre, ni dans aucun système philosophique, est-elle là ?

La troisième fut de me dire : “Étudions donc cette religion : prenons un professeur de religion catholique, un prêtre instruit, et voyons ce qu’il en est, et s’il faut croire ce qu’elle dit. »

La quatrième fut la grâce incomparable de m’adresser, pour avoir ces leçons de religion, à M. Huvelin. En me faisant entrer dans son confessionnal, un des derniers jours d’octobre, entre le 27 et le 30, je pense, vous m’avez donné tous les biens, mon Dieu : s’il y a de la joie dans le ciel à la vue d’un pécheur se convertissant, il y en a eu quand je suis entré dans le confessionnal ! Quel jour béni, quel jour de bénédiction !

Vous m’avez mis sous les ailes de ce saint, et j’y suis resté. Vous m’avez porté par ses mains et ce n’a été que grâces sur grâces. Je demandais des leçons de religion : il me fit mettre à genoux et me fit me confesser, et m’envoya communier séance tenante. »

MÉDITATION (8 NOVEMBRE 1897)

La prière de Charles de Foucauld en musique

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