Que nous dit l’église sur notre sexualité de couple et sur les méthodes naturelles ?

Un jeune fiancé nous confiait récemment qu’il ne voyait pas très bien comment la vie de couple pouvait être un lieu de sainteté, notamment dans le domaine de la sexualité.
Effectivement, lorsqu’on pense à la sexualité, la sainteté n’est probablement pas la première association qui nous vient à l’esprit !

"L'amour fécond arrive à être le symbole des réalités intimes de Dieu."

Mais nous pouvons comprendre que, comme êtres sexués, et quel que soit notre état de vie, la sexualité constitue une composante essentielle de notre vie. Le Créateur a confié ce don de la sexualité à l’Homme (car c’est un don !), et ce que nous en faisons relève de notre responsabilité. Que faisons-nous de cet élan vital qui habite nos êtres et que nous essayons de gouverner ?

L’Eglise (au travers notamment des enseignements de Jean-Paul II sur la Théologie du corps) nous fait découvrir la dimension profonde de la sexualité. Elle nous dévoile, entre-autre, comment la vie de couple est un chemin de sainteté, notamment à travers l’expression de sa sexualité.  Elle élargit notre regard et lève le voile sur le plan originel de Dieu sur l’homme et la femme, pour ainsi permettre à l’Homme blessé d’aujourd’hui de découvrir au fond de son cœur ce à quoi le Créateur l’appelle : le corps humain est capable de rendre visible dans le monde la tendresse de son Créateur invisible.

« Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »

Comme le dit Vatican II : « L’homme, seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même, ne peut pleinement se trouver que par le don désintéressé de lui-même ».

Ainsi, lorsque le Seigneur veut lui assortir « une aide qui lui correspondra », il lui donne quelqu’un à aimer. A aimer de tout son être. Lorsque l’homme se réveille et découvre la femme, tous deux sont nus. Dans leur nudité, ils ont découvert « la capacité de leur corps à exprimer l’amour » c’est-à-dire un corps fait pour le don. 

Créés comme homme et femme à l’image de Dieu, avec deux corps différents et néanmoins complémentaires, les époux sont appelés à vivre une communion profonde à l’image de la communion d’amour qui se vit au sein même de notre Dieu trinitaire. “L’homme est devenu image et ressemblance de Dieu non seulement par sa propre humanité mais aussi par la communion des personnes, que l’homme et la femme forment dès le début.” (Jean-Paul II, catéchèse 14.11.1979, 3)

Le couple a ainsi la mission surprenante d’être dans le monde le signe visible de l’amour divin et de révéler par lui, l’existence de Dieu qui est Amour.

Or, le Christ nous dit et nous montre, qu’« il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime… » Jn 15, 13. Le vrai amour est donc un amour de don !

« Alors leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils se rendirent compte qu’ils étaient nus. (…) j’ai pris peur parce que je suis nu, et je me suis caché ».

L’union des corps est une merveille sacrée offerte aux époux. Merveille également blessée et attaquée en première ligne par le péché, d’autant plus vivement qu’elle est le siège de l’amour et de la transmission de la vie. Lorsque l’Homme et la Femme se coupent de l’amour de Dieu (péché originel), le désir sexuel s’inverse : de don de soi, il peut devenir recherche de soi. Ils cherchent alors à se couvrir pour se protéger du regard de l’autre qui peut être une menace… car consciemment ou non, on peut utiliser l’autre pour son propre plaisir.

C’est pour cela que notre sexualité a de l’importance : elle peut nous éloigner ou au contraire nous rapprocher de ce don pour lequel nous sommes faits, et qui nous conduit au bonheur !

« L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. »

Et c’est là que réside la bonne nouvelle ! Si le Christ nous ramène à ce bonheur originel, c’est parce que l’écho de l’origine est toujours en nous. Nos cœurs, même blessés, sont orienté vers ce don auquel nous sommes appelés. C’est en vivant unis au Christ que nous pouvons nous aimer l’un l’autre comme nous y avons été appelés au commencement. L’homme et la femme, dans le mariage, sont appelés à apprendre à maîtriser leur corps pour vivre leur sexualité dans un véritable don-de-soi mutuel. Ils se sanctifient l’un l’autre à travers ce don réciproque, car nos cœurs sont faits pour cette communion qui conduit au bonheur !

Vous l’aurez compris, la façon dont nous vivons notre sexualité est donc tout à fait centrale dans notre chemin de conversion personnelle. « Alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres » nous dit St Jean (8, 32). C’est cette vérité du don de soi, vérité de se révéler entièrement l’un à l’autre, que nous sommes appelés à vivre pour cheminer vers le Seigneur, et être pleinement libres !

