[Rétro 2014] Appelés en mission en cité

Cyril et DaphnéeEn août 2013, la famille Folliot s’est engagée dans la mission du Rocher à Bondy (93). Mariés depuis seize ans, parents de six enfants, Cyril a quitté sa fonction au ministère des Finances, Daphné son emploi de pharmacienne exercé en clinique. Voici donc deux ans qu’ils sont partis en Seine-Saint-Denis pour l’aventure de la mission en cité. Interview.

Qu’est-ce qui vous a conduits au Rocher, à Bondy ?

À l’origine, il y a un appel reçu en famille, un appel à vivre notre foi d’une façon différente. La rencontre avec la Communauté de l’Emmanuel a été déterminante dans notre cheminement. Lors d’une session à Paray-le-Monial, nous avons découvert l’association du Rocher, son histoire, son action. Ce premier contact, il y a trois ans, et d’autres rencontres, l’été suivant, ont façonné notre réflexion. Ceci conjugué à notre appel de plus en plus fort, à notre désir de vivre la mission en famille, au besoin de l’association, nous a poussés à répondre oui à cette mission singulière qui nous dépasse. Avec nos enfants, partie prenante dans l’aventure, nous tâchons de relever le défi de l’espérance en aimant et en servant les personnes que nous rencontrons. C’est parce que nous avons beaucoup reçu que nous pouvons nous tourner vers nos frères dans le besoin.

N’avez-vous eu aucune crainte ? Que vous apporte votre mission ? Missioncite

Au moment de notre départ en mission, Mgr Michel Santier, évêque de Créteil, nous a invités à rejeter toutes formes de peur vis-à-vis de cette nouvelle vie qui nous attendait… Il n’était pas si aisé d’arriver à Bondy, après plus de quinze ans de vie passée au Mans dans un univers plutôt “protégé”, de ne compter que sur un salaire (associatif) pour subvenir à l’entretien d’une famille de huit personnes. Nos inquiétudes concernaient surtout nos enfants habitués à un environnement très différent. Mais nos peurs ont vite disparu et nous pouvons témoigner comment nous vivons heureux. Quelle transformation dans nos cœurs depuis notre arrivée ! On pourrait dessiner de jolies courbes de croissance ou décroissance selon qu’il s’agit de la taille de nos enfants, de notre humilité ou de nos certitudes. Nous trouvons confirmation de l’œuvre de Dieu qu’est le Rocher quand le pape François nous dit : « Le Christ nous exhorte à aller à la rencontre de notre peuple, de chaque personne, famille, communauté mais également de ces cités dites “invisibles” qui coexistent dans les grandes villes ».

Que peut apporter aux jeunes cette expérience de vie et de mission dans les quartiers sensibles ?

Je peux en parler, par exemple, à partir de l’expérience de Jonathan, séminariste. Pendant son année de propédeutique, il a rejoint l’équipe à Bondy en janvier 2014 pour vivre un “stage” au cœur de la cité et de la mission. Comme les personnes engagées au Rocher, il a habité sur place. Cette particularité du “vivre avec”, a-t-il témoigné, a été une “incarnation” de la mission et une façon très claire de répondre l’appel du Pape à aller aux périphéries. Jonathan a participé à toutes les activités proposées auprès des enfants et des adultes, visites aux familles, cafés de rue… Dans l’Évangile de saint Jean, Jésus dit : « Moi, je suis le bon pasteur ; je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père ; et je donne ma vie pour mes brebis ». Habiter en cité, vivre la mission du Rocher dans cette dimension de la “rencontre” est une façon d’expérimenter cet Évangile. La présence de Jonathan a été très appréciée dans sa dimension spirituelle, fraternelle et tout simplement humaine. Les enfants ont particulièrement aimé ses histoires de berger… car, avant d’entrer au séminaire, Jonathan était berger dans la montagne !

Pour en savoir plus sur Le Rocher : assolerocher.org

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