Musulmans, Islam : comprendre le pape François !

Les propos et attitudes du pape François vis-à-vis des musulmans et de l’islam ont déconcerté, voire choqué certains catholiques. Quatre grandes questions ont agité les débats. Ilestvivant ! nous invite à revenir sereinement sur ces questions en rappelant d’abord les faits, puis en cherchant à saisir les objections faites au pape, et enfin en proposant une explication possible.

Pour avoir une vue plus large de la pensée du Pape, commencez par relire les paragraphes 250 à 254 de la Joie de l’Évangile sur le dialogue interreligieux (voir bas de page).

pope francis 1784304
20160612 0475 min
20160610 8070 min

1. Pourquoi François a-t-il ramené de Lesbos des réfugiés musulmans et aucun chrétien ?

Les faits. François a marqué les esprits en ramenant avec lui trois familles de réfugiés musulmans au retour de son voyage sur l’île de Lesbos. Le fait qu’aucune de ces familles n’était chrétienne a soulevé beaucoup d’interrogations.

Objection. Pourquoi ce geste de préférence vis-à-vis des musulmans ? C’était très blessant pour les chrétiens d’orient ! On dit que les dossiers des familles chrétiennes n’étaient pas prêts, mais le pape aurait très bien pu faire en sorte qu’elles soient malgré tout du voyage !

Décryptage. Le pape lui-même a répondu à ce sujet : « Je n’ai pas fait le choix entre chrétiens et musulmans. Ces trois familles avaient leurs papiers en règle, et on pouvait le faire. Il y avait par exemple, deux familles chrétiennes dans la première liste qui n’avaient pas les papiers en règle. Ce n’est pas un privilège. » Il est probable qu’il aurait pu “forcer” les choses pour que des chrétiens fassent partie des réfugiés accueillis au Vatican. Si le pape ne l’a pas fait, c’est que, pour lui, la religion ne constitue pas un critère différenciant pour être accueilli comme réfugié. Être chrétien n’est pas un passe-droit. Le pape rappelle ainsi que le chrétien se met au service des pauvres quelles que soient leur croyance et leur origine car « Dieu ne fait pas de différence entre les hommes » (Ac 10, 34). À l’époque du Christ, cela choquait déjà (lire la parabole du bon samaritain, les nombreuses guérisons de païens opérées par Jésus, etc.).
On peut comprendre que le geste de François ait pu blesser certains chrétiens d’orient qui payent un très lourd tribut à la guerre en Irak et en Syrie et qui, souvent, se sentent abandonnés. À d’autres moments, il a pu leur montrer sa grande sollicitude mais à cette occasion, il a laissé la Providence conduire les événements autrement. La mission du vicaire du Christ, pasteur universel, est de s’occuper des brebis qui sont dans la bergerie et aussi de celles qui sont au-dehors. Ce jour-là, l’Esprit Saint a conduit le pape à prendre soin de celles qui sont au-dehors. Ce geste très fort a touché beaucoup de musulmans qui, bien souvent, se sentent eux aussi abandonnés, même par les pays frères. Certains ont vu par ce geste en lui une vraie figure de père.

2. Pourquoi met-il en parallèle la violence catholique et la violence musulmane ?

Les faits. En juillet 2016, le pape François a affirmé : « Je n’aime pas parler de violence musulmane, car tous les jours, quand je feuillette les
journaux, je vois des violences, ici en Italie : celui qui tue sa fiancée, un autre qui tue sa belle-mère… Et il s’agit de catholiques baptisés violents ! Si je parlais de violence musulmane, je devrais également parler de violence catholique. Tous les musulmans ne sont pas violents ; tous les catholiques ne sont pas violents. »

Objection. Mettre sur le même plan les violences catholiques ou musulmanes est très choquant. Car autant les attentats au nom de l’islam sont nombreux, autant on voit aujourd’hui très peu de crimes commis par des chrétiens au nom de leur foi.