« L’amour fait qu’on attend l’autre et qu’on exerce cette patience propre à l’artisan héritier de Dieu. »

La sainteté nous entraîne à devenir toujours plus nous-mêmes en accomplissant la volonté de Dieu. Un des domaines où il n’est pas facile d’accueillir cette volonté de Dieu c’est dans celui de l’accueil de la vie. Notre sexualité est féconde, don l’un pour l’autre et ouverte à la vie. Chaque couple étant appelé à être pleinement responsable et libre, se pose donc la question concrète de la régulation des naissances.

Comment accueillir la volonté de Dieu sur cette planification ?
La planification familiale que l’Eglise nous encourage à vivre, voir AL 222 en bas de page, s’inscrit dans ce respect complet du corps de l’autre tel que le Créateur l’a voulu. Elle nous invite à recevoir l’autre comme un don et à nous donner à lui/elle en respectant le cycle naturel de la femme qui alterne des périodes fertiles et infertiles. Vivre notre paternité et notre maternité responsables à travers elle, nous éduque concrètement à la conversion sur le chemin de sainteté de notre vie sexuelle en couple.

La Planification Familiale Naturelle ne modifie en rien notre corps et est au service de la communion conjugale. La choisir, c’est choisir une vie éclairée par le désir de nous donner l’un à l’autre dans toutes les dimensions de notre personne : le corps et la fertilité, le psychisme et l’affectivité, l’intelligence et la volonté, ainsi que la relation à Dieu, de manière totale, au service de l’amour.

Ce beau projet de Dieu sur les couples est rendu plus difficile par la blessure du péché originel, nos faiblesses et nos pauvretés. Mais quelle que soit notre situation, un chemin de progression est toujours possible en accueillant la grâce de Dieu là où nous en sommes, avec notre bonne volonté, en nous appuyant sur tous les repères qu’apporte en elle-même la méthode et sur un accompagnement expérimenté et fraternel.

A la fois exigeante et gratifiante, la régulation naturelle des naissances est à l’image de notre conquête de la sainteté ! « Chaque mariage est une histoire de salut… » AL 221


Ils témoignent sur la joie de vivre les méthodes naturelles.

Afin d’accompagner chaque couple sur ce chemin des méthodes naturelles, une liste des moniteurs formés par la Communauté de l’Emmanuel est désormais disponible sur le site internet.

Parce que chaque couple est unique, l’apprentissage de la Planification Familiale Naturelle demande un suivi personnalisé par un couple moniteur en Planification Familiale Naturelle. Une liste de moniteurs Amour et Vérité est disponible sur la page Fertilité-Fécondité du site Amour et Vérité

Amoris Laetitia n° 222 :

L’accompagnement doit encourager les époux à être généreux dans la communication de la vie : « Conformément au caractère personnel et humainement complet de l’amour conjugal, la bonne voie pour la planification familiale est celle d’un dialogue consensuel entre les époux, du respect des rythmes et de la considération de la dignité du partenaire. En ce sens, l’Encyclique Humanae vitae (cf. nn. 10-14) et l’Exhortation Apostolique Familiaris consortio (cf. nn. 14 ; 28-35) doivent être redécouvertes afin de [combattre] une mentalité souvent hostile à la vie. […]. Le choix responsable de devenir parents présuppose la formation de la conscience, qui est ‘‘le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre’’ (Gaudium et spes, n. 16). Plus les époux cherchent à écouter Dieu et ses commandements dans leur conscience (cf. Rm 2,15) et se font accompagner spirituellement, plus leur décision sera intimement libre vis-à-vis d’un choix subjectif et de l’alignement sur les comportements de leur environnement ».[248] Ce que le Concile Vatican II a exprimé avec clarté est encore valable : « D’un commun accord et d’un commun effort, [les époux] se formeront un jugement droit : ils prendront en considération à la fois et leur bien et celui des enfants déjà nés ou à naître ; ils discerneront les conditions aussi bien matérielles que spirituelles de leur époque et de leur situation ; ils tiendront compte enfin du bien de la communauté familiale, des besoins de la société temporelle et de l’Église elle-même. Ce jugement, ce sont en dernier ressort les époux eux-mêmes qui doivent l’arrêter devant Dieu ».[249] D’autre part, « le recours aux méthodes fondées sur les ‘‘rythmes naturels de fécondité’’ (Humanae vitae, n. 11) devra être encouragé. On mettra en lumière que ‘‘ces méthodes respectent le corps des époux, encouragent la tendresse entre eux et favorisent l’éducation d’une liberté authentique’’ (Catéchisme de l’Église catholique, n. 2370). Il faut toujours mettre en évidence le fait que les enfants sont un don merveilleux de Dieu, une joie pour les parents et pour l’Église. À travers eux, le Seigneur renouvelle le monde ». [250]

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