" Le coin des couples " #5

Bourvil chantait à propos de la tendresse : « Quelle douce faiblesse, quel joli sentiment, qui nous vient en naissant… » Oui, le besoin de tendresse est universel, chaque être a besoin de se sentir aimable et aimé pour devenir pleinement ce qu’il porte en lui d’unique, de précieux pour le monde. La tendresse d’un regard, d’un sourire, d’une caresse, d’un baiser, d’un silence, ou d’une toute petite attention est un véritable antidote à l’usure du temps.
Pourtant, il arrive d’entendre, derrière les reproches et les amertumes, des couples pleurer cette tendresse inexistante ou révolue entre eux… Oui, l’absence de tendresse fait des conjoints des mendiants d’amour et le lit, malheureusement, d’incompréhensions, de mésententes et d’infidélités… Combien d’adultes sont écorchés vifs parce qu’ils n’ont pas reçu de tendresse enfants, et sont pétrifiés devant les manifestations de celles-ci, ne savent ni la donner, ni la recevoir et qu’en faire…
Bonne et consolante nouvelle : la tendresse s’apprend à tout âge ! Ce n’est pas parce que je n’ai pas reçu de la tendresse enfant, que je ne peux pas, adulte, décider d’oser le langage de la tendresse envers l’être aimé. Peut-être en commençant par prendre conscience de mes manques, puis, dans un second temps, en osant le reconnaitre devant mon conjoint : « Comment pourrais-je parler un langage que je n’ai pas appris ? Pourrais-tu m’apprendre à recevoir les gestes tendres que tu as envers moi ? »
La tendresse est l’expression d’un don par des attentions multiples, variées et uniques. Par ce don, je montre à celui que j’aime, mon attachement, mon émerveillement, ma vulnérabilité, le bienfait de sa présence dans ma vie. Ce passage reflète l’amour sans fin et la tendresse indéfectible de Dieu pour chacun de nous, un amour qui nous inspire à répandre cette même tendresse dans nos relations humaines.
C’est, en effet, une mise à nue du cœur : elle fait tomber l’armure, elle révèle la vérité du cœur, elle reconnecte les cœurs déconnectés, elle balaie les difficultés, elle ajuste le désir des corps, elle est un remède au vieillissement par son adoucissante fraîcheur c’est un cadeau pour qui sait la recueillir.
Oser recevoir des manifestations de tendresse c’est se laisser approcher : et si nous nous prenions dans les bras à notre retour à la maison le soir ? C’est aussi se laisser aimer dans sa fragilité et ses pauvretés, ses échecs, sans masque, sans triche, sans fard. A travers une main sur l’épaule, une caresse, un regard qui ne juge pas…
Vous l’avez compris, la tendresse sécurise : un baiser, un mot tendre, un cadeau viennent nourrir, renforcer et affiner le lien d’amour au quotidien. Tel un pont, elle permet petit à petit la rencontre en profondeur, en vérité de deux cœurs, de deux intelligences, de deux corps. Cette communion rayonne bien au-delà du couple, elle est un baume pour le monde entier !
Alors, oui, Bourvil avait raison lorsqu’il chantait « sans la tendresse, l’amour ne serait rien… » et qu’il invoquait le Très-Haut : « dans votre immense sagesse, immense ferveur, faites donc pleuvoir sans cesse au fond de nos cœurs des torrents de tendresse pour que règne l’amour jusqu’à la fin des jours. »
Pour méditer
“Je vous ai aimés d’un amour éternel ; c’est pourquoi je vous conserve ma bonté.”
(Jérémie 31 :3)
Questions pour nourrir un temps en couple
– Ai-je reçu, ou non, enfant, des manifestations de tendresse ? Quelles en sont les conséquences dans ma vie affective d’adulte ?
– Comment je manifeste ma tendresse pour mon-ma conjoint(e) ? À quelle fréquence ? quotidiennement, souvent, de temps à autre, rarement, …
– Quelles sont les manifestations de tendresse de mon-ma conjoint(e) qui me touchent ?
– Faites-mémoire d’un moment de tendresse qui vous a fait du bien et a renforcé votre lien.
Nous vous invitons à choisir un petit pas pour faire grandir la tendresse dans votre couple.