Décryptage. Le pape sait que la spirale actuelle de violences et de haines fait courir à l’humanité le risque d’un embrasement mondial. Il évoque d’ailleurs souvent une troisième guerre mondiale larvée. Il veut donc à tout prix briser ce cycle infernal de la violence en ne faisant pas le jeu des djihadistes qui recherchent justement à susciter cette confrontation. Austen Ivereigh, fondateur de Catholic Voices et spécialiste du pape François, rappelle le travail du philosophe René Girard : « Il a, plus que quiconque, compris la nature de violence, d’où elle venait, pourquoi elle est si contagieuse et à quel point elle est étroitement liée à la religion et à la culture. Il m’a appris à repérer une “impulsion sacrificielle”. Elle commence par une indignation morale, un mélange de peur et d’anxiété, et le sentiment, que, tout à coup, tu es, avec les autres, victime et souffrant, et que l’autre – tous les autres – ressemble au visage de l’ennemi. C’est ce que font les Israéliens quand le Hamas bombarde Jérusalem. C’est ce que fait le Hamas quand les Israéliens attaquent Gaza. » Face à la stratégie de Daech qui cherche la confrontation entre l’islam d’un côté et “l’occident dépravé” et le christianisme de l’autre, François veut mettre en lumière la véritable opposition : « religion et paix d’un côté, fondamentalisme violent et fausse religion de l’autre. »
Il sait que les terroristes ne constituent qu’une minorité de musulmans. Il sait aussi que ses propos seront diffusés auprès de la majorité des musulmans auxquels il veut s’adresser. « Quand le pape déclare que cette violence est “odieuse et insensée”, ou encore “absurde”, il inflige un coup considérable à l’État islamique : la principale autorité religieuse du monde refuse à Daech la légitimité d’une justification religieuse ! », souligne encore Austen Ivereigh. Ce message qui s’adresse indirectement aux musulmans non extrémistes évite donc la confrontation attendue par Daech. En outre, le pape cherche à briser le cercle de la violence en apportant une réponse spécifiquement chrétienne : « Nous n’avons aucun désir de vaincre la haine avec plus de haine, la violence avec plus de violence, la terreur avec plus de terreur. » Austen Ivereigh poursuit son analyse : « Face à la tentation pour les chrétiens de considérer tous les musulmans comme des fondamentalistes violents et de se voir eux-mêmes comme des gens raisonnables qui aiment la paix, le pape François insiste sur le fait que les chrétiens sont aussi sujets au fondamentalisme et à la violence. Avec une longue expérience du discernement des esprits, François a une conscience aiguë du fonctionnement du diable, le grand diviseur,et de la manière subtile dont le malin peut persuader les “gens bien” qu’ils sont au-dessus et contre les méchants. Nous avons évidemment besoin que la police et les services de sécurité jouent pleinement leur rôle pour éradiquer Daech. Mais les djihadistes ne seront pas vaincus par la guerre, et le croire serait encore accepter la véracité de leur stratégie. Comme tous les projets maléfiques, l’État islamique finira par s’effondrer de ses propres contradictions.
En attendant, la bataille sera livrée dans le coeur de chaque homme. » « Le monde peut-il encore attendre la chaîne d’amour qui remplacera la chaîne de la haine ? », a demandé Mgr Dominique Lebrun lors des funérailles du père Jacques Hamel (lire pages 66-67). « Aurons-nous besoin d’autres massacres pour nous convertir à l’amour et à la justice qui construit l’amour ? » Enfin, originaire d’Amérique latine, le pape sait combien les situations d’injustice et de pauvreté font le lit de la guerre. C’est pourquoi il dit aussi non sans crainte car il sait que cela risque de ne pas être bien compris : « Le terrorisme – je ne sais pas si je dois le dire, parce que c’est un peu dangereux – grandit quand il n’y a pas d’autre option, quand au centre de l’économie mondiale il règne le dieu argent et non la personne, l’homme et la femme. C’est déjà le premier terrorisme. » Bien qu’il n’excuse jamais la violence terroriste et qu’il la condamne toujours, il renvoie aussi tous les hommes à leur propre responsabilité et les chrétiens à leur conversion personnelle pour pratiquer la justice auprès des pauvres.

3. Pourquoi dit-il que le véritable islam s’oppose à la violence ?

Les faits. À plusieurs reprises, le pape François a affirmé que le véritable islam n’est pas violent. « Oui, nous pouvons dire que Daech est un état
musulman qui se présente comme violent. Il s’agit d’un petit groupe de fondamentalistes. Mais on ne peut pas dire que l’islam est terroriste.» « Je crois qu’il n’est pas juste d’identifier l’islam avec la violence. Cela n’est pas juste et cela n’est pas vrai ! » Ou encore : « Le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence » (EG n° 253).

