« Rien d’impossible à deux »

famillehibonPour la Journée Mondiale des Malades, le 8 février prochain, la paroisse/sanctuaire de l’Ile-Bouchard organise une grande journée de prière pour les personnes malades. A cette occasion, Jean-Baptiste et Séverine Hibon donneront leur témoignage. Jean-Baptiste, psychosociologue handicapé, fondateur du Réseau humain, a bien voulu répondre à nos questions.

 

> Vous venez témoigner à L’Ile-Bouchard, à l’occasion de la journée mondiale des malades. Pourquoi avez-vous répondu favorablement à la proposition du recteur ?

Nous avons répondons positivement car il nous semblait intéressant de réunir la grâce de l’Ile-Bouchard pour les familles entre autres et la journée des malades. Car il s’agit bien de la place de la personne malade ou handicapée dans la famille, et celle-ci est le premier lieu qui doit être attentif à la personne souffrant de handicap ou de maladie.

> Connaissiez vous l’Ile-Bouchard ?

Nous connaissions l’Ile-Bouchard car nous y sommes venus pour notre 11ème anniversaire de mariage et nous avons eu la grâce de pouvoir nous confesser juste avant de pouvoir recevoir l’eucharistie, donc c’était formidable !

> Le thème de la journée est « vivants et fragiles », et celui de votre conférence : « Rien d’impossible à deux ». Que voulez-vous dire aux couples qui connaissent la maladie ou le handicap pour eux-mêmes ou pour leurs enfants ?

Vivant et fragile semblent être antinomiques, mais nous découvrirons que l’on est rien et que la vie c’est un paradoxe à vivre en communauté. C’est pour cela que rien n’est impossible à deux ! Ce sont aussi deux mots qui nous invitent à réconcilier la fragilité et le vivant. C’est cela que nous voulons transmettre aux familles qui connaissent la maladie et le handicap, non pas des paroles uniquement positives ou tout ira mieux, « ça ira bien demain », mais plutôt leur apprendre à creuser le mystère, et comme le souhaite le pape François, à approfondir, à s’entraîner à la « sagesse du coeur », qui est aussi le thème de la journée des malades 2015. Marie est bien évidemment le siège de la sagesse !

> Dans l’Evangile, il est dit plusieurs fois que Jésus guérit tous les malades qui viennent à Lui (Lc 6,19 ; Mt 12,15). Comment expliquer alors que toutes les personnes malades ne sont pas guéries ? Et comment garder la joie de l’Evangile dans la maladie ou le handicap ?

Jésus guérit les personnes malades qui viennent à lui, et c’est d’ailleurs de cette attente que s’étend sa notoriété en Galilée. Il commence sa mission en guérissant les personnes malades. Il est vrai aussi que toutes les personnes malades qui viennent à lui ne sont pas guéries. Là est le mystère qui nous interroge. Pour mieux le comprendre, il est nécessaire de se référer à Jean 9 au verset 2 – passage de l’aveugle-né- où dès le début du passage, les disciples de Jésus se demandent : « Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? ». Jésus répond au verset 3 « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. » Ce qui est frappant, c’est que nous pouvons décomposer « maladie » en mal-adie, et le mal est toujours là, depuis le début, à cause de l’ange déchu qui a refusé Dieu. C’est pour cela que certaines personnes parmi les êtres vivants vivent une maladie ou un handicap, mais par innocence : on ne sait pas pourquoi cela tombe sur elles ! C’est justement en apprenant à vivre et approfondir ce mystère qu’on peut rentrer dans la sagesse du coeur, et c’est là où peut germer la joie de l’Evangile. Même le Christ est passé par là !

> De plus en plus de prières des malades sont organisées en France, en particulier dans la Communauté de l’Emmanuel (*), mais aussi ailleurs. A votre avis, sur quoi doivent-elles le plus porter l’accent ?

Cela est très bien, il faut que cela se développe. Il faut vraiment prier pour la guérison des personnes malades ! Car comme le j’ai dit dans ma précédente réponse, c’est le mal, c’est aussi un combat spirituel ! Même si l’issue est parfois fatale, cela n’empêche pas de prier, prier, pour la guérison, de ne pas s’arrêter, de « casser la tête » au Seigneur pour lui demander cette guérison. Mais la guérison, ce n’est pas le plus important, même s’il faut la demander. Le plus important, c’est de découvrir à travers la démarche de prière et l’épreuve de vie, la joie de l’Evangile : le Seigneur ressuscité a déjà vaincu le mal et la mort ! C’est d’autant plus nécessaire au moment où la vie humaine en ses deux termes, au commencement et à la fin, sont menacées par la technicité et d’autres dangers. Il y a là une Parole à vivre, c’est cela qui est la joie de l’Evangile !

Pour en savoir plus sur cette journée : voir le tract

(*) Non loin de l’Ile-Bouchard, à Tours, des membres de l’Emmanuel lancent une prière des malades mensuelle, à la paroisse Saint Jean de Beaumont. La première a lieu jeudi prochain, 5 février.

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