Guillemette, Jeanne et Juliette y étaient : elles témoignent !
Dimanche dernier, le pape Léon XIV a célébré sur la place Saint-Pierre à Rome la canonisation de deux jeunes garçons italiens : Pier Giorgio Frassati (1901-1925), figure de courage et de charité, et Carlo Acutis (1991-2006), pionnier de l’évangélisation sur internet. 70 mille pèlerins se sont rassemblés pour l’occasion. Parmi eux, Guillemette, sa filleule Jeanne, et Juliette. Elles témoignent.


Sur un coup de folie, moins de deux semaines avant la canonisation, Guillemette a proposé à sa filleule de partir à Rome. Un moment fort, unique qu’elle nous raconte avec simplicité.
Il y a presque deux semaines, lors d’un repas dominical, nous parlons des prochaines canonisations… Jeanne, ma nièce et filleule de 16 ans dit au détour de la conversation : « j’aurai bien aimé aller à Rome pour les canonisations »… ce à quoi j’ai répondu « moi aussi ! », sans vraiment imaginer que cela puisse se faire. Mais je me suis sentie poussée à regarder les billets d’avion.
Nous nous sommes rapidement dit que si nous devions y aller, Pier Giorgo et Carlo nous aideraient. Nous étions dans une grande confiance, si ça se fait c’est super, si non, c’est que ce n’est pas le plan de Dieu et pas de regret !
En trois jours nous voilà avec nos billets et sacs de couchage, encore un peu dans le flou sur le logement.
Nous sommes arrivées à Rome vendredi soir. Nous avons donc eu tout le samedi pour visiter, repérer les lieux, avoir la surprise de retrouver des amis…
Puis, dimanche à 6h30 nous avons quitté notre logement, direction la place Saint Pierre. En arrivant à 7h00, petit découragement devant les rues bouclées… mais tout c’est dénoué, le service de sécurité faisait son œuvre ! A 8h00, toutes les barrières de sécurité passées nous voilà ultra bien placées, assises au milieu des italiens avec leurs tee-shirts floqués Carlo Acutis ou Pier Giorgo Frassati ! Vue directe sur l’autel où le Pape est venu parler à la foule vers 9h30. Quelle joie de le voir, l’entendre !
La messe a débuté à 10h00 pétantes, dans une ferveur impressionnante vu la foule !

Deux moments forts resteront à jamais gravés :
– La promulgation des nouveaux saints. Ce petit texte de quelques phrases, en latin, qui explique qu’à partir du 7 septembre 2025, Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis sont inscrits au catalogue des saints. J’ai eu le sentiment pendant ces trois minutes que la foule retenait son souffle et que le Ciel s’ouvrait… puis explosion de JOIE !
– Et juste après, sur le grand écran, voir la maman de Carlo, en larmes… Elle a offert son fils au monde, à Dieu. Mon cœur de maman était retourné !
Je retiens deux paroles de ces nouveaux saints, que le Pape a repris dans son homélie.
– D’abord celle de Carlo : « Devant le soleil on bronze, devant l’eucharistie on devient saint ! »
– Celle de Pier Giorgo : « Si tu places Dieu au centre de chacune de tes actions, alors tu iras jusqu’au bout. »
Merci Pier Giorgio et Carlo de nous rappeler de remette l’Eucharistie et l’Adoration au cœur de notre vie !
Quelle joie de partager ce moment avec Jeanne ! Quelle fête ! 16 ans, c’est à peine plus âgé que Carlo ! Cela m’a ouvert les yeux sur la nouvelle génération !
Après ces canonisations, je me dis que ces deux saints, présentés particulièrement pour la jeunesse, sont aussi pour nous, plus âgés… pour nous rappeler de ne pas perdre de temps et d’avoir toujours comme objectif le Ciel ! Ils auront toujours 15 et 24 ans ! Quelle joie de nous appuyer sur ces figures « modernes ».
Pour Jeanne, 16 ans et demi, ce temps fort a été l’occasion de se laisser interpeller par le pape.
« J’ai été vraiment surprise et touchée de recevoir cette invitation de ma marraine, c’était le moment idéal à partager avec elle. Carlo Acutis m’inspire beaucoup, parce qu’il est de notre génération et a vécu des choses assez proches de ce que je traverse aujourd’hui en tant qu’adolescente. Ce week-end m’a marquée, surtout en voyant autant de monde réuni pour la canonisation de deux saints qui ont mené une vie simple et vraie. J’ai aussi été très émue de voir les parents de Carlo présents pour la canonisation de leur fils. C’était un moment unique ! Enfin, voici une petite phrase que j’ai retenu de l’homélie du pape Léon XIV : « [Jésus] nous appelle, en effet, à nous lancer sans hésitation dans l’aventure qu’il nous propose, avec l’intelligence et la force qui viennent de son Esprit et que nous pouvons accueillir dans la mesure où nous nous dépouillons de nous-mêmes, des choses et des idées auxquelles nous sommes attachés, pour nous mettre à l’écoute de sa parole. »
Cela veut dire que si on laisse un peu nos affaires et nos idées de côté, on peut mieux écouter Dieu et marcher avec la force qu’il nous donne. »

De son côté, Juliette, la vingtaine, est allée à Rome avec des amis, curieuse de découvrir la vie de Pier Giorgio Frassati, « un nouveau copain au Ciel ! »
« J’ai eu la grande joie de me rendre à la canonisation de Pier Giorgio Frassati et Carlo Acutis le week-end dernier, au terme d’une semaine de visites, d’apéros et de balades dans la magnifique ville de Rome.
Je connaissais assez bien la vie de Carlo, mais plutôt peu celle de Pier Giorgio. J’avais eu l’occasion de vénérer son bâton de marche aux JMJ de 2023 et cela m’avait beaucoup touchée. J’arrivais donc à Rome avec de la curiosité pour la vie de cet homme et la certitude qu’aller à sa canonisation ne pouvait pas en faire autre chose qu’un nouveau copain au Ciel. Une de nos amies est arrivée avec sa biographie, qu’on s’est amusés à feuilleter et dont on a beaucoup discuté. Ce qui nous a marqués, c’est à quel point Pier Giorgio était normal tout en étant saint. Il voulait choisir Dieu en toutes circonstances tout en ayant des faiblesses. Il lui est arrivé d’écrire à ses amis qu’il n’arrivait à suivre aucune des grandes résolutions qu’il prenait avec eux par exemple. Il a eu une histoire d’amour bancale… Et Pier Giorgio est pourtant extrêmement édifiant dans sa manière de vivre tout ce qui lui arrive avec foi et amour.
La messe de canonisation a été très belle et riche en grâces. Quand je trouvais difficile de prier au milieu de la foule dissipée, je pouvais regarder l’immense portrait de Pier Giorgio suspendu sous une des fenêtres du Vatican. Son regard droit m’a vraiment aidée à rester recueillie.
J’ai aussi été marquée par la magnifique célébration des hommes qui aiment Dieu que propose l’Eglise. Une messe est dite avec une foule immense sur la place Saint-Pierre car deux hommes tout simples ont aimé le Christ et l’ont mis au cœur de leur vie. Ce branle-bas-de-combat énorme “juste” pour ces garçons qui ont vécu 15 et 24 ans sur cette terre, ce qui n’est pas grand-chose à l’échelle de l’histoire de l’humanité, est impressionnant. En fait, cela m’a montré que la certitude qu’ils ont gagné la vie éternelle et qu’ils seront pour nous des soutiens vaut bien au moins toute cette réjouissance. »