Objection. N’étant ni musulman, ni spécialiste de l’islam, le pape François n’est pas légitime pour définir ce qu’est l’islam et ce qu’il n’est pas. De plus, il semble vouloir “sauver” la religion musulmane. C’est d’autant plus troublant que pour nous chrétiens, l’islam n’est pas une révélation authentique. Il cherche en particulier à prouver que la violence n’a rien à voir avec le véritable islam. Pourtant, la violence est bien explicitement présente dans le Coran. Dire que l’islam est une religion de paix n’est pas juste.

Décryptage. On ne peut pas dire que l’islam est forcément violent, ni que la violence est totalement étrangère à la religion musulmane. La question est plus complexe. Pourtant François va plus loin en affirmant que le véritable islam s’oppose à toute violence. En quel sens dit-il cela ? C’est vrai qu’il est troublant de voir le pape tenter de définir le véritable islam ! En effet, les chrétiens ne reconnaissent pas comme vraie la “révélation” coranique et ne peuvent pas de plus prétendre être les justes interprètes du Coran. Cependant, l’Église a une vision sur les religions non chrétiennes et sur ce qu’est une recherche religieuse authentique. Benoît XVI disait que « l’orientation de l’homme vers Dieu, vécue avec droiture, est une force de paix » (27 octobre 2011). Les papes récents ont tous reconnu qu’une tradition vraiment religieuse s’oppose à la violence. « Nous voyons la religion comme cause de violence. Nous le répétons avec force et grande fermeté : ce n’est pas la vraie nature de la religion. » (Benoît XVI) ; « Celui qui utilise la religion pour fomenter la violence en contredit l’inspiration la plus authentique et la plus profonde » (Jean Paul II).
Le pape François dit à son tour : « Quand je parle de guerre, je parle de guerre vraiment, non de guerre de religion. Il y a une guerre d’intérêts, une guerre pour l’argent, pour les ressources de la nature pour la domination des peuples : cela, c’est la guerre. Quelqu’un peut penser : “Il parle de guerre de religion.” Non. Toutes les religions veulent la paix. La guerre, ce sont les autres qui la veulent. » Ainsi, puisque toute tradition religieuse authentique s’oppose à la violence, le pape peut affirmer sans avoir besoin de rentrer dans une exégèse coranique que, comme quête de Dieu, le “véritable islam” s’oppose à la violence. Naturellement, seul le Christ est celui qui peut apporter la paix véritable, mais les religions non chrétiennes « reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes » (Nostra Aetate 2). À ce propos, le frère Adrien Candiard, o.p., affirme que l’islam dispose des ressources suffisantes en son sein pour vivre en paix avec les autres religions.

4. Pourquoi valorise-t-il autant les références chrétiennes présentes dans le Coran ?

Les faits. Comme ses prédécesseurs depuis le concile Vatican II, François honore souvent les références communes de l’islam et du christianisme. Dans La joie de l’Évangile, il affirme : « Les écrits sacrés de l’islam gardent une partie des enseignements chrétiens ; Jésus Christ et Marie sont objet de profonde vénération ; et il est admirable de voir que des jeunes et des anciens, des hommes et des femmes de l’islam sont capables de consacrer du temps chaque jour à la prière, et de participer fidèlement à leurs rites religieux » (EG 253).

Objection. N’est-il pas dangereux de parler de références chrétiennes au sein de l’islam alors que la façon de présenter la foi chrétienne est fausse, que les visages de Jésus et Marie présentés dans le Coran ne sont pas conformes aux Évangiles, et qu’ils diffèrent d’eux sur des points fondamentaux – dans l’islam Jésus n’est pas Dieu, il n’est pas mort sur la croix et il n’est pas ressuscité – ? Faire croire que nous avons un même Dieu est une fausse piste car cela les conforte dans la véracité de leur religion.

