Prières de guérison : « J’encourage curés et fidèles de Paris à développer ces célébrations »

Face à la détresse et la souffrance existentielle qu’il  a rencontré au cœur de ses différents ministères, Monseigneur Michel Aupetit choisit aujourd’hui d’encourager les prières de guérison et de délivrance. Une initiative inédite de la part d’un archevêque, sur laquelle il a accepté d’échanger avec Il est Vivant !

Il est Vivant !  : Pourquoi cette initiative inédite de la part d’un archevêque ?

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Mgr Michel Aupetit : Je porte simplement le souci de répondre au mieux à l’appel du Christ à ses apôtres : « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10, 8). Dans les trois missions de l’évêque, il y a le gouvernement, l’enseignement et la sanctification du peuple de Dieu. La cathédrale est le signe de l’autorité de l’évêque qui consiste à sanctifier le peuple par l’écoute de la Parole et le don des sacrements. L’École cathédrale est consacrée à la formation des chrétiens à l’intelligence de la foi. Mais il y avait aussi l’Hôtel-Dieu, dédié au soin des malades, des pauvres, des désespérés, là où s’exerce concrètement la charité, la sainteté « en actes ». C’est simplement cette charité que j’ai voulu vivre avec les communautés et paroisses du diocèse habituées à ce type de prière de délivrance.

Il est Vivant !  : Pourquoi y a-t-il aujourd’hui un tel besoin de guérison et de délivrance ?

Mgr Michel Aupetit : Quand j’étais évêque de Nanterre, et c’est vrai aussi à Paris, je passais un temps considérable à la sortie des messes à bénir les personnes qui me confiaient leurs souffrances, leurs détresses. La foi simple et confiante des chrétiens me touche profondément. Audelà des douleurs liées à la maladie, au deuil, à la pauvreté matérielle, au délitement des familles, il y a une souffrance existentielle profonde. Nous avons chassé Dieu de notre monde et nous gisons au pouvoir de la mort, du non-sens, du désespoir. Devant cette vacuité spirituelle et cette adoration de l’Argent et du bien-être matériel érigé en idole suprême du bonheur, beaucoup de personnes fragiles se tournent vers la sorcellerie, l’ésotérisme et d’autres pratiques aliénantes qui sont des portes ouvertes à l’influence démoniaque. Nous avons perdu le sens ultime de notre vie, qui est de vivre en communion avec le Dieu d’amour révélé en Jésus Christ. Il nous faut proclamer avec force le nom de Jésus, source de salut, de libération et de paix.

Il est Vivant ! :  Pourquoi faire appel à cette forme de prière ? Les sacrements seraient-ils insuffisants ?

Je ne suis pas un gourou. Le Seigneur fait ce qu’il veut, selon sa pédagogie et la foi des fidèles. Il y a eu des guérisons et des délivrances.

Mgr Michel Aupetit : Le baptême est la source de toute la vie chrétienne et les sacrements font vivre le Corps entier de l’Église. Mais la stratégie du diable est précisément de nous en éloigner. La prière de délivrance permet aux hommes de retrouver le chemin de la pratique sacramentelle pour la vie de leur âme et la promesse de la résurrection de leurs corps. Les sacrements sont au cœur de ce type de célébration. À Saint-Sulpice, beaucoup de fidèles ont pu se confesser. La prière de délivrance et de guérison était intimement liée au sacrement de l’Eucharistie. C’est Jésus qui fait tout. Je n’ai pas proclamé d’homélie, je me suis mis à genoux devant le Seigneur exposé dans le Saint- Sacrement et je lui ai parlé en lui demandant de guérir le peuple qu’il m’a confié. Puis je l’ai porté aux fidèles à travers toute l’église et même sur le parvis.

Il est Vivant ! : En promettant guérison et délivrance le risque n’est-il pas grand de décevoir les personnes qui ne recevront pas ces grâces dans l’immédiat ?

Mgr Michel Aupetit : Je n’ai promis à personne une délivrance ou une guérison immédiate. Je ne suis pas un gourou… Le Seigneur fait ce qu’il veut, selon sa pédagogie et selon la foi des fidèles. Dieu est patient. Il y a eu des guérisons et des délivrances. Les fruits se manifestent déjà, nombreux. Mais l’essentiel, la guérison intérieure de la liberté, demeure invisible pour les yeux. Nous ne pouvons la mesurer.

Il est Vivant ! : Et maintenant ?

Mgr Michel Aupetit : J’encourage les curés et les fidèles de Paris à développer ces célébrations avec audace et confiance. Je crois que le message a été bien reçu.

 

Article extrait du magazine Il est vivant ! n°344.

 


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