Disponible dès le début du mois de janvier 2026, le prochain numéro d’Il est vivant ! explore différentes formes d’engagement.
Mais avant tout, il invite à s’interroger sur l’appel unique que le Seigneur adresse à chacun, et sur la manière dont chacun est appelé à y répondre. Car au cœur de toute mission, il n’y a qu’une seule direction, la sainteté, et un seul moteur, la charité.
Découvrez en avant-première un article d’Angelica Raboelina : elle interroge les désirs profonds qui habitent nos cœurs et cherche comment écouter cette soif intérieure pour y répondre librement.
Une pépite qui donne envie de découvrir le reste du numéro !
Quand la soif devient appel
Par Angelica Raboelina
Diplômée en politique internationale, Angelica Raobelina œuvre dans l’accompagnement des personnes et des communautés au travers d’engagements profonds, porteurs de sens et tournés vers le service des autres et de la mission.
L’autre jour, en cherchant une nouvelle salle de sport, je suis tombée sur une formule « accès illimité et sans engagement ». Elle était plus chère, mais la promesse de ne jamais être liée me semblait presque plus précieuse que le service lui-même. J’ai alors réalisé que j’étais prête à payer davantage pour conserver la possibilité de partir dès que la motivation diminuerait. Cette petite expérience m’a interpellée : est-ce que je veux simplement m’inscrire dans une salle, ou est-ce que je veux réellement pratiquer une activité régulière, même dans les moments où cela me coûterait ?
Cette question, apparemment banale, dit quelque chose de notre époque. Nous souhaitons vivre des choses profondes, mais nous cherchons à les vivre sans engagement réel. Je le constate notamment dans les échanges autour du célibat non choisi. Les situations sont diverses et parler de ces sujets requiert une délicatesse infinie, tant chaque histoire est personnelle. Mais j’y observe un écart entre le désir le plus intime et la réalité présente. Plus cet écart se creuse et s’étend dans le temps, plus il peut devenir douloureux.
Cet écart révèle un appel intérieur : celui d’engager notre liberté au service de ce que nous désirons vraiment.
La liberté véritable
La liberté chrétienne n’est pas d’abord la possibilité de faire ce que l’on veut. Ce n’est pas la « liberté de », qui renvoie à l’absence de contrainte. La véritable liberté est la « liberté pour » : pour aimer, pour se donner, pour accomplir le bien. C’est à celle-ci que nous sommes appelés. S’engager n’est pas renoncer à sa liberté ; c’en est l’expression la plus profonde.
Tout acte vraiment libre comporte quatre étapes : une direction claire, un discernement des moyens pour atteindre l’objectif, une mise en œuvre persévérante et, enfin, l’accueil des fruits de l’acte posé. Or, c’est souvent dans cette troisième étape — celle de la persévérance — que nous flanchons, car elle demande justement de la constance. C’est alors qu’il nous faut nous rappeler que la grâce soutient notre effort, pour peu que nous la demandions. Comme le dit sainte Thérèse : « Le bon Dieu ne refuse jamais cette première grâce de persévérance dans le bien à ceux qui font le premier pas vers lui. »
Écouter notre soif et chercher comment y répondre
Beaucoup d’obstacles peuvent freiner l’engagement. Je pense, par exemple, à ceux qui envisagent une mission, en France ou à l’étranger. Face au contexte socio-économique et à la crainte de ce qu’ils retrouveraient à leur retour, certains renoncent — parfois temporairement — à ce désir profond de partir. D’autres, célibataires, redoutent qu’un engagement d’un ou deux ans les éloigne de la rencontre qu’ils espèrent. Ces peurs sont légitimes. Il ne s’agit évidemment pas de prendre des décisions irréfléchies ou coupées du réel. L’enjeu est plutôt de comprendre comment répondre, dès aujourd’hui, à cet appel, à ce grand désir qui habite mon cœur.
Nous avons tous nos « coupe-faim », ces compensations rapides qui nous empêchent de reconnaître nos grands désirs. La tristesse douce d’un dimanche soir après un week-end heureux en est un exemple : nous sentons que c’était beau, mais que c’est malheureusement déjà fini. Cette faim qui nous tenaille nous dit quelque chose de ce qui nous rend profondément heureux et donc, ce à quoi nous sommes appelés. Deux réactions sont alors possibles : étouffer cette soif dans des loisirs immédiats, ou l’écouter et chercher comment y répondre de manière féconde dès aujourd’hui.
Avancer !
Adrien Candiard écrit :« Nous n’avons pas de meilleur indicateur de la volonté de Dieu que l’écoute attentive du vrai désir qu’il a mis en nous, et que personne ne connaît sinon nous-mêmes. »[1]. Ce discernement commence par une prière simple : « Seigneur, montre-moi ce que tu as déposé dans mon cœur, ce à quoi tu m’appelles, pour ta plus grande gloire et ma joie profonde. Montre-moi ces grands désirs qui habitent mon cœur, et rends-le attentif aux cris du monde, aux frères et sœurs qui m’entourent. »
Ce discernement se vit dans l’aujourd’hui car c’est ici et maintenant que le Seigneur attend chacun de nous. Il est bon de se faire accompagner pour les grands discernements qui jalonnent nos vies, et de ne pas rester seul. Comme il est bon également d’avancer, même si l’on n’a pas toutes les réponses entre les mains.
« Avance sur ta route car elle n’existe que par ta marche. » nous rappelle saint Augustin. Cette route n’est pas statique ou prédéterminée, c’est une réalité qui se construit par l’action de ma volonté et la grâce divine. Cette route c’est le Christ puisqu’il est lui-même le Chemin, la Vérité et la Vie.
[1] Adrien Candiard, Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu, Paris, Éditions du Cerf, 2017, p. X
Ce numéro explore différentes formes d’engagement. Mais avant tout, il invite à s’interroger sur l’appel unique que le Seigneur adresse à chacun, et sur la manière dont chacun est appelé à y répondre. Car au cœur de toute mission, il n’y a qu’une seule direction, la sainteté, et un seul moteur, la charité.
Pour recevoir le prochain numéro d’Il est vivant ! il faut s’abonner :
– avant le 18 janvier par courrier à l’adresse suivante : Il est vivant ! 89, boulevard Auguste Blanqui, boîte 76, 75013 Paris.
– ou à la boutique en ligne avant le 23 janvier.
Le numéro sera également disponible en librairie début janvier.
Il est vivant ! Le magazine trimestriel qui vous accompagne au quotidien à la suite du Christ ressuscité !