Décryptage. Tout d’abord, notons que le pape affirme qu’il faut parler des différences et qu’il ne faut jamais renoncer à annoncer explicitement Jésus (voir EG 252). Oublier ces propos ne permet pas de comprendre de manière équilibrée la pensée du pape. Le concile Vatican II affirme : « L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces
manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoi qu’elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu’elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes » (Nostra Aetate, n° 2).
Comme le disait Jean Paul II, « les Pères de l’Église voyaient dans les diverses religions comme autant de reflets d’une unique vérité, comme des “semences du Verbe” témoignant que l’aspiration la plus profonde de l’esprit humain est tournée, malgré la diversité des chemins, vers une direction unique ». Alors, pourquoi ne pas s’appuyer sur ces « semences du Verbe » présentes à l’intérieur même de l’islam pour évangéliser les musulmans ? Saint Paul lui-même évangélisait les Athéniens en partant de leur croyance au Dieu unique pour les conduire vers le Christ pas à pas (Actes 17). Pourquoi ne pas s’inspirer de lui pour annoncer le Christ aux musulmans ?
Ainsi, même si le visage de Jésus présenté dans le Coran n’est pas celui du Fils de Dieu, unique sauveur de tous les hommes, celui-ci constitue naturellement le point de référence de tous les musulmans. À partir de ce point de départ, il est possible de construire un chemin progressif de découverte du Christ rédempteur. Les évangéliques très actifs sur le terrain dans les pays islamiques ou avec forte présence musulmane ont remarqué que l’annonce du Christ unique rédempteur est beaucoup plus “efficace” auprès des musulmans lorsque ceux-ci sont encouragés à continuer à chercher Dieu à partir des ressources propres de leurs pratiques et doctrines religieuses. Aussi, il semble judicieux de commencer en leur proposant de lire ou relire le Coran non pas en leur disant que ce n’est pas la parole de Dieu, mais en les encourageant à y chercher les “reflets” de la personne de Jésus. Cela facilitera ensuite la pleine découverte du visage du Christ par la lecture des Évangiles. C’est ainsi que Joseph Fadelle (Le prix à payer) et bien d’autres musulmans ont découvert Jésus.
Cette manière de faire n’est en rien syncrétique ou relativiste car elle ne nie pas les différences entre les religions et ne renonce pas à annoncer le vrai visage du Christ, mais elle se présente comme une démarche plus progressive et plus respectueuse de l’histoire et de la culture des personnes. Il y a là un chantier considérable qui s’ouvre. Puisse l’Esprit Saint nous guider avec audace et sagesse sur ces voies nouvelles d’évangélisation pour les temps actuels.

Louis-Etienne de Labarthe  pour le magazine IlestVivant, n°334, janvier 2017

Le dialogue interreligieux

250. Une attitude d’ouverture en vérité et dans l’amour doit caractériser le dialogue avec les croyants des religions non chrétiennes, malgré les divers obstacles et les difficultés, en particulier les fondamentalismes des deux parties. Ce dialogue interreligieux est une condition nécessaire pour la paix dans le monde, et par conséquent est un devoir pour les chrétiens, comme pour les autres communautés religieuses. Ce dialogue est, en premier lieu, une conversation sur la vie humaine, ou simplement, comme le proposent les évêques de l’Inde, une « attitude d’ouverture envers eux, partageant leurs joies et leurs peines ». Ainsi, nous apprenons à accepter les autres dans leur manière différente d’être, de penser et de s’exprimer. De cette manière, nous pourrons assumer ensemble le devoir de servir la justice et la paix, qui devra devenir un critère de base de tous les échanges. Un dialogue dans lequel on cherche la paix sociale et la justice est, en lui-même, au-delà de l’aspect purement pragmatique, un engagement éthique qui crée de nouvelles conditions sociales. Les efforts autour d’un thème spécifique peuvent se transformer en un processus dans lequel, à travers l’écoute de l’autre, les deux parties trouvent purification et enrichissement. Par conséquent, ces efforts peuvent aussi avoir le sens de l’amour pour la vérité.

251. Dans ce dialogue, toujours aimable et cordial, on ne doit jamais négliger le lien essentiel entre dialogue et annonce, qui porte l’Église à maintenir et à intensifier les relations avec les non chrétiens. Un syncrétisme conciliateur serait au fond un totalitarisme de ceux qui prétendent pouvoir concilier en faisant abstraction des valeurs qui les transcendent et dont ils ne sont pas les propriétaires. La véritable ouverture implique de se maintenir ferme sur ses propres convictions les plus profondes, avec une identité claire et joyeuse, mais « ouvert à celles de l’autre pour les comprendre » et en « sachant bien que le dialogue peut être une source d’enrichissement pour chacun ». Une ouverture diplomatique qui dit oui à tout pour éviter les problèmes ne sert à rien, parce qu’elle serait une manière de tromper l’autre et de nier le bien qu’on a reçu comme un don à partager généreusement. L’évangélisation et le dialogue interreligieux, loin de s’opposer, se soutiennent et s’alimentent réciproquement.

252. La relation avec les croyants de l’islam acquiert à notre époque une grande importance. Ils sont aujourd’hui particulièrement présents en de nombreux pays de tradition chrétienne, où ils peuvent célébrer librement leur culte et vivre intégrés dans la société. Il ne faut jamais oublier qu’ils « professent avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour ». Les écrits sacrés de l’islam gardent une partie des enseignements chrétiens ; Jésus Christ et Marie sont objet de profonde vénération ; et il est admirable de voir que des jeunes et des anciens, des hommes et des femmes de l’islam sont capables de consacrer du temps chaque jour à la prière, et de participer fidèlement à leurs rites religieux. En même temps, beaucoup d’entre eux ont la profonde conviction que leur vie, dans sa totalité, vient de Dieu et est pour lui. Ils reconnaissent aussi la nécessité de répondre à Dieu par un engagement éthique et d’agir avec miséricorde envers les plus pauvres.

253. Pour soutenir le dialogue avec l’islam, une formation adéquate des interlocuteurs est indispensable, non seulement pour qu’ils soient solidement et joyeusement enracinés dans leur propre identité, mais aussi pour qu’ils soient capables de reconnaître les valeurs des autres, de comprendre les préoccupations sous-jacentes à leurs plaintes, et de mettre en lumière les convictions communes. Nous chrétiens, nous devrions accueillir avec affection et respect les immigrés de l’islam qui arrivent dans nos pays, de la même manière que nous espérons et nous demandons d’être accueillis et respectés dans les pays de tradition islamique. Je prie et implore humblement ces pays pour qu’ils donnent la liberté aux chrétiens de célébrer leur culte et de vivre leur foi, prenant en compte la liberté dont les croyants de l’islam jouissent dans les pays occidentaux ! Face aux épisodes de fondamentalisme violent qui nous inquiètent, l’affection envers les vrais croyants de l’islam doit nous porter à éviter d’odieuses généralisations, parce que le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence.

254. Les non chrétiens, par initiative divine gratuite, et fidèles à leur conscience, peuvent vivre « justifiés par la grâce de Dieu », et ainsi « être associés au mystère pascal de Jésus Christ ». Mais, en raison de la dimension sacramentelle de la grâce sanctifiante, l’action divine en eux tend à produire des signes, des rites, des expressions sacrées qui à leur tour rapprochent d’autres personnes d’une expérience communautaire de cheminement vers Dieu. Ils n’ont pas la signification ni l’efficacité des sacrements institués par le Christ, mais ils peuvent être la voie que l’Esprit lui-même suscite pour libérer les non chrétiens de l’immanentisme athée ou d’expériences religieuses purement individuelles. Le même Esprit suscite de toutes parts diverses formes de sagesse pratique qui aident à supporter les manques de l’existence et à vivre avec plus de paix et d’harmonie. Nous chrétiens, nous pouvons aussi profiter de cette richesse consolidée au cours des siècles, qui peut nous aider à mieux vivre nos propres convictions.

Pape François Evangelii Gaudium, 250-254

PauletNathalie

Nathalie et Paul : quand l’ennemi devient l’ami

Plus que d’autres encore, Paul et Nathalie ont été terrassés par les attentats qui ont frappé la capitale le 13 ...

20160610 8070 min

Porter la lumière du Christ aux musulmans

L’Emmanuel expérimente depuis septembre dernier une Ecole de Charité et de Mission (ECM) spécifique dont l’objectif est de se former et ...

Recommandez cet article à un ami

sur Facebook
par Whatsapp
par mail

Commentaire sur “Musulmans, Islam : comprendre le pape François !